SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 6 CHAPITRE 1 La vie d'Ajamila.
kanyakubje dvijah kascid
dasi-patir ajamilah namna nasta-sadacaro dasyah samsarga-dusitah
L'union illicite avec une femme est mauvaise car elle fait perdre toutes les qualités brahmaniques. En Inde, il existe encore une classe de serviteurs appelés sudras, dont les femmes, elles-mêmes servantes, sont appelées sudranis. Or, il arrive parfois que des hommes pleins de concupiscence aient des liaisons avec ces servantes et balayeuses, car ils n'ont pas la possibilité de s'en prendre aux femmes des couches supérieures de la société, les conventions sociales interdisant strictement un pareil comportement. C'est ainsi qu'un jeune brahmana confirmé du nom d'Ajamila perdit toutes ses qualités brahmaniques pour s'être lié à une prostituée; néanmoins, il fut sauvé en fin de compte, ayant entamé la pratique du bhakti-yoga. Voilà pourquoi, dans le verset précédent, Sukadeva Gosvami parlait d'une personne ne s'étant abandonnée qu'une seule fois aux pieds pareils-au-lotus du Seigneur (manah-krsna-padaravindayoh), ou ayant juste commencé à pratiquer le bhakti-yoga. C'est en écoutant et en chantant les Noms de Visnu (sravanam kirtanam visnoh) que l'on s'engage dans cette voie. Ainsi, le chant du maha-mantra
bandy-aksaih kaitavais cauryair
garhitam vrttim asthitah bibhrat kutumbam asucir yatayam asa dehinah
Ce verset indique à quel point on s'avilit dès qu'on se livre à des rapports sexuels illicites avec une prostituée. Ce genre d'activité n'est pas possible avec une femme chaste ou de noble naissance, mais seulement avec des sudras débauchées. Plus la société permet la prostitution et les activités sexuelles illicites, plus les tricheurs, les voleurs, les pillards, les ivrognes et les joueurs se sentent encouragés dans leurs agissements. C'est pourquoi nous recommandons en premier lieu à tous les disciples faisant partie de notre Mouvement pour la Conscience de Krsna d'éviter les activités sexuelles illicites; manquer à cette règle marque en effet le commencement d'une existence déplorable et conduit à la consommation de chair animale, puis aux jeux de hasard et finalement à l'intoxication sous toutes ses formes. Assurément la continence est loin d'être une pratique aisée, mais elle devient tout à fait possible pour celui qui s'abandonne complètement à Krsna; en effet, pour une personne consciente de Krsna, toutes ces habitudes abominables perdent peu à peu leur attrait. En revanche, si l'on permet aux activités sexuelles illicites de devenir de plus en plus répandues, toute la société courra à sa perte, car elle verra s'accroître le nombre des voleurs, des tricheurs et des malfaiteurs de toutes sortes.
evam nivasatas tasya
lalayanasya tat-sutan kalo tyagan mahan rajann astasityayusah samah
tasya pravayasah putra
dasa tesam tu yo vamah balo narayano namna pitros ca dayito bhrsam
Le mot pravayasah fait ressortir la nature pécheresse d'Ajamila, car bien qu'il fût âgé de quatre-vingt-huit ans, il avait un enfant en très bas âge. Selon les prescriptions de la culture védique, dès qu'on atteint l'âge de cinquante ans, on doit quitter son foyer, et non pas continuer à y vivre en engendrant des enfants. La vie sexuelle n'est en effet permise que pendant une période de vingt-cinq années —de vingt-cinq à quarante-cinq ans, ou tout au plus à cinquante ans. Ensuite, il faut y renoncer et quitter le foyer en tant que vanaprastha, puis adopter comme il se doit le sannyasa. Ajamila, cependant, du fait de sa liaison avec une prostituée, perdit toute sa culture brahmanique et devint un grand pécheur, même au sein de sa prétendue vie de famille.
sa baddha-hrdayas tasminn
arbhake kala-bhasini niriksamanas tal-lilam mumude jaratho bhrsam
Ce verset indique clairement que l'enfant du nom de Narayana était si jeune qu'il ne pouvait pas encore parler ou marcher correctement. Etant donné que le vieillard éprouvait un grand attachement pour lui, il prenait plaisir à toutes ses activités, et comme le bébé portait le nom de Narayana, son père prononçait constamment le Saint Nom du Seigneur. Bien qu'il s'adressât à son jeune enfant et non pas au vrai Narayana, Ajamila se purifiait du fait de la grande puissance du Nom du Seigneur (harer nama harer nama harer namaiva kevalam). C'est pourquoi Srila Rupa Gosvami a déclaré que celui dont le mental est d'une façon ou d'une autre attiré par le Saint Nom de Krsna (tasmat kenapy upayena manah krsne nivesayet) se trouve déjà sur la voie de la libération. Il est de coutume dans les familles hindoues de donner aux enfants des noms comme Krsnadasa, Govinda dasa, Narayana dasa et Vrndavana dasa, car les parents prononcent ainsi les Noms de Krsna, Govinda, Narayana et Vrndavana de façon constante, gagnant par là d'être purifiés.
Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare |