SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 7 CHAPITRE 5 Prahlada Maharaja,
le saint fils d'Hiranyakasipu.
brahma-bandho kim etat te
vipaksam srayatasata asaram grahito balo mam anadrtya durmate
Dans ce verset, le mot asaram, signifiant "qui n'a aucune substance", est particulièrement important. Pour un asura, il n'y a aucune substance dans la pratique du service de dévotion; mais pour un bhakta, ce service représente le seul et unique facteur essentiel dans la vie. Comme Hiranyakasipu n'appréciait pas le service de dévotion, essence de l'existence, il réprimanda violemment les précepteurs de Prahlada Maharaja.
santi hy asadhavo loke
durmaitras chadma-vesinah tesam udety agham kale rogah patakinam iva
Soucieux de l'éducation de son fils Prahlada, Hiranyakasipu était profondément mécontent. Lorsque Prahlada commença à lui parler des enseignements qu'il avait reçus concernant le service de dévotion, Hiranyakasipu considéra aussitôt les précepteurs de son fils comme des ennemis déguisés en amis. Dans ce verset, les mots rogah patakinam iva se rapportent à la maladie, la plus pécheresse et la plus misérable des conditions matérielles (janma-mrtyu-jara-vyadhi). La maladie caractérise le corps d'un pécheur. Les smrti-sastras enseignent:
brahma-ha ksaya-rogi syat
Ceux qui tuent des brahmanas ont plus tard la tuberculose et les ivrognes perdent leurs dents; quant à ceux qui ont volé de l'or, ils voient leurs ongles se détériorer, et les pécheurs qui ont des rapports sexuels avec l'épouse d'un supérieur se voient frappés par la lèpre et des maladies de peau du même genre.
surapah syavadantakah svarna-hari tu kunakhi duscarma guru-ta1pagah
sri-guru-putra uvaca
na mat-pranitam na para-pranitam suto vadaty esa tavendra-satro naisargikiyam matir asya rajan niyaccha manyum kad adah sma ma nah
O ennemi du roi Indra, ô roi! Rien de ce que ton fils Prablada a dit ne lui a été enseigné par moi ou par qui que ce soit d'autre. Son inclination spontanée pour le service de dévotion s'est tout naturellement développée en lui. Je te prie donc de renoncer à ta colère et de ne pas nous accuser sans raison. Il n'est pas bien d'insulter un brahmana de la sorte.
sri-narada uvaca
gurunaivam pratiprokto bhuya ahasurah sutam na ced guru-mukhiyam te kuto bhadrasati matih
Lorsque Hiranyakasipu eut reçu cette réponse de la part du précepteur de son fils, il s'adressa de nouveau à Prahlada: "Coquin, Ô toi le plus vil de tous les membres de notre famille, si tu n'as pas reçu cette éducation de tes maîtres, de qui la tiens-tu donc?"
Srila Visvanatha Cakravarti Thakura explique que le service de dévotion est en réalité bhadra sati, et non pas abhadra asati. En d'autres termes, la connaissance du service de dévotion ne peut être ni funeste, ni contraire à l'étiquette. Il est du devoir de tous d'apprendre à pratiquer le service de dévotion. Par suite, l'éducation spontanée de Prahlada Maharaja est reconnue comme propice et parfaite.
sri-prahrada uvaca
matir na krsne paratah svato va mitho bhipadyeta grha-vratanam adanta-gobhir visatam tamisram punah punas carvita-carvananam
Du fait qu'ils ne sont pas maîtres de leurs sens, ceux qui sont exagérément attachés à l'existence matérielle marchent vers des conditions de vie infernales et mâchent sans fin ce qui a déjà été mâché. Jamais ils ne développent en eux une attirance pour Krsna, que ce soit à la faveur d'enseignements reçus d'autrui, par leurs propres efforts, ou par une combinaison des deux.
Dans ce verset, les mots matir na krsne se rapportent au service de dévotion offert à Krsna. De prétendus politiciens, éminents érudits et philosophes lisant la Bhagavad-gita s'efforcent d'en dénaturer le sens pour l'adapter à leurs desseins matériels, mais la conception erronée qu'ils ont de Krsna ne leur sera d'aucun profit. Du fait que ces politiciens, érudits et philosophes veulent utiliser la Bhagavad-gita pour régler leurs problèmes d'un point de vue matériel, il ne leur est pas possible de penser constamment à Krsna, ou d'être conscients de Krsna (matir na krsne). Comme l'enseigne la Bhagavad-gita (18.55): bhaktya mam abhijanati -''Seul le service de dévotion permet de connaître Krsna tel qu'Il est." Les soi-disant politiciens et érudits considèrent Krsna comme un personnage fictif. Le politicien déclare que son Krsna est différent de celui que décrit la Bhagavad-gita. Même s'il accepte, Krsna ou Rama comme le Suprême, il Leur attribue une existence impersonnelle, car il n'a pas la moindre conception de ce qu'est le service de Krsna. Aussi toute son occupation se résume-t-elle en ces mots: punah punas carvita-carvananam -mâcher sans fin ce qui a déjà été mâché. Le but de ces politiciens et de ces érudits profanes est de jouir de l'univers matériel au moyen de leurs sens. C'est pourquoi il est clairement déclaré ici que les grha-vratas, ceux dont le seul but est d'assurer tout le confort possible à leur corps en ce monde, ne peuvent comprendre la Personnalité de Krsna. Les deux expressions grha-vrata et carvita-carvananam indiquent que le matérialiste cherche à jouir des plaisirs des sens dans différentes formes de corps, vie après vie, mais demeure insatisfait. Au nom du personnalisme, ou de telle ou telle autre doctrine en "isme", ces personnes restent à jamais attachées à un mode de vie matérialiste. Selon la Bhagavad-gita (2.44):
bhogaisvarya-prasaktanam
"Trop attaché au plaisir des sens, à la richesse et à la gloire, et égaré par ces désirs, nul ne connaît jamais la ferme volonté de servir le Seigneur Suprême avec amour et dévotion." Les êtres attachés aux plaisirs matériels ne peuvent se fixer dans le service de dévotion offert au Seigneur. Ils ne peuvent ni percevoir la position de Bhagavan, Krsna, ni comprendre Son enseignement, la Bhagavad-gita. Adanta-gobhir visatam tamisram: la voie qu'ils empruntent les conduit directement vers une existence infernale.tayapahrta-cetasam vyavasayatmika buddhih samadhau na vidhiyate Comme Rsabhadeva le confirme: mahat-sevam dvaram ahur vimukteh -il faut chercher à connaître Krsna en servant l'un de Ses dévots. Le mot mahat se rapporte en effet à un bhakta.
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