SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 7
CHAPITRE 13

Le comportement
d'un être parfait.

VERSET 36

viragah sarva-kamebhyah
siksito me madhu-vratat
krcchraptam madhuvad vittam
hatvapy anyo haret patim

TRADUCTION

De l'abeille, j'ai appris à ne pas chercher à accumuler de l'argent, car bien que celui-ci soit aussi doux que le miel, n'importe qui peut tuer son propriétaire pour le lui prendre.

TENEUR ET PORTEE

Le miel accumulé dans les rayons en est extrait par la force. Par suite, celui qui accumule de l'argent doit prendre conscience de ce qu'il peut en être dépossédé par le gouvernement ou par des voleurs, ou même être tué par des ennemis. Tout particulièrement en cet âge de Kali, il est écrit qu'au lieu de protéger l'argent des citoyens, le gouvernement lui-même s'emparera de cet argent en recourant à la force de la loi. Le brahmana érudit avait donc résolu de ne pas accumuler d'argent. Le mieux est de ne posséder que ce dont on a besoin dans l'immédiat. Il n'est pas nécessaire de disposer d'un confortable compte en banque et de vivre dans la crainte constante de voir cet argent volé par le gouvernement ou par les brigands.

VERSET 37

anihah paritustatma
yadrcchopanatad aham
no cec chaye bahv-ahani
mahahir iva sattvavan

TRADUCTION

Je ne fais aucun effort pour obtenir quoi que ce soit; je me contente de tout ce qui me vient sans difficulté. Et si je n'obtiens rien, je reste patient et non troublé, et je m'allonge ainsi, tel un python, parfois pendant de nombreux jours.

TENEUR ET PORTEE

Il faut laisser les abeilles nous enseigner le détachement, car elles recueillent çà et là des gouttes de miel qu'elles gardent dans les rayons de leur ruche, mais ensuite il vient quelqu'un qui s'empare de force de tout leur miel sans leur laisser quoi que ce soit. Que leur exemple nous serve donc de leçon pour apprendre à ne pas garder plus d'argent que ce qui nous est nécessaire. Dans le même ordre d'idée, il faut apprendre du python à demeurer au même endroit pendant un grand nombre de jours s'il le faut, ceci sans manger, jusqu'à ce que de la nourriture se présente. Ce fut ainsi que le brahmana érudit transmit les enseignements qu'il avait reçus de deux créatures, à savoir l'abeille et le python.

VERSET 38

kvacid alpam kvacid bhuri
bhunje nnam svadv asvadu va
kvacid bhuri gunopetam
guna-hinam uta kvacit

sraddhayopahrtam kvapi
kadacin mana-varjitam
bhunje bhuktvatha kasmims cid
diva naktam yadrcchaya

TRADUCTION

Je mange parfois très peu et parfois beaucoup. Il arrive que la nourriture soit très savoureuse, mais aussi qu'elle soit passée. Du prasada m'est parfois offert avec grand respect, et d'autres fois on me donne à manger de façon négligeante. Je mange tantôt le jour, tantôt la nuit. De la sorte, je mange tout ce qui est aisément disponible.

VERSET 39

ksaumam dukulam ajinam
ciram valkalam eva va
vase nyad api sampraptam
dista-bhuk tusta-dhir aham

TRADUCTION

Pour me vêtir, j'utilise ce qui se trouve à ma disposition, qu'il s'agisse de lin, de soie, de coton, d'écorce d'arbre ou d'une peau de cerf, selon mon destin; je me trouve pleinement satisfait et serein de la sorte.

VERSET 40

kvacic chaye dharopasthe
trna-parnasma-bhasmasu
kvacit prasada-paryanke
kasipau va parecchaya

TRADUCTION

Je m'étends parfois à même le sol, et d'autres fois sur des feuilles, de l'herbe ou de la pierre, sur un tas de cendres, ou encore, si d'autres le veulent ainsi, dans un palais, sur un lit très confortable avec des coussins.

TENEUR ET PORTEE

Les propos du brahmana érudit font allusion à divers types de naissance, car la façon de dormir dépend du corps que l'on a obtenu. Parfois on revêt un corps d'animal, et parfois celui d'un roi. Lorsqu'on voit le jour dans un corps d'animal, on doit dormir à même le sol, mais lorsqu'on naît dans la famille d'un roi ou d'un homme très riche, on a la possibilité de vivre dans de grands palais, dans des pièces magnifiques agrémentées de lits et d'autres meubles. Cependant, ce confort ne s'obtient pas à la demande; il nous vient de par la volonté suprême (parecchaya), ou par l'arrangement de maya. Selon la Bhagavad-gita (18.61):

isvarah sarva-bhutanam
hrd-dese rjuna tisthati
bhramayan sarva-bhutani
yantrarurdhani mayaya

''Le Seigneur Suprême Se tient dans le coeur de tous les êtres, ô Arjuna, et dirige leurs errances à tous, chacun se trouvant comme sur une machine, constituée par de l'énergie matérielle." Selon ses désirs matériels, l'être vivant reçoit divers types de corps, qui ne sont autres que des véhicules offerts par la nature matérielle sur l'ordre du Seigneur Souverain. C'est donc par la volonté du Suprême que nous devons revêtir divers corps et dormir dans des conditions différentes.


Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare
Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare