SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 5
CHAPITRE 6

L'histoire de Sri
Rsabhadeva.

VERSET 6

athaivam akhila-loka-pala-lalamo pi vilaksanair jadavad avadhuta-
vesa-bhasa-caritair avilaksita-bhagavat-prabhavo yoginam samparaya-
vidhim anusiksayan sva-kalevaram jihasur atmany atmanam
asamvyavahitam anarthantara-bhavenanviksamana uparatanuvrttir
upararama.

TRADUCTION

Sri Rsabhadeva régnait en souverain sur tous les rois et empereurs de cet univers, mais acceptant la tenue et empruntant le langage d'un avadhuta, Il Se conduisit comme s'Il était stupide et enchaîné à la matière, si bien que nul ne pouvait déceler Sa divinité. Il adopta ce comportement à seule fin d'enseigner aux yogis la façon dont il faut quitter le corps. Néanmoins, Il conserva Sa position originelle d'émanation plénière de Vasudeva, Krsna. Sans modifier Sa condition, Il renonça à Ses Divertissements en ce monde en tant que Sri Rsabhadeva. Quiconque parvient, en marchant sur Ses traces, à se défaire de son corps subtil, ne risque plus de revêtir à nouveau un corps matériel.

TENEUR ET PORTEE

Ainsi que Krsna le déclare Lui-même dans la Bhagavad-gita (IV.9):

janma karma ca me divyam
evam yo vetti tattvatah
tyaktva deham punar janma
naiti mam eti so rjuna

"Celui, ô Arjuna, qui connaît la nature absolue de Mon Avènement et de Mes Actes n'aura plus à renaître dans l'univers matériel; après avoir quitté son corps, il entrera dans Mon royaume éternel."

Ceci n'est possible que pour celui qui agit en tant que serviteur éternel du Seigneur Suprême. L'être vivant doit comprendre sa position originelle et éternelle, de même que celle du Seigneur Suprême. Tous deux participent d'une même identité spirituelle. Il faut donc toujours agir comme le serviteur du Seigneur Suprême, et éviter ainsi d'avoir à renaître en ce monde. Quiconque se garde en bonne condition spirituelle et se considère comme un serviteur éternel du Seigneur Souverain connaîtra le succès au moment où il devra abandonner son enveloppe matérielle.

VERSET 7

tasya ha va evam mukta-lingasya bhagavata rsabhasya yogamaya-
vasanaya deha imam jagatim abhimanabhasena sankramamanah
konka-venka-kutakan daksina-karnatakan desan yadrcchayopagatah
kutakacalopavana asya krtasma-kavala unmada iva mukta-murdhajo
samvita eva vicacara.

TRADUCTION

Sri Rsabhadeva n'avait pas de corps matériel, mais par l'action de yoga-maya, Il considérait Son corps comme étant matériel; jouant le rôle d'un homme ordinaire, Il renonça à la conception corporelle de l'existence. C'est ainsi qu'Il Se mit à parcourir le monde. Au cours de ses pérégrinations, Il atteignit la province de Karnata, dans le sud de l'Inde, et traversa également celles de Konka, de Venka et de Kutaka. Il n'avait nullement projeté de marcher dans cette direction, mais Il arriva tout de même près de Kutakacala. Il pénétra alors dans la forêt où il se mit à errer avec une poignée de cailloux dans la bouche, le corps nu et la chevelure en désordre, semblable à un fou.

VERSET 8

atha samira-vega-vidhuta-venu-vikarsana-jatogra- davanalas tad vanam
alelihanah saha tena dadaha.

TRADUCTION

Tandis qu'Il Se promenait sans but précis, un incendie de forêt se déclara, provoqué par la friction des bambous agités par le vent. Dans cet incendie, toute la forêt de Kutakacala ainsi que le corps de Rsabhadeva furent réduits en cendres.

TENEUR ET PORTEE

Un tel incendie de forêt peut brûler l'enveloppe charnelle des animaux, mais malgré les apparences Sri Rsabhadeva, Lui, ne fut pas brûlé. Il est en fait l'Ame Suprême de tous les êtres vivant dans la forêt, et jamais le feu ne peut consumer Son âme. Comme le confirme la Bhagavad-gita: adahyo yam -jamais l'âme ne peut être brûlée par le feu. En outre, grâce à la présence de Sri Rsabhadeva, tous les animaux de la forêt furent également libérés de leur captivité matérielle.

VERSET 9

yasya kilanucaritam upakarnya konka-venka-kutakanam rajarhan-
namopasiksya kalav adharma utkrsyamane bhavitavyena vimohitah
sva-dharma-patham akuto-bhayam apahaya kupatha-pakhandam
asamanjasam nija-manisaya mandah sampravartayisyate.

TRADUCTION

[Sukadeva Gosvami poursuivit:]
Mon cher roi, le souverain de Konka, de Venka et de Kutaka, dont le nom était Arhat, entendit l'histoire de Rsabhadeva et, voulant L'imiter, il inventa une nouvelle religion. Profitant du kali-yuga, l'âge du péché, le roi Arhat, dans son égarement, renonça aux principes védiques, pourtant exempts de risques, et imagina une voie nouvelle qui s'opposait aux Vedas; le Jain dharma venait de naître… De nombreuses autres "religions" succédèrent à cette forme d'athéisme.

TENEUR ET PORTEE

Lorsque Sri Krsna était présent sur terre, un individu du nom de Paundraka imita Narayana, avec Ses quatre bras, et déclara qu'il était Dieu, la Personne Suprême. Il voulait faire concurrence à Krsna... De même, du temps de Sri Rsabhadeva, le roi de Konka et de Venka se mit à agir comme s'il était un paramahamsa, en imitant Sri Rsabhadeva. Il créa alors une religion nouvelle, profitant de la condition déchue des hommes dans cet âge de Kali. Les Ecritures védiques enseignent que les hommes du kali-yuga seront particulièrement enclins à prendre n'importe qui pour le Seigneur Suprême et à adhérer à n'importe quelle forme de religion s'opposant aux principes védiques. On les qualifie de mandah sumanda-matayah. D'une manière générale, ils n'ont aucune culture spirituelle, d'où leur état de déchéance; et à cause de cela, ils adoptent n'importe quelle forme de religion, oubliant, dans leur infortune, tous les principes védiques. Or, en adoptant des principes s'opposant à ceux des Vedas, ils en viennent à se croire eux-mêmes Dieu et répandent ainsi le culte de l'athéisme à travers le monde entier.

VERSET 10

yena ha vava kalau manujapasada deva-maya-mohitah sva-vidhi-niyoga-
sauca-caritra-vihina deva-helanany apavratani nija-nijecchaya grhnana
asnananacamanasauca-kesolluncanadini kalinadharma-bahulenopahata-
dhiyo brahma-brahmana-yajna-purusa-loka-vidusakah prayena bhavisyanti.

TRADUCTION

Fourvoyés par l'énergie illusoire du Seigneur Suprême, les plus bas parmi les hommes rejetteront le varnasrama-dharma originel ainsi que les principes qui le régissent. Ils arrêteront de pratiquer leurs ablutions trois fois par jour et de vouer leur culte au Seigneur; faisant fi de la propreté et ignorant le Seigneur Suprême, ils suivront des principes aberrants: négligeant de se baigner et de se nettoyer la bouche régulièrement, ils ne seront jamais propres et s'arracheront également les poils. Ces adeptes de religions imaginées de toutes pièces abonderont car, au cours de cette ère, l'âge de Kali, les gens sont davantage enclins à l'irréligion. En conséquence, ils bafoueront naturellement l'autorité des Vedas et ceux qui la respectent, ainsi que les brahmanas, le Seigneur Souverain et Ses dévots.

TENEUR ET PORTEE

Cette description s'applique tout à fait aux hippies des pays d'Occident, irresponsables et sans règles de vie. Ils ne se lavent pas et se moquent du savoir védique traditionnel; ils inventent leur façon de vivre particulière et leurs propres "religions". Il existe de nombreux groupes de hippies à l'heure actuelle, mais tous tirent leur origine du roi Arhat, qui voulait imiter les activités de Sri Rsabhadeva parvenu au niveau de paramahamsa. Le roi Arhat ne s'occupait pas du fait que même si Sri Rsabhadeva Se comportait comme un homme ayant perdu la raison, Son urine et Ses excréments possédaient néanmoins une puissance aromatique telle qu'ils embaumaient la campagne à des kilomètres à la ronde. Ceux qui suivent l'exemple du roi Arhat furent dénommés Jaïns; par la suite, ils furent imités par de nombreux autres groupes en particulier par les hippies, qui sont plus ou moins rattachés à la philosophie mayavada en ce qu'ils se croient Dieu, la Personne Suprême. Ces gens n'ont aucun respect pour les brahmanas authentiques, ceux qui observent vraiment les principes des Vedas, pas plus d'ailleurs que pour le Seigneur Souverain, le Brahman Suprême. S'ils peuvent ainsi fabriquer de toutes pièces ces fausses religions, c'est par suite de l'influence exercée par l'âge de Kali.


Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare
Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare