SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 7 CHAPITRE 14 La vie de famille idéale.
jnatayah pitarau putra
bhratarah suhrdo pare yad vadanti yad icchanti canumodeta nirmamah
divyam bhaumam cantariksam
vittam acyuta-nirmitam tat sarvam upayunjana etat kuryat svato budhah
Les êtres vivants, revêtus de différents corps, sont tous des enfants de Dieu, la Personne Suprême, ainsi que le confirme le Seigneur dans la Bhagavad-gita (14.4):
yavad bhriyeta jatharam
tavat svatvam hi dehinam adhikam yo bhimanyeta sa steno dandam arhati
Par la grâce de Dieu, nous obtenons parfois de grandes quantités de nourriture, ou nous recevons de façon soudaine une contribution quelconque, ou encore nous faisons un gain inespéré en affaires. Il se peut ainsi que nous obtenions davantage d'argent que nous en avons besoin. Comment faut-il dépenser cet argent? Doit-on l'accumuler à la banque à seule fin d'augmenter ses économies? Non, à quoi bon! D'ailleurs, la Bhagavad-gita (16.13) qualifie une telle mentalité de démoniaque, digne d'un asura:
Ils peuvent ainsi faire des contributions qui serviront à construire des temples pour le Seigneur Suprême ou à répandre les enseignements de la Srimad-Bhagavad-gita, c'est-à-dire de la Conscience de Krsna, partout dans le monde. Srnvan bhagavato bhiksnam avatara-kathamrtam: les sastras -les Puranas et les autres Ecrits védiques- contiennent de très nombreux récits décrivant les Activités transcendantales du Seigneur Souverain, et chacun devrait les entendre de façon assidue. Pour donner un exemple, si nous lisons chaque jour toute la Bhagavad-gita, les dix-huit chapitres, chaque lecture nous procurera de nouvelles réalisations. Telle est la nature d'un texte transcendantal. Le Mouvement pour la Conscience de Krsna fournit donc à chacun une occasion de dépenser son surplus de revenus pour le bien de l'humanité tout entière en favorisant la propagation de la Conscience de Krsna. En Inde, tout particulièrement, nous pouvons voir des centaines et des milliers de temples ayant été construits par des hommes riches qui ne voulaient pas agir en voleurs et être punis. Le présent verset revêt une très grande importance. Tel qu'expliqué ici, celui qui accumule plus d'argent que nécessaire est un voleur, et selon les lois de la nature il devra être puni. Une personne qui gagne plus d'argent que nécessaire devient désireuse de jouir du confort matériel de plus en plus. Les matérialistes inventent toutes sortes de faux besoins, et ceux qui ont de l'argent, illusionnés par ces besoins artificiels, s'efforcent d'en accumuler davantage afin d'accroître toujours plus leurs possessions. C'est là la clé du développement économique moderne. Chacun est occupé à gagner de l'argent, et cet argent est gardé à la banque, qui à son tour offre de l'argent aux gens. Dans ce cycle d'activités, tous ne pensent qu'à obtenir de plus en plus d'argent, si bien que le but ultime de la vie humaine se trouve oublié. En deux mots, nous pouvons dire que tout le monde est un voleur et mérite d'être châtié. Or, le châtiment de la nature s'exerce dans le cycle des morts et des renaissances. Nul ne meurt pleinement satisfait d'avoir assouvi ses désirs matériels, car cela n'est pas possible. C'est pourquoi ceux qui vont mourir sont profondément affligés, incapables qu'ils sont de combler leurs désirs. Les lois de la nature leur procurent ensuite un autre corps pour leur permettre de satisfaire leurs désirs inassouvis, et en naissant de nouveau, en acceptant un nouveau corps matériel, ils s'exposent volontairement aux trois formes de souffrance qui caractérisent l'existence en ce monde.
mrgostra-khara-markakhu-
sarisrp khaga-maksikah atmanah putravat pasyet tair esam antaram kiyat
L'être conscient de Krsna comprend qu'il n'existe pas de différence entre les animaux et les enfants innocents vivant sous son toit. Même chez les hommes ordinaires, nous voyons que les chiens et les chats domestiques sont considérés au même titre que les enfants, sans malveillance aucune. Comme les enfants, les animaux dépourvus d'intelligence comptent également parmi les fils du Seigneur Suprême, de Dieu, et pour cette raison une personne consciente de Krsna, même s'il s'agit d'un chef de famille, ne doit pas faire de discrimination entre les pauvres bêtes et ses enfants. Malheureusement, la société moderne a inventé toutes sortes de manières de tuer les animaux appartenant à différentes espèces. Dans les champs cultivés, par exemple, il y a beaucoup de souris, d'insectes et d'autres créatures susceptibles de nuire à la production, et on les extermine parfois au moyen de pesticides. Ce verset interdit cependant une telle tuerie. Chaque être vivant doit être nourri grâce aux aliments que le Seigneur Souverain met à sa disposition. L'homme ne doit pas se considérer comme le seul ayant droit aux biens de Dieu; au contraire, il doit comprendre que tous les autres animaux de la création ont également droit de jouissance sur la propriété de Dieu. Notre verset parle même du serpent, indiquant que le chef de famille ne doit pas même montrer de malveillance envers un serpent. Si chacun est parfaitement satisfait en se nourrissant des dons du Seigneur, pourquoi devrait-il y avoir de l'envie, de la haine entre les êtres? De nos jours, la société penche fortement vers l'idéologie communiste, mais nous ne croyons pas qu'il puisse exister une meilleure forme de communisme que celle qui est exposée dans le présent verset du Srimad-Bhagavatam. Même dans les pays communistes, on tue les pauvres bêtes sans aucune considération, bien qu'une part de nourriture leur revienne aussi de droit.
tri-vargam natikrcchrena
bhajeta grha-medhy api yatha-desam yatha-kalam yavad-daivopapaditam
Il existe quatre objectifs à atteindre pour l'être humain: dharma, artha, kama et moksa (la piété, le développement économique, la satisfaction des sens et la libération). Il faut d'abord se montrer pieux, en respectant divers principes et règles, puis gagner de l'argent destiné à assurer l'entretien de sa famille et la satisfaction de ses sens. La cérémonie la plus importante en vue de la satisfaction des sens est le mariage, car les rapports charnels comptent parmi les principaux besoins du corps matériel. Yan maithunadi-grhamedhi-sukham hi tuccham. Bien que les rapports sexuels ne soient pas une nécessité très noble, les hommes comme les animaux ont besoin d'une certaine quantité de plaisir à cause de leurs tendances matérielles. Or, il faut se contenter de la vie conjugale et ne pas dépenser d'énergie hors de ce cadre en vue de jouissances ou de rapports charnels supplémentaires. En ce qui concerne le développement économique, la responsabilité en revient surtout aux vaisyas et aux grhasthas. La société doit être divisée en varnas et asramas -brahmanas, ksatriyas, vaisyas, sudras, brahmacarya, grhastha, vanaprastha et sannyasa. La prospérité économique est une nécessité pour les grhasthas. Les grhasthas brahmanas devraient être satisfaits en vivant suivant les principes de l'adhyayana, de l'adhyapana, du yajana et du yajana -c'est à-dire qu'ils doivent devenir des érudits, enseigner à d'autres comment devenir eux-mêmes des érudits, apprendre comment rendre un culte au Seigneur Souverain, Sri Visnu, et enseigner à autrui ce même culte, ou même celui des devas. Le brahmana doit exercer ses activités sans être rémunéré, mais il peut accepter la charité d'une personne à qui il enseigne comment vivre en être humain. Quant aux ksatriyas, ils sont censés régner sur les terres, lesquelles devraient être réparties entre les vaisyas pour qu'ils les cultivent, protègent les vaches et fassent du commerce. Les sudras, eux, doivent travailler; ils exerceront le métier de fabricant de tissu, de tisserand, de forgeron, d'orfèvre, etc., ou ils assumeront les travaux fatigants permettant la production des céréales. Telles sont les différentes catégories d'occupations qui doivent permettre à l'homme d'assurer sa subsistance, et la société devrait ainsi rester simple. De nos jours, cependant, tous poursuivent le progrès technologique, ce que la Bhagavad-gita désigne par le mot ugra-karma, signifiant "un travail extrêmement pénible". C'est cet ugra-karma qui est à l'origine de l'agitation qui trouble aujourd'hui l'esprit des hommes. L'homme se livre à toutes sort d'activités pécheresses et se dégrade en ouvrant des abattoirs, des débits de boissons et des fabriques de cigarettes, de même que des boîtes de nuit et autres établissements destinés au plaisir des sens. De cette façon, ils ruinent leur vie. Naturellement, des chefs de famille sont impliqués dans toutes ces activités, et c'est pourquoi notre verset dit, à travers l'usage du mot api, que même si l'on est un chef de famille, on ne doit pas se livrer à des tâches trop pénibles. Il faut apprendre à gagner sa vie de façon extrêmement simple. Quant à ceux qui ne sont pas des grhasthas -les brahmacaris, les vanaprasthas et les sannyasis-, ils n'ont rien d'autre à faire que de s'efforcer de progresser dans la vie spirituelle. Cela signifie que les trois quarts de la population du globe doivent mettre un terme à la poursuite des plaisirs sensoriels et se consacrer entièrement au développement de la conscience de Krsna. Un quart seulement de la population doit être grhastha, et ce, en accord avec les lois restreignant les plaisirs des sens. Les grhasthas, les vanaprasthas, les brahmacaris et les sannyasis doivent s'efforcer ensemble, avec leur énergie commune, de devenir conscients de Krsna. Cette forme de civilisation porte le nom de daiva-varnasrama. L'un des objectifs du Mouvement pour la Conscience de Krsna est d'établir ce daiva-varnasrama, mais certes pas d'encourager un prétendu varnasrama n'assurant pas une répartition scientifique des tâches da la société.
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