SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 5 CHAPITRE 6 L'histoire de Sri
Rsabhadeva.
rajovaca
na nunam bhagava atmaramanam yoga-samirita-jnanavabharjita-karma- bijanam aisvaryani punah klesadani bhavitum arhanti yadrcchayopagatani.
Cher maître, ceux dont le coeur est parfaitement pur obtiennent la connaissance par la pratique du bhakti-yoga, et leur attachement aux actes intéressés s'en trouve tout entier réduit en cendres; en outre, ils voient automatiquement apparaître en eux tous les pouvoirs surnaturels du yoga, sans pour autant que ceux-ci causent leur malheur. Pourquoi, dans ce cas, Rsabhadeva les a-t-Il négligés?
Le pur bhakta s'absorbe sans cesse dans le service de Dieu, la Personne Suprême, et tout ce qui est nécessaire à l'accomplissement de son service dévotionnel lui est accordé automatiquement, comme s'il avait pratiqué le yoga des pouvoirs. On voit parfois des yogis faire étalage d'un certain pouvoir en fabriquant de l'or. Un peu d'or fascine toujours les gens niais, de sorte que ces yogis attirent de nombreux admirateurs, prêts à reconnaître pour Dieu Lui-même un aussi insignifiant personnage. D'ailleurs, il arriva aussi que ces yogis se parent du titre de Bhagavan. Le bhakta, cependant, n'a pas à exhiber de pouvoirs magiques; sans même se livrer à la pratique du yoga, ses réalisations dépassent, dans l'univers entier, celles du yogi. C'est ainsi que Sri Rsabhadeva Se refusa à montrer des pouvoirs surnaturels, et Maharaja Pariksit en demanda la raison puisque ces pouvoirs ne trouble nullement un bhakta. En effet, les atouts matériels ne peuvent ni combler ni perturber un bhakta; son seul souci est de satisfaire le Seigneur Souverain. Si, par la grâce de Dieu, un bhakta obtient des avantages matériels extraordinaires, il les utilise aussitôt pour servir le Seigneur sans en être affecté.
rsir uvaca
satyam uktam kintv iha va eke na manaso ddha visrambham anavasthanasya satha-kirata iva sangacchante.
Mon cher roi, ce que tu as dit est correct. Toutefois, tu sais bien qu'après avoir capturé des animaux, le chasseur expérimenté ne leur fait pas confiance, car ils pourraient s'enfuir. Pareillement, les spiritualistes avancés ne font pas confiance au mental; ils restent constamment vigilants, et surveillent ses moindres mouvements.
Krsna enseigne dans la Bhagavad-gita (XVIII.5):
On ne doit nullement renoncer aux actes de sacrifice, aux austérités et aux pratiques charitables: il faut certes les accomplir. Ces sacrifices, ces austérités et ces charités sanctifient même les grandes âmes." Même celui qui a renoncé au monde pour adopter le sannyasa ne doit pas pour autant renoncer à chanter le maha-mantra Hare Krsna. Le renoncement n'implique pas qu'on doive rejeter le sankirtana-yajna Dans le même, ordre d'idée, il ne faut pas renoncer à la charité ou au tapasya; les pratiques de yoga visant à la maîtrise du mental et des sens doivent être rigoureusement observées. Sri Rsabhadeva a montré comment on peut se livrer à diverses formes exigeantes de tapasya, et Il a ainsi donné un exemple à tous.
tatha coktam-
na kuryat karhicit sakhyam manasi hy anavasthite yad-visrambhac cirac cirnam caskanda tapa aisvaram
Le premier devoir de quiconque souhaite progresser dans la vie spirituelle consiste à se rendre maître du mental et des sens. Sri Krsna dit dans la Bhagavad-gita (XV.7):
Bien que les êtres distincts fassent partie intégrante du Seigneur Suprême et qu'ils soient donc purement spirituels, ils n'en souffrent pas moins en ce monde, luttant contre les vicissitudes de l'existence, à cause du mental et des sens. Afin d'échapper à cette lutte illusoire pour l'existence et pour le bonheur en ce monde, on doit dominer le mental et les sens, et se détacher des conditions matérielles. A aucun moment il ne faut négliger la pratique de l'austérité et de la pénitence; on doit toujours s'y appliquer, et Sri Rsabhadeva nous a personnellement montré comment y parvenir. Le Srimad-Bhagavatam (9.19.17) précise à ce sujet:
Les grhasthas, vanaprasthas, sannyasis et brahmacaris doivent se montrer très prudents dans leurs contacts avec les femmes. Il est par exemple défendu de s'asseoir en un lieu solitaire même avec sa mère, sa soeur ou sa fille. Dans notre Mouvement pour la Conscience de Krsna, il nous est très difficile, compte tenu de la société moderne -particulièrement en Occident-, de nous séparer des femmes. Nous sommes parfois critiqués pour cette raison, mais nous n'en essayons pas moins de donner à tous la possibilité de chanter ou de réciter le maha-mantra Hare Krsna et, par là, de progresser spirituellement. Si nous persévérons dans la pratique du chant de ce mantra sans commettre d'offenses, alors, par la grâce de Srila Haridasa Thakura, nous échapperons à la séduction exercée par les femmes. En revanche, si nous ne chantons pas le maha-mantra Hare Krsna avec tout le sérieux nécessaire, nous risquons à tout moment de succomber à leur charme.
nityam dadati kamasya
cchidram tam anu ye rayah yoginah krta-maitrasya patyur jayeva pumscali
Le mot pumscali, dans ce verset, désigne une femme facilement entraînée par les hommes; jamais il ne faut lui faire confiance. Malheureusement, à notre époque, les femmes ne sont pas prises en main. Selon les directives données dans les sastras, jamais il ne faut laisser une femme libre. Quand elle est enfant, son père doit suivre de près son éducation. Parvenue à maturité, c'est son mari qui doit étroitement veiller sur elle; et lorsqu'elle est vieille, ses fils aînés doivent la prendre en charge. Si on lui accorde l'indépendance et si on la laisse se mêler aux hommes sans restriction, elle se corrompra. Quant elle est manipulée par ses amants, une femme qui n'est pas chaste peut même tuer son mari. Cet exemple doit nous faire comprendre que le yogi désirant s'affranchir des conditions matérielles doit toujours être maître de son mental. Srila Bhaktisiddhanta Sarasvati Thakura avait l'habitude de dire que notre premier acte, chaque matin, devrait être de battre notre mental avec une chaussure une centaine de fois, et qu'avant d'aller au lit, nous devrions à nouveau le battre cent fois avec un manche à balai; c'est ainsi que nous pourrons rester maîtres de notre mental. Un mental non maîtrisé est comparable à une épouse infidèle: ce genre de femme est capable de tuer son mari à tout moment. De même, le mental non maîtrisé, avec son cortège de concupiscence, de colère, d'avidité, de folie, d'envie et d'illusion, peut sans nul doute faire périr le yogi. Celui-ci, en effet, une fois dominé par son mental, retombe au niveau matériel. Il faut donc se montrer très prudent avec le mental, au même titre qu'un mari avec une femme qui n'est pas chaste.
kamo manyur mado lobhah
soka-moha-bhayadayah karma-bandhas ca yan-mulah svikuryat ko nu tad budhah
Le mental représente la cause originelle de l'asservissement à la matière, et nombre de nos ennemis l'accompagnent, comme la colère, l'orgueil, l'avidité, l'affliction, l'illusion et la peur. La meilleure façon de toujours rester maître du mental est de l'absorber dans la conscience de Krsna (sa vai manah krsna-padaravindayoh). Et puisque les mauvaises tendances qui font escorte au mental nous enchaînent à la matière, nous devrions prendre bien soin de ne pas mettre notre confiance en lui.
Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare |