SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 7 CHAPITRE 2 Hiranyakasipu,
roi des asuras.
bhutani tais tair nija-yoni-karmabhir
bhavanti kale na bhavanti sarvasah na tatra hatma prakrtav api sthitas tasya gunair anyatamo hi badhyate
Ce verset explique très clairement que Dieu n'est pas responsable des différentes sortes de corps que l'âme doit revêtir. C'est selon les lois de la nature et son propre karma que chacun doit s'incarner. C'est pourquoi les Vedas prescrivent qu'une personne absorbée dans l'action matérielle doit être guidée de manière à consacrer ses actes avec intelligence au service du Seigneur; ainsi pourra-t-elle s'affranchir de l'asservissement à la matière se traduisant par la répétition de la naissance et de la mort: sva-karmana tam abhyarcya siddhim vindati manavah. (B.g.,18.46) Le Seigneur est toujours disposé à nous donner des directives. De fait, celles-ci sont développées en détail dans la Bhagavad-gita. Si nous en tirons parti, nous pourrons, bien que nous soyons conditionnés par les lois de la nature matérielle, parvenir à retrouver notre condition originelle: mam eva ye prapadyante mayam etam taranti te. (B.g.,7.14) Nous devons avoir une foi ferme dans la suprématie du Seigneur et avoir l'assurance que si nous nous abandonnons à Lui, Il nous prendra sous Sa protection et nous montrera comment nous affranchir de l'existence matérielle pour retourner auprès de Lui, en notre demeure originelle. Si nous ne nous abandonnons pas à Lui, il nous faudra continuer à revêtir différents corps en fonction de notre propre karma, tantôt sous une forme animale, tantôt sous celle d'un deva, et ainsi de suite. Bien que l'âme spirituelle obtienne et perde son corps dans le cours du temps, elle ne se mélange pas vraiment avec lui; elle est seulement dominée par les gunas particuliers sous l'influence desquels elle commet des actes coupables. L'éducation spirituelle a pour effet de transformer la conscience, de telle sorte que nous exécutions simplement les ordres du Seigneur Suprême et que nous nous affranchissions de l'influence des gunas.
idam sariram purusasya mohajam
yatha prthag bhautikam iyate grham yathaudakaih parthiva-taijasair janah kalena jato vikrto vinasyati
Nous transmigrons d'une vie à une autre dans des corps qui sont le produit de notre illusion, mais en tant qu'âme spirituelle, nous avons une existence éternellement distincte de cette existence matérielle, conditionnée. L'exemple donné ici est celui d'une maison et d'une voiture qui sont toujours distinctes de leur propriétaire; mais, par suite de l'attachement, l'âme conditionnée s'identifie à ces objets. Or, la maison, comme la voiture, est faite d'éléments matériels; tant que ces éléments restent combinés comme il se doit, la maison ou la voiture existe, mais lorsqu'ils sont dissociés, elles sont détruites. L'âme spirituelle, cependant, continue d'exister sans changer.
yathanalo darusu bhinna iyate
yathanilo deha-gatah prthak sthitah yatha nabhah sarva-gatam na sajjate tatha puman sarva-gunasrayah parah
Dieu, la Personne Suprême, explique dans la Bhagavad-gita que les énergies matérielles et spirituelles émanent toutes deux de Lui. L'énergie matérielle est décrite comme formée par l'ensemble des huit éléments distinctes du Seigneur (me bhinna prakrtir astadha). Mais, quoique ces huit énergies grossières et subtiles -la terre, l'eau, le feu, l'air, l'éther, le mental, l'intelligence et le faux ego- soient définies comme séparées (bhinna) du Seigneur, elles ne le sont pas en réalité. De même que le feu semble distinct du bois et que l'air circulant dans les narines et la bouche semble séparé du corps, le Paramatma, le Seigneur Suprême semble séparé de l'être distinct, alors qu'Il est en fait à la fois séparé et non séparé de Lui. Telle est la conception philosophie de l'acintya-bhedabheda-tattva, énoncée par Sri Caitanya Mahaprabhu. Du fait de son karma, l'être vivant paraît être séparé de Dieu, la Personne Suprême, mais en réalité, il reste très intimement lié à Lui. En conséquence, bien que nous semblions maintenant négligés par le Seigneur, nous devons savoir qu'Il s'intéresse toujours à nos activités. Par suite, nous devons simplement compter sur la suprématie de Dieu en toutes circonstances et ainsi raviver notre relation profonde avec Lui. Nous devons nous en remettre à l'autorité et à la souveraineté de Dieu, la Personne Suprême.
suyajno nanv ayam sete
mudha yam anusocatha yah srota yo nuvakteha sa na drsyeta karhicit
Même un homme du commun peut saisir cet enseignement, donné par Yamaraja sous l'aspect d'un jeune garçon. L'homme ordinaire qui considère le corps comme l'être lui-même est assurément comparable à un animal (yasyatma-buddhih kunape tri-dhatuke...sa eva go-kharah). Mais même un tel homme peut comprendre qu'au moment de la mort, la personne s'en est allée. Bien que le corps soit encore présent, les proches parents d'un mort s'affligent de ce que la personne qui leur était chère est partie, car le commun des mortels voit le corps, et non pas l'âme. Comme l'explique la Bhagavad-gita (dehino smin yatha dehe), l'âme, qui est le propriétaire du corps, se trouve à l'intérieur de celui-ci. Après la mort, lorsque l'air a cessé de circuler à l'intérieur des narines, on peut comprendre que la personne qui se trouvait à l'intérieur du corps -celle-là même qui nous entendait et nous répondait- est partie. Ainsi, l'homme ordinaire en vient à conclure que l'âme était différente du corps et qu'elle est maintenant partie. Même un homme du commun, lorsqu'il revient à la raison, peut comprendre qu'il n'a jamais vu la personne réelle qui, de l'intérieur du corps, l'entendait et lui répondait. Pourquoi alors pleurer ce qu'on n'a jamais vu?
na srota nanuvaktayam
mukhyo py atra mahan asuh yas tv ihendriyavan atma sa canyah prana-dehayoh
Le Seigneur Suprême dit clairement dans la Bhagavad-gita (15.15): sarvasya caham hrdi sannivisto mattah smrtir jnanam apohanam ca- "Je Me tiens dans le coeur de chaque être, et de Moi viennent le souvenir, le savoir et l'oubli." Bien que l'âme (atma) soit présente dans chaque corps matériel (dehino smin yataha dehe), elle n'est pas vraiment la personne la plus importante qui agisse par l'intermédiaire des sens, du mental, etc. L'âme individuelle ne peut agir qu'en collaboration avec l'Ame Suprême, car c'est Celle-ci qui lui donne des directives en vue d'agir ou non (mattah smrtir jnanam apohanam ca) Nul ne peut agir sans l'approbation de l'Ame Suprême, car Elle est le témoin des actes (upadrasta) et c'est Elle qui consent ou non à leur accomplissement (anumanta). Celui qui étudie avec soin, sous la direction d'un maître spirituel authentique, peut saisir le savoir véridique selon lequel Dieu, la Personne Suprême, est en fait Celui qui dirige toutes les activités de l'âme individuelle, de même que Celui qui ordonne leurs conséquences. Bien que l'âme individuelle soit en possession de sens (indriyas), elle n'en est pas vraiment maîtresse; ils appartiennent en fait à l'Ame Suprême, qu'on appelle pour cette raison Hrsikesa. L'Ame Suprême conseille à l'âme individuelle de s'abandonner à Elle pour trouver ainsi le bonheur (sarva-dharmam parityajya mam ekam saranam vraja). En agissant ainsi, elle peut devenir immortelle et rejoindre le monde spirituel, où elle connaîtra la plus haute réussite sous la forme d'une existence éternelle, toute de connaissance et de félicité. Disons pour conclure que l'âme individuelle est différente du corps, des sens, de la force vitale et des airs qui circulent à l'intérieur du corps; en outre, au-dessus d'elle se trouve l'Ame Suprême, qui lui fournit toutes les facilités. Or, l'âme individuelle qui rend tout à l'Ame Suprême vit très heureuse à l'intérieur du corps.
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