SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 7 CHAPITRE 15 Instructions destinées
aux êtres humains civilisés.
ya ete pitr-devanam
ayane veda-nirmite sastrena caksusa veda jana-stho pi na muhyati
Acaryavan puruso veda: celui qui est guidé par un maître spirituel authentique connaît toutes choses en accord avec les déclarations des Vedas, norme du savoir infaillible. La Bhagavad-gita recommande: acaryopasanam -il faut aller vers l'acarya pour obtenir de lui la véritable connaissance. Tadvijnanartham sa gurum evabhigacchet: il faut s'adresser à l'acarya, car alors on recevra la connaissance parfaite. Celui qui est guidé par le maître spirituel atteint le but ultime de la vie.
adav ante jananam sad
bahir antah paravaram jnanam jneyam vaco vacyam tamo jyotis tv ayam svayam
Ce verset explique l'aphorisme védique sarvam khalv idam brahma, qui est également éclairci dans le catuh-sloki Bhagavatam. Aham evasam evagre. Le Seigneur Suprême existait au commencement; Il existe après la création et soutient toutes choses. Et après l'anéantissement, tout se fond en Lui, comme le mentionne la Bhagavad-gita (prakrtim yanti mamikam). Le Seigneur Suprême est donc en fait tout ce qui est. Dans notre état conditionné, notre compréhension est confuse, mais une fois parvenus au stade de la libération, nous pouvons comprendre que Krsna est la cause de toutes choses.
abadhito pi hy abhaso
yatha vastutaya smrtah durghatatvad aindriyakam tadvad artha-vikalpitam
Les partisans de l'impersonnalisme essaient de prouver que la variété perçue par le philosophe empirique est fausse, illusoire. La philosophie impersonnaliste, vivarta-vada, cite en général l'exemple de la corde que l'on prend pour un serpent. Selon cet exemple, les variétés de choses que notre vision perçoit sont fictives, de même que de prendre une corde pour un serpent est une illusion. Pour les vaisnavas toutefois, bien que de prendre une corde pour un serpent témoigne d'une erreur, le serpent en lui-même n'est pas une chimère; il en existe bel et bien dans la réalité. Nous savons donc que si la vision de la corde sous l'aspect d'un serpent est fausse ou illusoire, le serpent existe néanmoins dans la réalité. De même, ce monde plein de variété n'est pas fictif pour autant; il représente le reflet de la réalité qui se trouve dans le monde spirituel, à Vaikuntha. Le reflet du soleil dans un miroir n'est rien d'autre que de la lumière dans les ténèbres. Ainsi, bien qu'il ne s'agisse pas vraiment de la lumière du soleil, sans celle-ci il n'y aurait pas de reflet. De même, la variété dans ce monde serait impossible si le prototype réel n'existait pas dans le monde spirituel. Le philosophe mayavadi ne peut comprendre ceci, mais un vrai philosophe doit être bien convaincu qu'il n'est pas possible d'avoir de la lumière sans celle du soleil à l'origine. Les jongleries verbales auxquelles les mayavadis ont recours pour prouver que ce monde matériel est illusoire peuvent émerveiller les enfants sans expérience, mais l'homme pleinement versé dans la connaissance sait parfaitement qu'il ne peut y avoir d'existence sans Krsna. Un vaisnava insiste donc sur l'importance d'accepter Krsna d'une manière ou d'une autre (tasmat kenapy upayena manah krsne nivesayet). Tout se révèle quand nous nous élevons jusqu'aux pieds pareils-au-lotus de Krsna grâce à une foi sans mélange. Krsna dit aussi dans la Bhagavad-gita (7.1):
ksity-adinam iharthanam
chaya na katamapi hi na sanghato vikaro pi na prthan nanvito mrsa
La forêt est assurément une transformation de la terre, mais un arbre ne dépend pas d'un autre arbre. L'abattage d'un arbre n'entraîne pas celui des autres. La forêt ne résulte ainsi ni d'une combinaison, ni d'une transformation des arbres. La meilleure explication en est donnée par Krsna Lui-même:
Il faut comprendre ce qui touche à la Personne même de Dieu, car toutes Ses énergies existent simultanément. Bien qu'Il soit toutes choses, Il n'est pas présent en tout. Il faut adorer le Seigneur sous Sa Forme originelle de Krsna; Il peut aussi Se manifester dans n'importe laquelle des diverses énergies qui émanent de Lui. La murti du Seigneur que nous adorons dans le temple paraît être de pierre ou de bois. Or, étant donné que le Seigneur n'a pas un corps matériel, Il n'est ni en pierre ni en bois; cependant, la pierre et le bois ne diffèrent pas de Lui. En conséquence, en adorant de la pierre ou du bois, nous n'obtenons aucun résultat; mais quand ces éléments servent à représenter la Forme originelle du Seigneur, en rendant un culte à la murti nous obtenons le résultat désiré. Ceci est corroboré par la philosophie de l'acintya-bhedabheda de Sri Caitanya Mahaprabhu, qui explique comment le Seigneur Lui-même peut Se présenter en tout temps et en tout lieu dans une forme de Son énergie pour recevoir le service de Son bhakta.
dhatavo vayavitvac ca
tan-matravayavair vina na syur hy asaty avayaviny asann avayavo ntatah
Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare |