SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 7 CHAPITRE 14 La vie de famille idéale.
asvaghante vasayibhyah
kaman sarimvibhajed yatha apy ekam atmano daram nrnam svatva-graho yatah
Bien que dans la société actuelle le chien soit considéré comme faisant partie de la maisonnée, selon la tradition védique de vie en famille cet animal est intouchable. Comme le mentionne ce verset, le chien peut être convenablement nourri, mais il ne doit pas avoir le droit d'entrer dans la maison, et à plus forte raison dans la chambre à coucher. Les hors-castes ou les candalas intouchables doivent également être entretenus. Le mot utilisé à ce propos est yatha, signifiant "autant qu'ils le méritent". Il ne faut pas leur donner plus d'argent qu'ils n'en ont besoin pour vivre, sinon ils en feront un mauvais usage. Ainsi, de nos jours, les hommes de bas rang sont généralement assez bien payés, mais plutôt que d'utiliser leur argent pour s'instruire et évoluer, ils dépensent leurs économies pour boire et se livrer à d'autres activités péchesses. Comme l'explique la Bhagavad-gita (4.13): catur-varnyam maya srstam guna-karma-vibhagasah -la société doit être divisée en quatre groupes d'hommes suivant l'activité et les qualités de chacun. Ainsi, ceux qui se situent au bas de l'échelle ne peuvent accomplir de tâches demandant une intelligence supérieure. Cependant, même s'il est inévitable qu'on trouve dans la société un groupe d'hommes de basse classe de par leur nature et leurs activités, le présent verset indique que tout le monde doit avoir ce dont il a besoin pour vivre. Les communistes modernes sont en faveur de pourvoir aux besoins de tous, mais ils ne considèrent que les humains et délaissent les animaux inférieurs. Cependant, les principes du Bhagavatam sont si larges qu'il y est recommandé d'assurer la subsistance de tous les êtres, hommes ou animaux, indépendamment de leurs qualités ou de leurs défauts. L'idée selon laquelle il faut mettre même son épouse au service des autres tient à ce que l'homme doit peu à peu abandonner le lien intime l'unissant à sa femme, ou l'attachement excessif qu'il nourrit envers elle et qui la lui fait voir comme sa douce moitié ou comme identique à lui-même. Ainsi que cela a déjà été suggéré, il faut renoncer à tout sentiment de possession, même en ce qui concerne sa famille. Le rêve de l'existence matérielle est à l'origine de notre enchaînement au cycle des morts et des renaissances, et c'est pourquoi il faut renoncer à ce rêve. En conséquence, une fois parvenu à la condition humaine, on doit se défaire de son attachement à sa femme, comme l'indique ce verset.
jahyad yad-arthe srvan pranan
hanyad va pitaram gurum tasyam svatvam striyam jahyad yas tena hy ajito jitah
Tous les hommes sont trop attachés à leur femme. Il s'avère donc extrêmement difficile de rompre cet attachement, mais si d'une manière ou d'une autre quelqu'un y parvient pour le service de Dieu, la Personne Suprême, alors le Seigneur Lui-même, qui pourtant n'est jamais assujetti par quiconque, Se met complètement au service de Son dévot. Et si le Seigneur est satisfait d'un bhakta, que ne pourrait obtenir ce dernier? Pourquoi donc ne pas renoncer à son affection pour sa femme et ses enfants et chercher refuge auprès du Seigneur Souverain? Quelle perte matérielle pourrait en découler? La vie de famille se traduit par l'attachement à l'épouse, tandis que le sannyasa est caractérisé par le détachement à l'égard de l'épouse et l'attachement à Krsna.
krmi-vid-bhasma-nisthantam
kvedam tuccham kalevaram kva tadiya-ratir bharya kvayam atma nabhas-chadih
Le même point est ici souligné: il faut rompre l'attachement que l'on porte à sa femme -ou, en d'autres termes, à la vie sexuelle. L'homme intelligent peut considérer le corps de sa femme comme une simple masse de matière qui finira par se transformer en insectes minuscules, en excréments ou en cendres. Dans différentes sociétés, on dispose du corps de diverses manières au moment de la cérémonie funéraire. Parfois, le corps est donné en pâture aux vautours, si bien qu'il devient les excréments de ces animaux. D'autres fois, il est simplement abandonné, auquel cas il est mangé par de petits insectes. Il arrive également que le corps soit immédiatement incinéré après la mort, pour alors se transformer en cendres. Dans tous les cas, si on considère avec intelligence la constitution du corps et de l'âme par-delà le corps, on prendra conscience que l'enveloppe charnelle n'a pas de valeur. Antavanta ime deha nityasyoktah saririnah: le corps peut périr à tout moment, mais l'âme est éternelle. Si quelqu'un renonce à son attachement au corps et fait croître son attachement pour l'âme, sa vie sera couronnée de succès. C'est une simple question de réflexion.
siddhair yajnavasistarthaih
kalpayed vrttim atmanah sese svatvam tyajan prajnah padavim mahatam iyât
La nature a déjà tout prévu pour nous nourrir. Par la volonté de Dieu, la Personne Suprême, il y a suffisamment de nourriture pour tous les êtres appartenant aux huit millions quatre cent mille (8 400 000) espèces. Eko bahunam yo vidadhati kaman. Chaque être vivant doit manger quelque chose, et le Seigneur a déjà fait en sorte que chacun ait ce dont il a besoin pour vivre. Il a pensé aussi bien à l'éléphant qu'à la fourmi. Tous les êtres sont entretenus par le Seigneur Suprême, si bien que l'homme intelligent ne doit pas peiner outre mesure en vue d'accroître son confort matériel. Il doit plutôt conserver son énergie pour progresser dans la Conscience de Krsna. Toutes les choses créées dans le ciel, dans l'air, sur terre et dans l'eau appartiennent à Dieu, la Personne Suprême, et tous les êtres obtiennent la nourriture dont ils ont besoin. Dès lors, il ne faut pas être trop préoccupé par l'acroissement de ses richesses, ni gaspiller son temps et son énergie au risque de choir à nouveau dans le cycle des morts et des renaissances.
devan rsin nr-bhutani
pitrn atmanam anvaham sva-vrttyagata-vittena yajeta purusam prthak
Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare |