SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 7
CHAPITRE 5

Prahlada Maharaja,
le saint fils d'Hiranyakasipu.

VERSET 36

visnor va sadhv asau kim nu
karisyaty asamanjasah
sauhrdam dustyajam pitror
ahad yah panca-hayanah

TRADUCTION

"Bien que Prahlada n'ait que cinq ans, voilà que, malgré son jeune âge, il a renoncé aux liens d'affection qui l'unissaient à son père et à sa mère. Il est donc assurément indigne de confiance, et il est tout à fait improbable qu'il saura se comporter convenablement à l'égard de Visnu.

VERSET 37

paro py apatyam hita-krd yathausadham
sva-dehajo py amayavat suto hitah
chindyat tad angam yad utatmano hitam
sesam sukham jivati yad-vivarjanat

TRADUCTION

"Bien qu'une herbe médicinale, née dans la forêt, n'appartienne pas à la même catégorie qu'un être humain, on la gardera très précieusement si elle se révèle bénéfique. De même, si quelqu'un d'étranger à la famille nous est favorable, nous devons le protéger comme un fils. En revanche, si un membre du corps devient gangréné, il doit être amputé pour que le reste de l'organisme puisse continuer à vivre heureux. Or, dans le même ordre d'idée, si un fils se montre hostile à notre égard, nous devons le rejeter bien qu'il soit issu de notre propre chair.

TENEUR ET PORTEE

Sri Caitanya Mahaprabhu a enjoint tous les dévots du Seigneur de se montrer plus humbles que des fétus de paille et plus tolérants que des arbres; sinon, leur pratique du service de dévotion sera toujours troublée. Nous avons ici un exemple frappant de la façon dont un bhakta peut être importuné par un abhakta, bien que ce dernier soit un père affectueux. En effet, l'univers matériel est ainsi fait qu'un père abhakta devient l'ennemi de son fils bhakta. Ayant résolu de tuer son propre fils, Hiranyakasipu explique à titre d'exemple qu'il faut amputer un membre infecté car il menace le reste du corps. Bien entendu, le même exemple peut être appliqué aux abhaktas. Canakya Pandita recommande: tyaja durjana-samsargam bhaja sadhu-samagamam- le bhakta sérieusement résolu à progresser dans la vie spirituelle doit renoncer à la compagnie des abhaktas et rechercher sans cesse celle des dévots du Seigneur. L'attachement excessif à l'existence matérielle relève de l'ignorance, car cette existence est éphémère et source de souffrances. C'est pourquoi les bhaktas déterminés à se livrer au tapasya (l'austérité) en vue de réaliser leur identité spirituelle et à développer leur conscience spirituelle, doivent renoncer à la compagnie des athées que sont les abhaktas. Prahlada Maharaja persistait à ne pas approuver la conception philosophique de son père, Hiranyakasipu, mais il n'en demeurait pas moins humble et tolérant. Cependant, du fait qu'Hiranyakasipu était un abhakta, il avait l'esprit si vil qu'il était prêt à faire périr son propre fils. Pour justifier son acte, il s'appuyait sur l'exemple logique de l'amputation d'un membre infecté.

VERSET 38

sarvair upayair hantavyah
sambhoja-sayanasanaih
suhrl-linga-dharah satrur
muner dustam ivendriyam

TRADUCTION

"De même que des sens non maîtrisés sont les ennemis de tout yogi désireux de progresser dans la vie spirituelle, ce Prahlada, sous les apparences d'un ami, est en fait un ennemi pour moi, puisque je ne peux le dominer. En conséquence, qu'il soit assis, endormi ou en train de manger, cet ennemi doit périr à tout prix."

TENEUR ET PORTEE

Hiranyakasipu échafauda un plan en vue de mettre à mort Prahlada Maharaja. Il empoisonnerait sa nourriture, le forcerait à s'asseoir dans de l'huile bouillante, ou le ferait jeter sous les pieds d'un éléphant pendant son sommeil. Quoi qu'il en soit, Hiranyakasipu avait décidé la mort de son fils innocent, âgé de cinq ans à peine, simplement parce que ce dernier était devenu un dévot du Seigneur. Voilà comment les abhaktas agissent envers les bhaktas.

VERSET 39-40

nairrtas te samadista
bhartra vai sula-panayah
tigma-damstra-karalasyas
tamra-smasru-siroruhah

nadanto bhairavam nadam
chindhi bhindhiti vadinah
asinam cahanan sulaih
prahradam sarva-marmasu

TRADUCTION

Le serviteurs [Raksasas] d'Hiranyakasipu se mirent alors à frapper de leurs tridents les parties tendres du corps de Prahlada Maharaja. Ces asuras avaient tous des visages redoutables, des dents acérées, des barbes et des cheveux d'un rouge cuivré, et leur apparence générale était absolument terrifiante. Faisant un vacarme d'enfer et hurlant: "Transpercez-le! Découpez-le en morceaux!", ils se mirent à frapper Prablada Maharaja, qui était assis en silence, méditant sur Dieu, la Personne Suprême.


Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare
Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare