SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 7 CHAPITRE 15 Instructions destinées
aux êtres humains civilisés.
yah pravrajya grhat purvam
tri-vargavapanat punah yadi seveta tan bhiksuh sa vai vantasy apatrapah
L'institution du varnasrama-dharma réglemente les activités matérialistes qui, sans cela, ne se distinguent pas de celles de la vie animale. Toutefois, celui qui, menant une vie digne d'un être humain, se conforme aux principes des varna et asrama -brahmana, ksatriya, vaisya, sudra, brahmacarya, grhastha, vanaprastha et sannyasa-, doit finalement en venir à adopter le sannyasa, l'ordre du renoncement, car c'est seulement ainsi que l'on peut parvenir au stade du brahma-sukha, celui de la félicité transcendantale. A ce stade, on n'est plus entraîné par la concupiscence. En fait, celui qui n'est plus troublé, tout particulièrement par les désirs de satisfaction sexuelle, est digne d'être un sannyasi. Autrement, il ne faut pas opter pour l'ordre du sannyasa, car si on fait ce choix prématurément, il est tout à fait possible d'être attiré par les femmes, de ressentir des désirs, et de redevenir un soi-disant grhastha ou une victime des femmes. Celui qui fait preuve d'un tel manque de dignité est appelé vantasi, -ou quelqu'un qui mange ce qu'il vient de vomir, et mène assurément une vie condamnable. Il est pour cela conseillé aux sannyasis et aux brahmacaris de notre Mouvement pour la Conscience de Krsna d'éviter strictement la compagnie des femmes afin de ne risquer en aucun cas d'être victimes de désirs lascifs et de retomber.
yaih sva-dehah smrto natma
martyo vit-krmi-bhasmavat ta enam atmasat krtva slaghayanti hy asattamah
Le sannyasi est quelqu'un qui a compris, grâce à ses progrès dans la connaissance, que le Brahman -le "moi", la personne elle-même- est l'âme et non le corps. Quiconque a compris ceci peut devenir sannyasi, car il est parvenu au niveau de connaissance du "aham brahmasmi". Brahma-bhutah prasannatma na ocati na kanksati. Une telle personne, qui ne se lamente plus, qui n'a plus le vif désir de prendre soin de son corps, et qui considère tous les êtres vivants comme des âmes spirituelles, peut alors accéder au service de dévotion du Seigneur. Quant à celui qui ne pratique pas le service de dévotion, mais qui se considère artificiellement comme étant Brahman ou Narayana, ne comprenant pas parfaitement la différence entre le corps et l'âme, il tombera à coup sûr (patanty adhah). Il recommencera à accorder de l'importance au corps. En Inde, un grand nombre de sannyasis insistent sui l'importance du corps, et certains en accordent une toute particulière au corps de l'homme pauvre qu'ils considèrent comme daridra-narayana, comme si Narayana avait un corps matériel. D'autres insistent sur l'importance de la position sociale attachée au corps, en tant que brahmana, ksatriya, vaisya, ou sudra. Ces sannyasis-là sont considérés comme les pires des scélérats (asattamah). Ils n'ont aucune dignité car ils n'ont pas encore compris la différence entre le corps et l'âme; au lieu de cela, ils considèrent le corps d'un brahmana comme étant ce brahmana lui-même. Le brahmanisme (brahmanya) consiste en la connaissance du Brahman. Mais en fait, le corps d'un brahmana n'est pas Brahman, tout comme il n'est ni pauvre ni riche. Si le corps d'un homme pauvre était daridra-narayana, cela signifirait que celui d'un homme riche serait au contraire dhani-narayana. En conséquence, les sannyasis qui ne comprennent pas le sens de Narayana, qui considèrent le corps comme Brahman ou Narayana, sont qualifiés ici de scélérats de la pire espèce (asattamah). Ayant adopté une conception corporelle de la vie, ils élaborent divers programmes au service du corps et dirigent des missions grotesques sous la forme d'oeuvres apparemment religieuses, mais destinées en fait à fourvoyer l'humanité. Ce verset a qualifié ces sannyasis d'apatrapah et d'asattamah -c'est-à-dire d'êtres sans dignité et déchus de la vie spirituelle.
grhasthasya kriya-tyago
vrata-tyago vator api tapasvino grama-seva bhiksor indriya-lolata
asramapasada hy ete
Nous avons répété avec insistance que l'être humain ne peut être considéré comme civilisé que s'il se conforme aux principes du varnasrama-dharma. Même si les plaisirs sexuels sont permis dans une certaine mesure au grhastha, il ne peut s'y livrer sans obéir aux règles et aux principes de la vie de famille. De plus, comme cela a déjà été dit, un brahmacari doit vivre sous la tutelle du guru: brahmacari guru-kule vasan danto guror hitam. Un brahmacari qui ne vit pas auprès de son maître spirituel, un vanaprastha qui se livre à des activités ordinaires, ou un sannyasi gourmand, qui mange de la viande, des oeufs et toutes sortes de choses aberrantes pour satisfaire son palais, ne sont que des imposteurs et doivent être immédiatement rejetés comme des individus méprisables, sans valeur. Si l'on possède néanmoins la force suffisante, on doit leur témoigner de la compassion et les instruire de telle sorte qu'ils cessent de suivre le mauvais chemin. Sinon, il faut les rejeter et les ignorer.
atmanam ced vijaniyat
param jnana-dhutasayah kim icchan kasya va hetor deham pusnati lampatah
Dans cet univers matériel, chacun, bien entendu, prend soin de son corps afin de satisfaire ses sens; néanmoins, il faut comprendre peu à peu, en développant la connaissance, que le corps n'est pas l'être vivant. L'âme individuelle et l'Ame Suprême transcendent toutes deux cet univers matériel; un être humain, et plus particulièrement celui qui a opté pour le sannyasa, est censé comprendre cela. Le sannyasi, qui a compris son identité réelle, doit chercher à élever son âme et à retrouver sa relation avec l'Ame Suprême. Notre Mouvement pour la Conscience de Krsna est conçu pour élever l'être vivant et le faire revenir dans sa demeure originelle, auprès de Dieu. Chercher à s'élever ainsi est le devoir de l'être humain, et si l'on n'accomplit pas ce devoir, à quoi cela sert-il de veiller au maintien de son corps? Tout particulièrement, si un sannyasi prend non seulement soin de son corps d'une façon ordinaire, mais se montre aussi disposé à tout pour cela, même à manger de la viande ainsi que d'autres aliments abominables, ce doit être alors un lampatah, un individu avide ne se souciant que de la satisfaction de ses sens. Un sannyasi doit spécialement être en garde contre les sollicitations de son palais, de son estomac et de ses organes génitaux, qui troublent l'être vivant tant qu'il n'est pas pleinement conscient du fait que le corps est distinct de l'âme.
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