SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 7 CHAPITRE 13 Le comportement
d'un être parfait.
nabhinanded dhruvam mrtyum
adhruvam vasya jivitam kalam param pratikseta bhutanam prabhavapyayam
Depuis toujours, les êtres vivants dans l'univers matériel, ont cherché à résoudre le problème de la naissance et de la mort. Certains mettent l'accent sur la mort en insistant sur le caractère illusoire de tout ce qui est matériel, alors que d'autres se tournent vers la vie, s'efforçant de la perpétuer et d'en jouir au maximum. Mais ces deux attitudes sont le fait d'individus malhonnêtes et inintelligents. Il est recommandé de prendre conscience de l'éternité de l'élément temps, qui est à l'origine de l'apparition comme de la disparition du corps matériel, et de voir comment les êtres vivants sont prisonniers de cet élément. C'est pourquoi Srila Bhaktivinoda Thakura chante dans son Gita-vali:
nasac-chastresu sajjeta
nopajiveta jivikam vada-vaddams tyajet tarkan paksam kamca na samsrayet
Une personne désirant progresser dans la voie de la compréhension spirituelle doit prendre le plus grand soin d'éviter de lire tout écrit ordinaire. Le monde est empli de tels écrits, qui n'ont pour effet que de troubler inutilement l'esprit. Ces écrits, parmi lesquels les journaux, les oeuvres dramatiques, les romans et les revues de toutes sortes, ne sont assurément pas destinés au développement du savoir spirituel. A vrai dire, ils sont comparés à des endroits où les corbeaux prennent plaisir à se trouver (tad vayasam tirtham). Toute personne progressant spirituellement doit rejeter une telle littérature. En outre, il ne faut pas se soucier des conclusions auxquelles ont abouti a divers logiciens ou philosophes. Assurément, les prédicateurs doivent parfois discuter le bien-fondé des affirmations de leurs adversaires; mais, dans la mesure du possible, il faut éviter de se lancer dans des discussions stériles. A ce propos, Srila Madhvacarya déclare:
na vyakhyayopajiveta
na sisyan anubadhnita
granthan naivabhyased bahun na vyakhyam upayunjita narambhan arabhet kvacit
Les faux svamis et yogis s'attirent généralement des disciples en ayant recours à des promesses de gains matériels illusoires. Nombreux sont les prétendus gurus qui se font des disciples en leur promettant de guérir leur maladie ou d'accroître leurs richesses matérielles en fabriquant de l'or. Ce sont là des appâts lucratifs pour les hommes peu intelligents. Il est défendu à un sannyasi de se faire des disciples grâce à ces séductions d'ordre matériel. Il arrive parfois que des sannyasis tombent dans le piège de l'opulence matérielle en faisant édifier inutilement de nombreux temples et monastères, mais de tels efforts doivent en fait être évités. Temples et monastères doivent être édifiés afin de prêcher la conscience spirituelle, ou la conscience de Krsna, et non pas en vue d'abriter gratuitement des personnes inutiles aussi bien sur le plan matériel que sur le plan spirituel. Les temples et les monastères doivent être strictement fermés aux individus bons à rien et mentalement dérangés. Dans notre Mouvement pour la Conscience de Krsna, nous accueillons tous ceux qui acceptent au moins d'observer les principes régulateurs suivant: ne pas avoir de relations sexuelles illicites, ne faire usage d'aucune substance enivrante, ne pas manger de viande et ne pas se livrer aux jeux d'argent. Dans les temples et les monastères, les rassemblements d'individus paresseux, inutiles et rejetés par la société devraient être strictement interdits. Ces édifices doivent être réservés à l'usage exclusif des bhaktas sincèrement désireux de réaliser des progrès spirituels dans leur conscience de Krsna. Srila Visvanatha Cakravarti Thakura explique que le mot arambhan signifie mathadi-vyaparan, c'est-à-dire "les efforts en vue de construire des temples et des monastères". Le devoir principal du sannyasi consiste à prêcher la conscience de Krsna; mais si, par la grâce de Krsna, des facilités lui sont offertes, il peut alors construire des temples et des monastères destinés à abriter des étudiants sincères de la conscience de Krsna. Autrement, ces bâtiment ne sont pas nécessaires.
na yater asramah prayo
dharma-hetur mahatmanah santasya sama-cittasya bibhryad uta va tyajet
La vie de renoncement comporte quatre étapes: kuticaka, bahudaka, parivrajakacarya et paramahamsa. Le Srimad-Bhagavatam compte ici les paramahamsas parmi les sannyasis. Les sannyasis impersonnalistes maya-vadis ne peuvent atteindre le stade de paramahamsas. Ceci est dû à leur conception impersonnelle de la Vérité Absolue. Brahmeti paramatmeti bhagavan iti sabdyate. La Vérité Absolue peut être perçue sous trois aspects, parmi lesquels celui de Bhagavan, qui correspond à la réalisation de Dieu, la Personne Suprême, est destiné aux paramahamsas. En fait, le Srimad-Bhagavatam lui-même est destiné aux paramahamsas (paramo nirmatsaranam satam). A moins d'avoir atteint le stade de paramahamsa, nul n'est à même de comprendre le Srimad-Bhagavatam. Pour les paramahamsas, ou les sannyasis de l'ordre vaisnava, la prédication constitue le premier devoir. Aux fins de la prédication, ces sannyasis peuvent porter les symboles du sannyasa, comme le danda et le kamandalu, mais ils peuvent tout aussi bien les délaisser. En général, les sannyasis vaisnavas, du fait qu'ils sont des paramahamsas, sont d'emblée appelés babajis, et ils ne portent ni danda ni kamandalu. Un tel sannyasi est libre d'accepter ou de rejeter les symboles du sannyasa. Sa seule pensée tient à ceci: "Où trouver une occasion de répandre la Conscience de Krsna?" Il arrive que le Mouvement pour la Conscience de Krsna envoie des sannyasis le représenter dans des pays étrangers où le danda et le kamandalu ne sont guère appréciés. Nous envoyons donc nos prédicateurs vêtus comme tout le monde pour présenter nos livres et notre philosophie dans la société. Notre seul souci est d'attirer les gens à la Conscience de Krsna. Que nous le fassions vêtus comme des sannyasis ou comme des gens du monde, notre seul souci est de susciter de l'intérêt pour la conscience de Krsna.
avyakta-lingo vyaktartho
manisy unmatta-balavat kavir mukavad atmanam sa drstya darsayen nrnam
Un grand bhakta très avancé dans la conscience de Krsna peut choisir de ne pas révéler son identité en délaissant les symboles qui caractérisent un sannyasi. Pour passer inaperçu, il peut se comporter comme un enfant qui ne peut rester en place ou comme un muet, dût-il être le plus grand des orateurs ou des poètes.
Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare |