SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 7 CHAPITRE 7 Le savoir acquis par
Prahlada dans le sein de sa mère.
tat tu kalasya dirghatvat
stritvan matus tirodadhe rsinanugrhitam mam nadhunapy ajahat smrtih
Le Seigneur déclare dans la Bhagavad-gita (9.32):
bhavatam api bhuyan me
yadi sraddadhate vacah vaisaradi dhih sraddhatah stri-balanam ca me yatha
Mes chers amis, bien que vous soyez de jeunes enfants, si vous pouvez avoir foi en mes paroles, simplement par cette foi vous pourrez, comme moi, comprendre la connaissance transcendantale. De même, une femme peut saisir ce savoir et faire la différence entre l'esprit et la matière.
Ces propos de Prahlada Maharaja revêtent une grande importance en ce qui concerne la connaissance transmise par la filiation spirituelle. Alors même qu'il était encore dans le sein de sa mère, il avait acquis la ferme conviction qu'une puissance suprême existait en entendant les puissants enseignements de Narada; il avait également compris comment atteindre la perfection de l'existence par la pratique du bhakti-yoga. Ce sont là les points les plus importants à comprendre dans la connaissance spirituelle.
yasya deve para bhaktir
"Le sens et la portée du savoir védique se révèlent automatiquement et dans toute leur plénitude aux grandes âmes douées de foi sans réserve en Dieu et en le maître spirituel." (Svet.,6.23)yatha deve tatha gurau tasyaite kathita hy arthah prakasante mahatmanah
atah sri-krsna-namadi
"Nul, par ses sens matériels émoussés, ne peut connaître Krsna tel qu'Il est. Il ne Se révèle qu'à Ses dévots, satisfait de leur service d'amour transcendantal." (B.r.s.,1.2.234)na bhaved grahyam indriyaih sevonmukhe hi jihvadau svayam eva sphuraty adah
bhaktya mam abhijanati
"On ne peut comprendre Dieu, la Personne Suprême, que par le service de dévotion. Et l'être qui, par une telle dévotion, devient pleinement conscient du Seigneur peut entrer dans Son royaume absolu." (B.g.,18.55)yavan yas casmi tattvatah tato mam tattvato jnatva visate tad-anantaram Il s'agit là d'enseignements védiques. Il faut avoir une foi complète dans les paroles du maître spirituel et une foi similaire en Dieu, la Personne Suprême. C'est alors que la véritable connaissance de l'atma et du Paramatma, ainsi que la distinction entre la matière et l'esprit, nous seront automatiquement révélées. Ce savoir spirituel (atma-tattva) sera révélé au plus profond du coeur du bhakta qui aura trouvé refuge aux pieds pareils-au-lotus d'un mahajana comme Prahlada Maharaja. Dans ce verset, le mot bhuyat peut être traduit par "que cela soit". Prahlada Maharaja offre ainsi ses bénédictions à ses camarades de classe en leur disant: "Ayez comme moi, la foi. Devenez d'authentiques vaisnavas." Le dévot du Seigneur désire voir tous les êtres devenir conscients de Krsna. Cependant, il arrive malheureusement que les gens n'aient pas une foi inébranlable dans les paroles du maître spirituel appartenant à la succession de maître à disciple, si bien qu'ils sont incapables de comprendre le savoir transcendantal. Le maître spirituel doit appartenir à une filiation spirituelle reconnue, comme Prahlada Maharaja, qui reçut la connaissance de Narada. Si les camarades de classe de Prahlada, ces fils d'asuras, étaient disposés à accepter la vérité transmise par Prahlada, ils pourraient assurément devenir à leur tour parfaitement conscients du savoir spirituel. Les mots vaisaradi dhih se rapportent à l'intelligence que l'on a de Dieu, le Seigneur Souverain, lequel possède des dons incomparables. Expert comme Il l'est, le Seigneur a créé des univers fantastiques. Or, à moins d'être soi-même particulièrement expert, on ne peut comprendre l'administration experte de Celui qui est suprêmement expert. Cependant, on peut accéder à cette compréhension si on a le bonheur de rencontrer un maître spirituel authentique appartenant à la filiation de Brahma, de Siva, de Laksmi ou des Kumaras. Ces quatre sampradayas -ou filiations spirituelles chargées de transmettre la connaissance de la transcendance- portent respectivement les noms de Brahma-sampradaya, Rudra-sampradaya, Sri-sampradaya et Kumara-sampradaya. Sampradaya-vihina ye mantras te nisphala matah. La connaissance du Suprême reçue par l'intermédiaire de l'une ou l'autre de ces sampradayas, ou filiations spirituelles, a le pouvoir de conférer l'illumination. A moins d'emprunter la voie tracée par la filiation spirituelle, il n'est pas possible de connaître Dieu, la Personne Souveraine. Si quelqu'un vient à connaître le Seigneur Suprême par la pratique du service de dévotion en ayant foi dans sa filiation spirituelle et continue ensuite de progresser, il ravive son amour naturel pour Dieu, et sa vie est alors à coup sûre couronnée de succès.
janmadyah sad ime bhava
drsta dehasya natmanah phalanam iva vrksasya kalenesvara-murtina
Ce verset est très important pour nous aider à comprendre la différence entre l'âme spirituelle et le corps matériel. Ainsi que l'enseigne la Bhagavad-gita (2.20), l'âme est éternelle:
Il existe deux sortes d'âme: l'Ame Suprême (Dieu) et l'âme individuelle (l'être distinct). De même que l'âme individuelle fait l'expérience de divers changements de corps, l'Ame Suprême traverse différentes ères de création. A ce propos, Madhvacarya dit:
atma nityo vyayah suddha
ekah ksetra-jna asrayah avikriyah sva-drg hetur vyapako sangy anavrtah
etair dvadasabhir vidvan
Dans la Bhagavad-gita (15.7), Sri Krsna dit clairement: mamaivamso jiva-loke jiva-bhutah -"Tous les êtres vivants font partie intégrante de Moi." En conséquence, les êtres distincts sont qualitativement identiques à Dieu, la Personne Suprême, qui représente celui qui est à la tête, le Suprême parmi tous les êtres. Les Vedas enseignent: nityo nityanam cetanas cetananam -le Seigneur est le plus important de tous les êtres individuels, Lui étant le maître et eux Ses subordonnés. Comme les êtres distincts sont des infimes parcelles de Dieu -ou des échantillons si l'on peut dire-, leurs caractéristiques ne diffèrent pas de celles du Seigneur Suprême. Ils participent de la même nature que Lui, au même titre qu'une goutte d'eau de mer contient les mêmes composants chimiques que le vaste océan. Il existe donc entre eux une unité qualitative, en même temps qu'une différence quantitative. On peut apprendre à connaître Dieu, la Personne Souveraine, en étudiant l'échantillon, l'être distinct, car tous les Attributs de Dieu existent chez lui en quantité infime. Il y a bien unité entre eux, mais Dieu est grand tandis que les êtres sont infiniment petits. Anor aniyan mahato mahiyan (Katha, 1.2.20) Les êtres vivants sont plus petits que l'atome, mais Dieu est plus grand que le plus grand. Si nous prenons le ciel comme référence (vu que nous le considérons comme infini), nous devons savoir que Dieu est encore plus grand que le ciel. De même, nous savons que les âmes individuelles sont plus petites que l'atome puisque leur taille est celle du dix-millième de la pointe d'un cheveu, et pourtant, la caractéristique d'être la Cause suprême de toutes les causes existe aussi bien en l'être vivant qu'en Dieu, la Personne Suprême; en effet, c'est grâce à la présence de l'être que le corps existe et se transforme. De même, c'est parce que le Seigneur Suprême est présent dans l'univers que les changements prescrits par les lois matérielles surviennent. Le mot ekah signifiant "individuel", est particulièrement évocateur. Selon la Bhagavad-gita (9.4): mat-sthani sarva-bhutani na caham tesv avasthitah. Tout ce qui existe, le matériel comme le spirituel, soit la terre, l'eau, l'air, le feu, l'éther et les êtres vivants repose sur l'âme spirituelle. Bien que tout émane de Dieu, nous ne devons pas croire que le Seigneur Suprême dépende Lui-même de quoi que ce soit. Dieu et l'être distinct sont tous deux pleinement conscients. En tant qu'êtres vivants, nous avons conscience de notre existence corporelle; de même, Dieu a conscience de la gigantesque manifestation cosmique. Ceci se trouve confirmé dans les Vedas. Yasmin dyauh prthivi cantariksam. Vijnataram adhikena vijaniyat. Ekam evadvitiyam. Atma-jyotih samrad ihovaca. Sa iman lokan asrjata. Satyam jnanam anantam. Asango hy ayam purusah. Purnasya purnam adaya purnam evavasisyate. Toutes ces déclarations védiques prouvent que Dieu, la Personne Suprême, et l'âme infinitésimale sont tous deux individuels. L'un est grand et l'autre petite, mais tous deux sont à l'origine de toutes les causes; ces causes étant limitées sur le plan du corps, et illimitées à l'échelle de l'univers. Nous devons toujours nous rappeler que si nous sommes égaux au Seigneur Suprême en qualité, jamais nous ne L'égalons en quantité. Des gens de peu d'intelligence, se découvrant qualitativement égaux à Dieu, pensent stupidement l'égaler aussi en quantité. On dit que leur intelligence est avisuddha-buddhayah -non raffinée, ou souillée. Lorsque ces gens-là, après s'être efforcés au cours de nombreuses existences de saisir la cause suprême, parviennent en fin de compte à connaître réellement Krsna, Vasudeva, tel qu'Il est, ils s'abandonnent à Lui (vasudevah sarvam iti sa mahatma sudurlabhah). Ils deviennent ainsi de grands mahatmas, des âmes parfaites. Si quelqu'un a le bonheur de comprendre sa relation avec Dieu, sachant que Dieu est grand (vibhu) tandis que l'être vivant est petit (anu), il possède le savoir parfait. Un individu vit dans les ténèbres lorsqu'il croit qu'il est le corps matériel et que tout ce qui est en rapport avec ce corps lui appartient, selon le concept dit "aham mama" (janasya moho yam aham mameti). Il s'agit là d'illusion, et nous devons renoncer à cette conception illusoire pour devenir pleinement conscients de toute chose.
Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare |