SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 7 CHAPITRE 6 Prahlada instruit
ses camarades de classe démoniaques.
paravaresu bhutesu
brahmanta-sthavaradisu bhautikesu vikaresu bhutesv atha mahatsu ca
gunesu guna-samye ca
pratyag-atma-svarupena
kevalanubhavananda-
Non seulement le Seigneur Souverain est présent dans chaque être en tant que l'Ame Suprême, mais Il est simultanément présent en toute chose, dans toute la création. Il existe en tout temps et en tout lieu. Il Se trouve aussi bien dans le coeur de Brahma que dans celui des porcs, des chiens, des arbres, des plantes, et ainsi de suite. Il est omniprésent. Il n'est pas seulement présent dans le coeur des êtres vivants, mais aussi dans les objets matériels, et même dans les atomes, les protons et les électrons qu'étudient les savants matérialistes. Dieu Se manifeste sous trois aspects: le Brahman, le Paramatma et Bhagavan. Parce qu'Il est partout présent, on Le désigne par les mots sarvam khalv idam brahma. Visnu existe au-delà du Brahman. La Bhagavad-gita explique en effet que Krsna pénètre toutes choses sous la forme du Brahman (maya tatam idam sarvam), mais que le Brahman repose sur Krsna (brahmano hi pratisthaham). Sans Krsna, il n'y aurait ni Brahman ni Paramatma. C'est pourquoi Bhagavan, Dieu, la Personne Suprême, correspond à la réalisation ultime de la Vérité Absolue. Bien que présent dans le coeur de chaque être en tant que le Paramatma, Il n'en demeure pas moins unique, que ce soit en tant que personne ou comme le Brahman omniprésent. Krsna représente la cause suprême de tout ce qui est, et les bhaktas qui se sont abandonnés à Dieu, la Personne Suprême, peuvent Le réaliser et percevoir Sa présence dans l'univers ainsi que dans l'atome (andantara-stha paramanu-cayantara-stham). Cette réalisation n'est accessible qu'aux bhaktas qui se sont abandonnés entièrement aux pieds pareils-au-lotus du Seigneur; pour tout autre, elle reste impossible à atteindre. Le Seigneur en personne nous le confirme dans la Bhagavad-gita (7.14):
Les camarades de classe de Prahlada Maharaja, tous issus de familles de Daityas, croyaient qu'il était extrêmement difficile de réaliser l'Absolu. En fait, nous voyons bien que beaucoup de gens disent la même chose; cependant, il n'en est rien. L'Absolu -Dieu, la Personne Suprême- est très intimement lié à tous les êtres vivants. En conséquence, si quelqu'un comprend la philosophie vaisnava, qui explique comment le Seigneur est partout présent et agit en tous lieux, il n'est guère difficile de L'adorer ou de Le réaliser. Toutefois, la réalisation de Dieu n'est possible qu'au contact des bhaktas. C'est pourquoi Sri Caitanya Mahaprabhu affirme dans Ses enseignements à Rupa Gosvami (C.c., Madhya 19.151):
tasmat sarvesu bhutesu
dayam kuruta sauhrdam bhavam asuram unmucya yaya tusyaty adhoksajah
Le Seigneur déclare dans la Bhagavad-gita (18.55): bhaktya mam abhijanati yavan yas casmi tattvatah -"Ce n'est que par le service de dévotion qu'on peut connaître Dieu tel qu'Il est." Finalement, Prahlada Maharaja donne l'instruction à ses camarades de classe, tous fils d'asuras, d'adopter la pratique du service de dévotion en prêchant à tous les hommes la science de la conscience de Krsna. La prédication est en effet le meilleur service que l'on puisse offrir au Seigneur. Le Seigneur Se montre immédiatement très satisfait d'une personne qui se consacre à ce service de prédication de la conscience de Krsna. Il le confirme Lui-même dans la Bhagavad-gita (18.69): na ca tasman manusyesu kascin me priya-krttamah -"Nul de Mes serviteurs, en ce monde, ne M'est plus cher que lui, et jamais nul ne Me sera plus cher." Si quelqu'un s'efforce de son mieux de répandre la conscience de Krsna en faisant connaître les gloires du Seigneur et Sa suprématie, même s'il ne possède qu'une connaissance imparfaite, il devient un serviteur très cher au Seigneur Souverain. Voilà ce que l'on entend par bhakti. Lorsqu'on accomplit ce service pour l'humanité, sans faire de distinction entre amis et ennemis, le Seigneur est satisfait et notre mission en cette vie se trouve remplie. Aussi Sri Caitanya Mahaprabhu a-t-Il recommandé à tous les hommes de devenir des guru-bhaktas et de prêcher la conscience de Krsna (yare dekha, tare kaha 'krsna'-upadesa). C'est là le moyen le plus facile de réaliser Dieu, la Personne Suprême. Par cette prédication, le bhakta trouve la satisfaction et de même celui à qui il prêche s'en trouve satisfait. C'est ainsi que l'on peut apporter la paix et la sérénité au monde entier.
bhoktaram yajna-tapasam
On doit comprendre ces trois éléments fondamentaux de la connaissance du Seigneur Suprême: Il a la jouissance suprême de toute chose, tout Lui appartient et Il est le meilleur ami et bienfaiteur de tous les êtres. Un prédicateur doit personnellement comprendre ces vérités pour ensuite les prêcher à tous. C'est alors que le monde entier connaîtra paix et sérénité.sarva-loka-mahesvaram suhrdam sarva-bhutanam jnatva mam santim rcchati Le mot sauhrdam, "amitié", revêt une importance particulière dans ce verset. Les gens ignorent en général tout de la conscience de Krsna, et celui qui désire devenir leur véritable bienfaiteur doit leur enseigner la conscience de Krsna sans faire aucune discrimination. Comme le Seigneur Suprême, Visnu, est présent dans le coeur de tous les êtres, chaque corps est un temple de Visnu. Cependant, il ne faut pas prendre cette vérité comme prétexte pour justifier le concept de daridra-narayana. Si Narayana vit dans la maison d'un daridra, d'un homme pauvre, cela ne signifie nullement que Narayana devient pauvre. Il vit partout, aussi bien dans la demeure du pauvre que dans celle du riche, mais en toutes circonstances Il demeure Narayana; croire qu'Il s'appauvrit ou s'enrichit n'est qu'une façon purement matérielle de raisonner. Il est toujours sad-aisvarya-purna: Il possède pleinement les six perfections, en toutes circonstances.
tuste ca tatra kim alabhyam ananta adye
kim tair guna-vyatikarad iha ye sva-siddhah dharmadayah kim agunena ca kanksitena saram jusam caranayor upagayatam nah
Dans une civilisation évoluée, les gens désirent beaucoup se montrer pieux, s'assurer une bonne situation financière, satisfaire leurs sens autant qu'ils le peuvent, et enfin parvenir à la libération. Néanmoins, il ne faut pas attacher à ces divers objectifs une importance exagérée et les considérer comme désirables. En fait, un bhakta obtient très facilement tous ces bienfaits. Bilvamangala Thakura dit à ce propos: muktih svayam mukulitanjali sevate sman dharmartha-kama-gatayah samaya-pratiksah. La libération se tient toujours à la porte du bhakta, toute disposée à exécuter ses ordres; le progrès matériel lié à la piété, à la poursuite des richesses, à la satisfaction des sens ou à la libération, attend seulement la première occasion de servir le bhakta. Un dévot du Seigneur est déjà établi au niveau transcendantal; il n'a à remplir aucune condition pour être libéré. Ainsi que le confirme la Bhagavad-gita (14.26): sa gunan samatityaitan brahma-bhuyaya kalpate -le bhakta transcende les actions et les réactions des trois gunas parce qu'il est établi au niveau du Brahman. Prahlada Maharaja explique: agunena ca kanksitena -celui qui se consacre au service d'amour absolu des pieds pareils-au-lotus du Seigneur n'a plus aucun besoin en matière de dharma, d'artha, de kama ou de moksa. C'est pourquoi, dans le Srimad-Bhagavatam, au début de cet ouvrage transcendantal, nous trouvons les mots dharmah projjhita-kaitavo tra. Le dharma, l'artha, le kama et le moksa sont trompeurs et superflus (kaitava). Ceux qu'on qualifie de nirmatsaranam, c'est-à-dire qui transcendent parfaitement toutes les activités matérielles fondées sur la distinction entre "ce qui est à moi" et "ce qui est à toi", et qui s'absorbent simplement dans le service de dévotion, sont réellement dignes d'accepter le bhagavata-dharma (dharman bhagavatan iha). Parce qu'ils sont nirmatsara, dénués d'envie, ils désirent transformer les autres êtres en bhaktas -même leurs ennemis. A cet égard, Srila Madhvacarya nous fait remarquer: kanksate moksa-gam api sukham nakanksato yatha -les bhaktas ne désirent aucune forme de bonheur matériel, pas même celui qui résulte de la libération. C'est ce que l'on appelle anyabhilasita-sunyam jnana-karmady-anavrtam. Les karmis aspirent au bonheur matériel, et les jnanis à la libération, mais le bhakta, lui, ne désire rien; il est simplement satisfait de servir avec amour les pieds pareils-au-lotus du Seigneur et de Le glorifier partout par la prédication, ce qui représente sa vie et son âme.
Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare |