SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 7 CHAPITRE 15 Instructions destinées
aux êtres humains civilisés.
yasya saksad bhagavati
jnana-dipa-prade gurau martyasad-dhih srutam tasya sarvam kunjara-saucavat
Il est recommandé d'honorer le maître spirituel comme un être de niveau égal à Dieu. Saksad dharitvena samasta-sastraih. Toutes les Ecritures le prescrivent. Acaryam mam vijaniyat. Il faut considérer l'acarya comme l'égal de Dieu, la Personne Suprême. Celui qui, en dépit de ces instructions, considère le maître spirituel comme un être ordinaire, est condamné à l'échec. Son étude des Vedas, son ascèse et les pénitences accomplies pour atteindre l'illumination spirituelle sont alors toutes inutiles, tout comme le bain de cet éléphant qui se lave très soigneusement dans un lac mais qui, aussitôt revenu sur la rive, prend de la poussière par terre pour la répandre sur son corps. Ainsi le bain de cet éléphant n'a-t-il aucun sens. Certains pourraient opposer l'argument suivant: si les parents et les proches du maître spirituel le considèrent comme un homme ordinaire, en quoi le disciple qui le considère également ainsi commet-il une faute? Le prochain verset répondra à cette question, mais la prescription est de ne jamais considérer le maître spirituel comme un homme ordinaire. Il faut obéir strictement à ses instructions, car s'il est satisfait, Dieu, la Personne Suprême, l'est certainement aussi. Yasya prasadad bhagavat-prasado yasyaprasadan na gatih kuto pi.
esa vai bhagavan saksat
pradhana-purusesvarah yogesvarair vimrgyanghrir loko yam manyate naram
L'exemple de Sri Krsna, qui est Dieu, la Personne Suprême, permet de comprendre la position du maître spirituel. Celui-ci est qualifié de sevaka-bhagavan, le serviteur suprême de Dieu, et Krsna est appelé sevya-bhagavan, la Personne Suprême, Dieu, qu'il faut adorer. Le maître spirituel est celui qui adore Dieu, et Krsna, Lui, est ce Dieu qu'on doit adorer: voilà donc ce qui les différencie. Soulignons un autre point: le maître spirituel présente, telle qu'elle est, la bhagavad-gita, composée des instructions de Sri Krsna. Comme le démontre clairement le verset vingt-six: jnana-dipa-prade. Dieu, la Personne Suprême, donne au monde entier la vraie connaissance, et le maître spirituel, en tant que Son représentant, porte ce message de par le monde. Au niveau absolu, aucune différence ne sépare donc le maître spirituel de Dieu, la Personne Suprême. Si quelqu'un estime que Dieu -Krsna ou Ramacandra- est un être humain ordinaire, cela ne signifie pas pour autant que le Seigneur le devient. De même, si les membres de la famille du maître spirituel, qui est le représentant autorisé de Dieu, la Personne Suprême, le considèrent comme un simple être humain, cela ne veut pas davantage dire qu'il en est un. Le maître spirituel a autant de valeur que Dieu, la Personne Suprême, et c'est ainsi que celui qui se soucie vraiment de sa progression spirituelle doit le considérer. La moindre déviation dans la compréhension de ce fait peut mener le disciple au désastre, tant dans son étude des Vedas que dans son ascèse.
sad-varga-samyamaikantah
sarva niyama-codanah tad-anta yadi no yogan avaheyuh sramavahah
On peut objecter qu'il est possible d'atteindre le but ultime de la vie -la réalisation de l'Ame Suprême- par la pratique du yoga et des rites suivant les principes védiques, même sans avoir une dévotion à toute épreuve envers le maître spirituel. En réalité, la pratique du yoga doit mener au niveau de la méditation sur Dieu, la Personne Suprême. Comme l'expliquent les Ecritures: dhyanavasthita-tad-gatena manasa pasyanti yam yoginah -celui qui pratique la méditation arrive à la perfection du yoga quand il peut voir Dieu, la Personne Suprême. Il est possible d'arriver à dominer ses sens en ayant recours à diverses pratiques, mais il faut plus que cela pour aboutir à un résultat concluant. Cependant, grâce à une foi inébranlable à l'égard du maîre spirituel et de Dieu, la Personne Suprême, il faut non seulement devenir maître de ses sens, mais aussi avoir conscience du Seigneur Suprême.
yatha vartadayo hy artha
yogasyartham na bibhrati anarthaya bhaveyuh sma purtam istam tathasatah
Si les activités professionnelles comme le commerce ou l'agriculture enrichissent beaucoup une personne, cela ne veut pas dire pour autant qu'elle soit très avancée spirituellement. Avoir atteint un certain degré d'avancement spirituel et être riche matériellement sont deux choses différentes. Bien que le but de la vie soit de s'enrichir spirituellement, des hommes infortunés et fourvoyés consacrent tout leur temps à la poursuite de richesses matérielles. Ces activités-là, cependant, n'aident pas à remplir la vraie mission humaine; au contraire, elles incitent à se créer des besoins inutiles, avec le risque de renaître dans une condition inférieure. Comme le confirme la Bhagavad-gita (14.18):
yas citta-vijaye yattah
syan nihsango parigrahah eko vivikta-sarano bhiksur bhaiksya-mitasanah
Voici la manière de mettre fin à l'agitation du mental. Il est recommandé de quitter sa famille et de vivre seul, de subsister en mendiant et de ne manger que le strict nécessaire pour vivre. On ne peut se rendre maître de ses sens si l'on n'adopte pas cette méthode. Etre sannyasi signifie accepter une vie de mendicité, ce qui rend naturellement très humble, doux de coeur, et délivre des désirs matériels. Les Ecrits smrti déclarent à cet égard:
Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare |