SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 7 CHAPITRE 13 Le comportement
d'un être parfait.
sri-brahmana uvaca
vededam asura-srestha bhavan nanv arya-sammatah ihoparamayor nrnam padany adhyatma-caksusa
O Prahlada Maharaja, toi le meilleur des asuras, reconnu par les gens évolués et civilisés, du fait de ta vision spirituelle qui te permet de déterminer le caractère d'un homme et de percevoir ainsi clairement les véritables résultats de l'acceptation et du rejet des choses, tu as conscience des différents niveaux d'existence.
Un pur bhakta comme Prahlada Maharaja peut lire dans la pensée d'autrui grâce à la vision pure que lui confère sa pratique du service de dévotion. Il peut donc étudier sans difficulté le caractère d'un autre homme.
yasya narayano devo
bhagavan hrd-gatah sada bhaktya kevalayajnanam dhunoti dhvantam arkavat
Les mots bhaktya kevalaya indiquent que par la simple pratique du service de dévotion, on peut acquérir toute connaissance. Krsna est le maître de tout savoir (aisvaryasya samagrasya viryasya yasasah sriyah). Le Seigneur est présent dans le coeur de chaque être (isvarah sarva-bhutanam hrd-dese rjuna tisthati), et lorsqu'Il est content de Son dévot, Il l'instruit personnellement. Cependant, le Seigneur n'instruit que Ses dévots dans l'art de progresser toujours davantage sur la voie du service de dévotion. Les autres, les abhaktas, Il les instruit selon leur degré d'abandon à Lui. Le pur bhakta est désigné par les mots bhaktya kevalaya. Srila Visvanatha Cakravarti Thakura explique que ces mots signifient jnana-karmady-amisraya, ou "qui n'est pas mêlé à des actions intéressées ou à une connaissance spéculative". C'est simplement par son abandon aux pieds pareils-au-lotus du Seigneur que le bhakta obtient toute lumière et toute réalisation.
tathapi brumahe prasnams
tava rajan yatha-srutam sambhasaniyo hi bhavan atmanah,suddhim icchata
Un saint homme ne désire pas parler avec n'importe qui, et c'est pourquoi il reste grave et silencieux. En général, il est inutile de conseiller un homme du commun. A moins qu'une personne ne soit prête à recevoir des instructions, il est dit qu'un sage ne doit pas s'adresser à elle, même si parfois, dans sa grande bonté, il lui arrive de parler aux hommes du commun. Dans le cas de Prahlada Maharaja, cependant, parce que ce n'était pas un être ordinaire, chacune de ses questions appelait une réponse, même de la part d'un grand personnage, ayant atteint un haut degré d'évolution. En conséquence, le saint brahmana ne garda pas le silence, mais se mit à répondre à ses questions. Toutefois, ses réponses n'étaient pas de son invention. C'est ce qu'indiquent les mots yatha-srutam, signifiant "tel que je l'ai entendu d'autorités en la matière". Dans la tradition parampara, lorsque les questions sont posées de bonne foi, les réponses sont données dans le même esprit. Nul ne doit chercher à inventer des réponses. Il faut s'en rapporter aux sastras et répondre en accord avec la science védique. En effet, les mots yatha-srutam désignent le savoir védique. On connaît les Vedas sous le nom de sruti, car les connaissances qu'ils contiennent sont reçues d'autorités en la matière. Les déclarations des Vedas sont dites sruti-pramana, et il faut citer comme preuve la sruti (les Vedas ou les écrits védiques) si l'on veut que nos propos soient justes. Autrement, nos paroles ne seront que le produit de spéculations du mental.
trsnaya bhava-vahinya
yogyaih kamair apuryaya karmani karyamano ham nana-yonisu yojitah
Tant que l'être vivant veut satisfaire différents désirs matériels, il doit continuellement changer de corps. Srila Visvanatha Cakravarti Thakura explique que tout comme un brin d'herbe tombant dans une rivière est ballotté de tous côtés par des morceaux de bois et des branches, l'être conditionné flotte sur l'océan de l'existence matérielle et s'y voit bousculé d'une condition matérielle à une autre. C'est ce qu'on appelle la lutte pour l'existence. Une sorte d'action intéressée fera revêtir à l'être une forme de corps particulier, et les actes qu'il accomplira dans ce corps entraîneront la création d'un autre corps. Il faut donc mettre un terme à ces activités matérielles, et l'occasion unique nous en est donnée lorsque nous obtenons la forme humaine. Notre pouvoir d'agir doit tout spécialement être utilisé au service du Seigneur, car si nous agissons ainsi, nos activités matérielles intéressées cesseront automatiquement. C'est en s'abandonnant au Seigneur Suprême qu'il faut satisfaire nos désirs, car Il sait comment les exaucer. Par suite, même si nous éprouvons des désirs matériels, nous devrions adopter le service de dévotion offert au Seigneur. Cela aura pour effet de purifier notre lutte pour l'existence.
yadrcchaya lokam imam
prapitah karmabhir bhraman svargapavargayor dvaram tirascam punar asya ca
Tous les êtres vivants dans cet univers matériel subissent le cycle des morts et des renaissances conformément aux lois de la nature. Cette épreuve de la naissance et de la mort, répétée au sein de différentes espèces, correspond en quelque sorte au processus de l'évolution, mais cette idée a été mal interprétée en Occident. La théorie de l'évolution proposée par Darwin, selon laquelle l'animal devient finalement homme, se révèle incomplète car elle ne tient pas compte du cheminement inverse, à savoir le passage de la condition humaine à celle de l'animal. Cependant, notre verset explique très clairement le principe de l'évolution en s'appuyant sur l'autorité des Vedas. La forme humaine, obtenue dans le cours du processus évolutif, offre la possibilité de s'élever (svargapavarga) ou de se dégrader (tirascam punar asya ca). Si quelqu'un fait un usage approprié de sa vie humaine, il peut s'élever jusqu'au système planétaire supérieur, où le bonheur matériel est des milliers de fois supérieur, ou alors il peut cultiver le savoir qui lui permettra de s'affranchir du processus évolutif et de retrouver sa condition spirituelle première. C'est là ce qu'on appelle la libération (apavarga). L'existence matérielle est appelée pavarga parce que nous y sommes sujets à cinq différents états de souffrance symbolisés par les lettres pa, pha, ba, bha et ma. Pa signifie parisrama, ou très dur labeur. Pha correspond à phena, l'écume qui sort de la bouche, comme c'est le cas pour les chevaux après un effort exténuant. Ba veut dire byarthata, la désillusion; malgré un très dur labeur, à la fin nous sommes déçus. Bha signifie bhaya, la peur; dans l'existence matérielle, nous sommes sans cesse plongés dans le brasier ardent de la peur car personne ne sait ce qui va lui arriver. Enfin, ma indique mrtyu, la mort. Lorsqu'on s'efforce de faire disparaître ces cinq conditions -pa, pha, ba, bha et ma-, on atteint l'apavarga, où l'on est délivré de la punition qu'est l'existence matérielle. Le mot tirascam désigne une existence dégradée. Naturellement, la vie humaine nous fournit une occasion de jouir des meilleures conditions d'existence. Selon la pensée des occidentaux, l'homme descend du singe, et jouit d'une vie plus confortable que lui. Cependant, si l'on n'utilise pas sa vie humaine pour atteindre le svarga ou l'apavarga, on est à nouveau ravalé au niveau inférieur d'animaux comme les chiens et les porcs. En conséquence, un homme à l'esprit sain doit se demander s'il veut s'élever jusqu'aux planètes supérieures, se préparer à s'affranchir du cycle évolutif, ou continuer à voyager d'un échelon à un autre, d'une espèce à une autre, tantôt supérieure, tantôt inférieure. Celui qui agit pieusement peut s'élever jusqu'au système planétaire supérieur ou atteindre la libération et retourner à Dieu, en sa demeure originelle; autrement, il risque de dégénérer et de renaître dans un corps de chien, de porc ou de quelque autre animal inférieur. Comme l'explique la Bhagavad-gita (9.25): yanti deva-vrata devan -ceux qui souhaitent s'élever jusqu'aux systèmes planétaires supérieurs (Devaloka ou Svargaloka) doivent agir en conséquence. De la même façon, si quelqu'un désire atteindre la libération et retourner à Dieu, dans sa demeure originelle, il doit s'y préparer. Pour cette raison, notre Mouvement pour la Conscience de Krsna représente la plus grande bénédiction qui soit pour la société, car il enseigne aux hommes la manière de retourner à Dieu, en leur demeure originelle. La Bhagavad-gita (13.22) explique clairement que l'on obtient diverses formes d'existence selon l'influence qu'exercent sur soi les gunas (karanam guna-sango sya sad-asad-yoni-janmasu). Selon qu'on réagit au contact des différents modes d'influence de la nature matérielle -la vertu, la passion et l'ignorance-, on obtient dans la vie suivante un corps approprié. La civilisation moderne ignore que, du fait des diverses influences qu'il accepte dans la nature matérielle, l'être vivant, pourtant éternel, est placé dans diverses conditions pathologiques connues comme les nombreuses espèces vivantes. La civilisation moderne n'a pas conscience des lois de la nature.
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