SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 7 CHAPITRE 6 Prahlada instruit
ses camarades de classe démoniaques.
sri-prahrada uvaca
kaumara acaret prajno dharman bhagavatan iha durlabham manusam janma tad apy adhruvam arthadam
Celui qui possède suffisamment d'intelligence doit utiliser son corps humain dès le début de sa vie -autrement dit, dès sa plus tendre enfance- pour se livrer aux pratiques du service de dévotion et renoncer à toute autre forme d'occupation. Il est très rare d'obtenir un corps humain, et bien que celui-ci soit éphémère comme tous les autres corps, il revêt une importance particulière parce qu'il permet de pratiquer le service de dévotion. Or, même un soupçon de service de dévotion sincère peut conférer la perfection totale.
Tout le but de la civilisation védique et de la lecture des Vedas consiste à atteindre la perfection du service de dévotion dans la forme humaine. C'est pourquoi, suivant la tradition védique, on doit, dès le début de son existence -à partir de l'âge de cinq ans-, passer par l'étape du brahmacarya afin d'apprendre à modifier ses activités humaines pour atteindre la perfection du service de dévotion. La Bhagavad-gita (2.40) déclare à ce propos: svalpam apy asya dharmasya trayate mahato bhayat -"Le moindre progrès sur cette voie peut nous protéger contre la plus redoutable crainte." La civilisation moderne, qui ne tient aucun compte des prescriptions des Ecritures védiques, se montre si cruelle envers les êtres humains qu'au lieu d'enseigner aux enfants à devenir des brahmacaris, elle enseigne aux mères à tuer leurs enfants alors qu'ils se trouvent encore dans leur ventre, ceci sous prétexte de réduire l'accroissement démographique. Et si, par chance, cet enfant est épargné, on lui apprend uniquement à satisfaire ses sens. Peu à peu, partout dans le monde, l'homme perd tout intérêt pour la perfection de l'existence. De fait, les gens vivent comme des chiens et des chats, gaspillant leur vie humaine et se préparant bel et bien à transmigrer vers les formes de vie les plus basses parmi les huit millions quatre cent mille (8 400 000) espèces. Le Mouvement pour la Conscience de Krsna désire profondément servir l'humanité en enseignant aux hommes la pratique du service de dévotion, ce qui peut les empêcher de déchoir à nouveau dans des formes animales. Ainsi que Prahlada Maharaja l'a déjà déclaré, lebhagavata-dharma se définit en ces termes: sravanam kirtanam visnoh smaranam pada-sevanam / arcanam vandanam dasyam sakhyam atma-nivedanam. (S.B.,7.5.23) Dans toutes les écoles, les lycées et les universités, de même qu'au foyer, tous les enfants et adolescents devraient apprendre à écouter ce qui a trait à Dieu, la Personne Suprême. Autrement dit, on doit leur transmettre les enseignements de la Bhagavad-gita, leur montrer comment les mettre en pratique dans la vie et ainsi s'affermir dans le service de dévotion, libre de toute crainte de déchoir vers une vie animale. L'observance du bhagavata-dharma a été rendue extrêmement facile dans cet âge de Kali. Les sastras nous enseignent:
harer nama harer nama
Il suffit de chanter ou de réciter le maha-mantra Hare Krsna. Toute personne se livrant à cette pratique se purifiera complètement, au plus profond de son coeur, et sera délivrée du cycle des morts et des renaissances.
harer namaiva kevalam kalau nasty eva nasty eva nasty eva gatir anyatha
yatha hi purusasyeha
visnoh padopasarpanam yad esa sarva-bhutanam priya atmesvarah suhrt
Le Seigneur déclare dans la Bhagavad-gita (5.29):
sukham aindriyakam daitya
deha-yogena dehinam sarvatra labhyate daivad yatha duhkham ayatnatah
Dans l'univers matériel, au sein de toutes les espèces vivantes, il existe une certaine forme de prétendus bonheur et malheur. Personne ne sollicite le malheur et son cortège de souffrances, mais cela ne les empêche pas de venir tout de même. De la même façon, même si nous ne faisons aucun effort pour jouir des avantages que procure le bonheur matériel, nous les obtiendrons tout de même. Ce type de bonheur et de malheur est accessible dans toute forme de vie, et ne requiert pas d'effort particulier. Nous n'avons donc pas à gaspiller notre temps et notre énergie à lutter contre le malheur ou à peiner en vue du bonheur. La seule préoccupation de l'être humain doit être de raviver sa relation avec Dieu, la Personne Suprême, de façon à devenir digne de retourner à Lui, en sa demeure originelle. Le bonheur et le malheur matériels surviennent dès que nous revêtons un corps matériel, quel qu'il soit; nous ne pouvons en aucune circonstance y échapper. Par suite, le meilleur usage que nous puissions faire de notre vie humaine consiste à raviver notre relation avec le Seigneur Suprême, Visnu.
tat-prayaso na kartavyo
yata ayur-vyayah param na tatha vindate ksemam mukunda-caranambujam
Nous voyons des matérialistes s'acharner au travail jour et nuit en vue d'accroître leurs richesses et de multiplier leurs biens matériels, mais même en supposant qu'ils retirent quelque avantage de ces efforts, cela ne résout pas pour autant le vrai problème de leur existence. Ces gens-là ignorent d'ailleurs tout du vrai problème de la vie. Cela s'explique par un manque d'éducation spirituelle. Tout particulièrement à l'époque où nous vivons, les hommes sont plongés dans les ténèbres, victimes d'une conception corporelle de l'existence; ils ne connaissent rien de l'âme spirituelle et de ses besoins. Fourvoyés par les dirigeants aveugles de la société, les gens considèrent leur corps comme étant l'essentiel, et font tout pour lui assurer le confort matériel. Une telle civilisation est condamnée, car elle ne conduit pas l'humanité vers la connaissance du véritable but de la vie. Les gens perdent simplement leur temps de même que le don précieux qu'est la forme humaine, car l'homme qui meurt comme un chien ou un chat, sans avoir cultivé la vie spirituelle, sera déchu lors de sa prochaine vie: à partir de la condition humaine, il se verra replongé dans le cycle perpétuel des morts et des renaissances. Il perdra ainsi le véritable avantage qu'offre la forme humaine: devenir conscient de Krsna et résoudre alors vraiment les problèmes de la vie.
tato yateta kusalah
ksemaya bhavam asritah sariram paurusam yavan na vipadyeta puskalam
Comme l'enseigne Prahlada Maharaja au commencement de ce chapitre, kaumara acaret prajnah. Le mot prajna désigne l'homme d'expérience, à même de distinguer le bien du mal. Celui-là ne doit pas gaspiller son énergie et sa précieuse vie humaine à peiner comme un vulgaire animal en vue d'améliorer sa situation matérielle. Il y a dans ce verset un terme qui peut s'interpréter de deux façons -bhavam asritah ou bhayam asritah-, mais dans l'un ou l'autre sens, la conclusion reste la même. L'expression bhayam asritah indique que l'existence matérielle est toujours sous le signe de la peur, car on y rencontre le danger à chaque pas. Les matérialistes sont pleins d'angoisse et de crainte (bhayam). De même, si nous considérons l'expression bhavam asritah, le mot bhavam se rapporte à des soucis et des problèmes inutiles. C'est par manque de conscience de Krsna qu'une personne se trouve dans cette condition (bhavam), perpétuellement opprimée par la naissance, la maladie, la vieillesse et la mort. Il est alors certain qu'elle sera pleine d'angoisse. La société humaine doit être organisée en un système social constitué par quatre groupes -les brahmanas, les ksatriyas, les vaisyas et les sudras-, mais tout le monde peut pratiquer le service de dévotion. Si quelqu'un désire vivre sans ce service de dévotion, son statut de brahmana, de ksatriya, de vaisya ou de sudra perd à coup sûr tout son sens. Il est écrit: sthanad bhrastah patanty adhah -que l'on appartienne à un groupe inférieur ou supérieur, si l'on n'est pas conscient de Krsna, on ne peut que déchoir. C'est pourquoi l'homme sain d'esprit redoute toujours de choir de sa position. Il s'agit là en fait d'un principe sur lequel on doit se régler. Nous ne devons pas choir d'une position élevée. Nous pouvons atteindre le but suprême de la vie tant que nous possédons un corps suffisamment sain et vigoureux. Par suite, nous devrions vivre de façon à toujours nous maintenir en bonne santé et à conserver toutes leurs forces à nos facultés mentales et intellectuelles, afin de pouvoir distinguer le but de la vie d'une existence emplie de problèmes. L'homme réfléchi doit agir dans ce sens, en apprenant à établir une distinction entre le bien et le mal, et atteindre ainsi au but de l'existence.
Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare |