SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 5 CHAPITRE 5 Les enseignements de
Rsabhadeva à Ses fils.
ati-sukumara-kara-caranorah-sthala-vipula-bahv-amsa-gala-
vadanady-
avayava-vinyasah prakrti-sundara-svabhava-hasa-sumukho nava-nalina- dalayamana-sisira-tararunayata-nayana-rucirah sadrsa-subhaga-kapola- karna-kantha-naso vigudha-smita-vadana-mahotsavena pura-vanitanam manasi kusuma-sarasanam upadadhanad parag-avalambamana-kutila-jatila- kapisa-kesa-bhuri-bharo vadhuta-malina-nija-sarirena graha-grhita ivadrsyata
Bien que le corps de Sri Rsabhadeva fût très négligé, il exerçait un grand attrait de par sa beauté spirituelle, à tel point que même les femmes mariées se sentaient attirées par Lui. La combinaison de Sa beauté et de Sa malpropreté donnait l'impression que ce corps splendide était habité par un fantôme.
yarhi vava sa bhagavan lokam imam yogasyaddha pratipam ivacaksanas
tat-pratikriya-karma bibhatsitam iti vratam ajagaram asthitah sayana evasnati pibati khadaty avamehati hadati sma cestamana uccarita adigdhoddesah.
Chacun, selon sa destinée, se voit attribuer une certaine part de bonheur et de malheur, même s'il se fixe en un endroit pour n'en plus bouger. Tel est l'enseignement des sastras. Lorsqu'une personne a atteint le plan spirituel, elle peut choisir de rester en un lieu, et tous ses besoins seront assurés par les soins du maître suprême. A moins d'être un prédicateur, il est inutile de parcourir le monde. On peut demeurer en un même endroit et pratiquer comme il se doit le service de dévotion en fonction du temps et des circonstances. Considérant tous les ennuis qu'Il S'attirait en voyageant à travers le monde, Rsabhadeva décida de rester sur place, allongé sur le sol comme un python. C'est ainsi qu'Il mangeait, buvait et gisait dans Son urine et Ses excréments, dont Il Se barbouillait le corps afin que les gens ne Le dérangent pas.
tasya ha yah purisa-surabhi-saugandhya-vayus tam desam dasa-yojanam
samantat surabhim cakara.
Ce verset ne nous laisse aucun doute sur le fait que Rsabhadeva baignait dans une félicité toute spirituelle. Ses excréments et Son urine n'avaient rien de comparables à ceux de ce monde matériel, puisqu'ils étaient parfumés. Ici-bas, la bouse de vache est considérée comme pure et antiseptique; on peut l'entasser dans un endroit sans que cela ne produise d'odeur désagréable. Nous pouvons tenir pour certain que dans le monde spirituel même l'urine et les excréments sont agréablement parfumés. En présence de Sri Rsabhadeva, tout l'air environnant devint agréable à respirer du fait de Son urine et de Ses excréments.
evam go-mrga-kaka-caryaya vrajams tisthann asinah sayanah kaka-
mrga-go-caritah pibati khadaty avamehati sma.
Etant Dieu, la Personne Suprême, Sri Rsabhadeva possédait un corps spirituel, absolu. Comme les gens étaient incapables de comprendre Son comportement et d'apprécier le yoga qu'Il pratiquait, ils se mirent à L'importuner; pour les tromper, Il agit alors comme les corbeaux, les vaches et les cerfs.
iti nana-yoga-caryacarano bhagavan kaivalya-patir rsabho virata-
parama-mahanandanubhava atmani sarvesam bhutanam atma-bhute bhagavati vasudeva atmano vyavadhanananta-rodara-bhavena siddha- samastartha-paripurno yogaisvaryani vaihayasa-mano-javantardhana- parakaya-pravesa-dura-grahanadini yadrcchayopagatani nanjasa nrpa hrdayenabhyanandat.
Le Caitanya-caritamrta (Madhya 19.149) enseigne:
Le mot santa signifie "parfaitement paisible". Or, à moins de voir tous ses désirs comblés, nul ne peut être paisible. Chacun s'efforce de satisfaire ses aspirations et ses désirs, qu'ils soient matériels ou spirituels. Ceux qui vivent dans le monde matériel sont asantas (privés de paix), car ils ont d'innombrables désirs à combler. Le pur bhakta, cependant, est sans aucun désir; anya-bhilasita-sunya, il est exempt de tout désir matériel. A l'opposé, les karmis sont emplis de désirs, car ils tentent de satisfaire leurs sens. Aussi ne connaissent-ils la paix ni dans cette vie, ni dans la suivante, que ce soit dans le passé, le présent ou l'avenir. De même, les jnanis aspirent toujours à la libération dans l'espoir de ne plus faire qu'un avec l'Absolu. Quant aux yogis, ils recherchent les nombreux siddhis, ou pouvoirs surnaturels (anima, laghima, prapti, etc.). Pour sa part, le bhakta n'éprouve d'intérêt pour aucune de ces choses, car il dépend tout entier de la miséricorde de Krsna, qu'on qualifie de yogesvara, ou "le maître de tous les pouvoirs surnaturels'' (siddhis), et d'atmarama, ou "celui qui connaît la plénitude intérieure." Ce verset mentionne les yoga-siddhis grâce auxquels on peut voler dans l'espace sans l'aide d'aucune machine, et voyager à la vitesse de la pensée. Cela signifie que lorsqu'un yogi désire se rendre quelque part en cet univers, ou même au-delà, il peut le faire sans délai. Nul ne peut estimer la vitesse de la pensée, car en un instant elle peut franchir des millions et des millions de kilomètres. Parfois, les yogis s'introduisent également dans le corps d'autres personnes pour y agir à leur guise lorsque leur propre corps ne fonctionne plus correctement. C'est ainsi que lorsque son corps se fait vieux, le parfait yogi peut s'approprier un corps jeune et en bonne santé; abandonnant son corps de vieillard, il s'introduit dans le jeune corps qu'il s'est choisi et y agit désormais à son gré. Puisqu'Il était une émanation plénière de Vasudeva, Sri Rsabhadeva possédait tous ces pouvoirs surnaturels, mais Il était comblé par le service de dévotion qu'Il offrait à Krsna, tel qu'en témoignaient les symtômes d'extase qui apparaissaient en Lui, comme les pleurs, le rire et les tremblements. Ainsi s'achèvent les enseignements de Bhaktivedanta sur le cinquième chapitre du cinquième Chant du Srimad-Bhagavatam, intitulé: ''Les enseignements de Rsabhadeva à Ses fils".
Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare |