SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 7 CHAPITRE 5 Prahlada Maharaja,
le saint fils d'Hiranyakasipu.
sri-narada uvaca
srutva putra-giro daityah para-paksa-samahitah jahasa buddhir balanam bhidyate para-buddhibhih
Lorsque Prahlada Maharaja eut parlé de la voie de la réalisation spirituelle par le service de dévotion, se montrant par là fidèle aux ennemis de son père, Hiranyakasipu, le roi des asuras, dit en riant: "C'est ainsi que l'intelligence des jeunes enfants est polluée par les propos de l'ennemi."
Hiranyakasipu, étant un asura, considérait toujours Visnu et Ses dévots comme ses ennemis. C'est pourquoi nous trouvons ici les mots para-paksa, "du côté de l'ennemi". Hiranyakasipu n'avait jamais approuvé les propos de Visnu, ou Krsna. Au contraire, l'intelligence des vaisnavas suscitait en lui la colère. Sri Visnu, Krsna, dit: sarva-dharman parityajya mam ekam saranam vraja -"Laisse là tout autre devoir et abandonne-toi à Moi." (B.g.,18.66) Mais les asuras comme Hiranyakasipu refusent toujours d'accepter cette instruction. C'est pourquoi Krsna affirme:
na mam duskrtino mudhah
"Les sots, les derniers des hommes, ceux dont le savoir est dérobé par l'illusion, les démoniaques, -ces mécréants ne s'abandonnent pas à Moi." (B.g.,7.15) La nature athée (asura-bhava) est directement représentée par Hiranyakasipu. Les êtres de cet ordre, étant mudhas et naradhamas -des insensés et des canailles, les plus vils des hommes-, ne reconnaissent jamais Visnu comme le Suprême et ne s'abandonnent jamais à Lui. Hiranyakasipu s'irritait naturellement de plus en plus de ce que son fils Prahlada était influencé par le camp ennemi. Il donna donc des ordres pour que des saints comme Narada n'aient pas la possibilité de pénétrer dans les appartements de son fils; sinon, Prahlada serait encore plus contaminé par l'enseignement vaisnava.
prapadyante naradhamah mayayapahrta-jnana asuram bhavam asritah
samyag vidharyatam balo
guru-gehe dvi-jatibhih visnu-paksaih praticchannair na bhidyetasya dhir yatha
Dans le Mouvement pour la Conscience de Krsna, la tactique qui consiste à s'habiller comme un karmi ordinaire se révèle nécessaire, car tous les représentants du royaume démoniaque s'opposent aux enseignements vaisnavas. La Conscience de Krsna n'est pas du tout du goût des asuras modernes. Dès que ceux-ci aperçoivent un vaisnava vêtu de safran, portant des perles de bois sacré à son cou et le tilaka au front, ils en sont aussitôt irrités. Il leur arrive même de critiquer les vaisnavas en disant "Hare Krsna" de façon sarcastique, alors que d'autres récitent sincèrement le mantra. Or, dans un cas comme dans l'autre, que ce soit pour se moquer ou en toute sincérité, le chant du mantra Hare Krsna produit son effet car il est absolu. Les vaisnavas sont contents lorsque les asuras chantent Hare Krsna, car cela montre que le Mouvement Hare Krsna s'implante. Les vrais démons comme Hiranyakasipu sont toujours prêts a s'attaquer aux vaisnavas, et ils s'efforcent de prendre toutes les dispositions nécessaires pour que les vaisnavas ne viennent pas leur vendre leurs livres ou leur prêcher la conscience de Krsna. Le comportement d'Hiranyakasipu, il y a de cela très longtemps, se retrouve donc encore de nos jours: ainsi le veut la vie matérialiste. Les asuras ou les matérialistes n'apprécient pas du tout le développement de la Conscience de Krsna; aussi cherchent-ils à l'empêcher de bien des manières. Néanmoins, les prédicateurs de la conscience de Krsna doivent aller de l'avant -que ce soit dans leur vêtement vaisnava ou dans toute autre tenue- dans le dessein de prêcher. Canakya Pandita dit que si un honnête homme traite avec un fourbe, il doit aussi avoir recours à la fourberie, non pas pour devenir lui-même fourbe, mais pour que sa prédication porte ses fruits.
grham anitam ahuya
prahradam daitya-yajakah prasasya slaksnaya vaca samaprcchanta samabhih
Sanda et Amarka, les prêtres des asuras, désiraient ardemment apprendre de Prahlada Maharaja l'identité des vaisnavas qui venaient l'instruire dans la conscience de Krsna. Leur intention était de connaître les noms de ces vaisnavas. Au début, ils ne brusquèrent pas l'enfant de crainte que, sous la menace, il ne refusât de dénoncer les vrais coupables. Ils eurent donc recours à la manière douce pour l'interroger.
vatsa prahrada bhadram te
satyam kathaya ma mrsa balan ati kutas tubhyam esa buddhi-viparyayah
Prahlada Maharaja n'était encore qu'un enfant; c'est pourquoi ses précepteurs pensaient que s'ils étaient gentils avec lui, celui-ci leur dirait immédiatement la vérité et leur révélerait le secret concernant la manière dont les vaisnavas venaient lui donner des leçons sur le service de dévotion. Il était en effet surprenant que les autres fils des Daityas n'aient pas été touchés; seul Prahlada Maharaja était censé avoir été pollué par l'enseignement des vaisnavas. Le principal devoir des précepteurs était donc de découvrir l'identité de ces vaisnavas qui venaient éduquer Prahlada et "souiller" son intelligence.
buddhi-bhedah para-krta
utaho te svato bhavat bhanyatam srotu-kamanam gurunam kula-nandana
Les précepteurs de Prahlada Maharaja s'étonnaient de ce qu'un jeune garçon puisse énoncer une philosophie vaisnava si élevée. C'est pourquoi ils désiraient démasquer les vaisnavas qui la lui avaient apprise en cachette, de façon à pouvoir les arrêter et les tuer en présence du père de Prahlada, Hiranyakasipu.
Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare |