SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 7 CHAPITRE 2 Hiranyakasipu,
roi des asuras.
bhutanam iha samvasah
prapayam iva suvrate daivenaikatra nitanam unnitanam sva-karmabhih
Bien qu'Hiranyakasipu fût un asura, il connaissait et comprenait la science védique. C'est pourquoi les conseils qu'il adressa aux membres de sa famille -sa soeur, sa mère et ses neveux- étaient judicieux. On considère que les asuras sont dotés d'un haut niveau de connaissance, mais parce qu'ils n'utilisent pas leur intelligence au service du Seigneur, on les qualifie de démons. Les devas, cependant, agissent très intelligemment, c'est-à-dire de manière à satisfaire le Seigneur Suprême. C'est ce que corrobore le Srimad-Bhagavatam (1.2.13):
atah pumbhir dvija-srestha varnasrama-vibhagasah svanusthitasya dharmasya samsiddhir hari-tosanam "Ainsi a-t-il été conclu, ô meilleur des deux-fois-nés, que la plus haute perfection que l'on puisse atteindre en s'acquittant de ses devoirs [dharma] dans l'institution du varnasrama, est de satisfaire le Seigneur, Sri Hari." Pour devenir un deva ou un être divin, il faut, quelle que soit notre occupation, satisfaire Dieu, la Personne Souveraine.
nitya atmavyayah suddhah
sarvagah sarva-vit parah dhatte sav atmano lingam mayaya visrjan gunan
Hiranyakasipu explique très intelligemment la condition de l'âme. Celle-ci n'a rien à voir avec le corps; elle en diffère toujours complètement. Eternelle et impérissable, elle ne connaît pas la mort, mais lorsque cette même âme pure désire jouir de l'univers matériel de façon indépendante, elle se voit exposée aux conditions inhérentes à la nature matérielle; elle doit alors revêtir un certain type de corps et subir les joies et les peines qui en découlent. Krsna explique également ceci dans la Bhagavad-gita (13.22): karanam guna-sango sya sad-asad-yoni-janmasu -l'être vivant voit le jour au sein de diverses familles ou de différentes espèces parce qu'il est souillé par les gunas. Une fois conditionné par la nature matérielle, l'être vivant doit revêtir un certain type de corps, qui lui est octroyé par la nature sous la direction du Seigneur.
yathambhasa pracalata
taravo pi cala iva caksusa bhramyamanena drsyate calativa bhuh
Parfois, sous l'effet de certaines perturbations mentales, le sol semble bouger. C'est ainsi qu'un ivrogne ou une personne cardiaque ont parfois l'impression que le sol se dérobe sous leurs pieds. De même, les arbres reflétés sur l'eau d'une rivière semblent également bouger. Cela est dû à l'action de maya. En réalité, l'âme ne se déplace pas (sthanur acalo yam). L'être vivant ne naît et ne meurt pas; mais à cause des corps subtil et grossier qui le recouvrent temporairement, il semble se déplacer d'un lieu à un autre, ou mourir et disparaître à jamais. Jagadananda Pandita, un grand poète vaisnava du Bengale, disait:
evam gunair bhramyamane
manasy avikalah puman yati tat-samyatam bhadre hy alingo lingavan iva
Le Srimad-Bhagavatam (10.84.13) enseigne:
yasyatma-buddhih kunape tri-dhatuke
"L'homme qui identifie son être propre à son corps, composé de trois éléments, qui considère les enfants issus de son corps comme ses proches, qui fait de sa terre natale un objet d'adoration, et qui se rend à un lieu de pèlerinage pour s'y baigner plutôt que pour y rencontrer des hommes chargés de connaissance spirituelle, ne doit pas être considéré comme plus élevé qu'une vache ou qu'un âne." Bien qu'Hiranyakasipu fût un grand asura, il n'était pas aussi insensé que les gens d'aujourd'hui. Il avait une connaissance fort claire de l'âme spirituelle ainsi que des corps grossier et subtil, alors que de nos jours nous assistons à une dégénérescence telle que tous les hommes -y compris les éminents hommes de science, philosophes et autres personnages faisant autorité- ont une conception corporelle de l'existence, ce que condamnent les sastras. Sa eva go-kharah: ces personnes ne valent pas mieux que des vaches ou des ânes.sva-dhih kalatradisu bhauma-ijya-dhih yat-tirtha-buddhih salile na karhicij janesv abhijnesu sa eva go-kharah Hiranyakasipu conseilla aux membres de sa famille de ne pas s'affliger sur la grande âme qu'était son frère Hiranyaksa, car bien que son corps grossier fût mort et qu'ils en fussent malheureux, lui, avait déjà atteint sa nouvelle destination. L'atma, l'âme spirituelle, reste toujours immuable (avikalah puman). Nous sommes des âmes spirituelles, mais lorsque nous nous laissons entraîner par les activités du mental (manodharma), nous devons subir ce qu'on appelle les conditions matérielles d'existence. C'est en général aux abhaktas que cela arrive. Harav abhaktasya kuto mahad-gunah: même s'ils possèdent de grandes qualités matérielles, du fait qu'ils ne sont pas sains d'esprit, ils n'ont en réalité aucune qualité. Les désignations attribuées à l'âme conditionnée dans l'univers matériel sont comparables à des ornements sur un cadavre. L'âme conditionnée n'a aucune information concernant l'âme spirituelle et son existence sublime par-delà les effets de la condition matérielle.
esa atma-viparyaso
hy alinge linga-bhavana esa priyapriyair yogo viyogah karma-samsrtih
sambhavas ca vinasas ca
Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare |