SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 7 CHAPITRE 8 Sri Nrsimhadeva
tue le roi des asuras.
sri-narada uvaca
atha daitya-sutah sarve srutva tad-anuvarnitam jagrhur niravadyatvan naiva gurv-anusiksitam
Tous les fils des asuras apprécièrent les enseignements spirituels de Prahlada Maharaja et les prirent très à coeur, au point de rejeter les connaissances matérialistes transmises par leurs précepteurs, Sanda et Amarka.
Tel est l'effet produit par la prédication d'un pur bhakta comme Prahlada Maharaja. Si un bhakta est compétent, sincère et sérieux à propos de la conscience de Krsna, et s'il suit les instructions d'un maître spirituel authentique, comme le fit Prahlada Maharaja en transmettant les enseignements qu'il avait reçus de Narada Muni, sa prédication sera efficace. Le Srimad-Bhagavatam (3.25.25) enseigne à ce propos:
satam prasangan mama virya-samvido
Si l'on s'efforce de comprendre les propos énoncés par les purs bhaktas (sat), ces enseignements seront très agréables à l'oreille et toucheront le coeur. Par suite, si l'on est inspiré à adopter la conscience de Krsna et si on met cet enseignement en pratique dans sa vie, on réussira certainement à retourner à Dieu, en sa demeure originelle. Par la grâce de Prahlada Maharaja, tous ses camarades de classe, des fils d'asuras, étaient devenus des vaisnavas. Ils n'appréciaient guère les propos de leurs soi-disant précepteurs Sanda et Amarka, qui désiraient seulement leur enseigner la diplomatie, la politique, le développement économique et d'autres sujets analogues, exclusivement destinés à la satisfaction des sens.
bhavanti hrt-karna-rasayanah kathah
athacarya-sutas tesam
buddhim ekanta-samsthitam alaksya bhitas tvarito rajna avedayad yatha
Les mots buddhim ekanta-samsthitam signifient que, sous l'effet de la prédication de Prahlada Maharaja, les élèves qui l'avaient écouté s'établirent dans la ferme conviction que la conscience de Krsna représente l'unique but de la vie humaine. Le fait est que quiconque côtoie un pur bhakta et suit ses instructions s'établit fermement dans la conscience de Krsna et n'est pas troublé par une conscience matérialiste. C'est ce que remarquèrent tout spécialement les précepteurs chez leurs élèves; aussi en furent-ils effrayés, car tous leurs étudiants devenaient peu à peu conscients de Krsna.
kopavesa-calad-gatrah
putram hantum mano dadhe ksiptva parusaya vaca prahradam atad-arhanam
aheksamanah papena
Lorsqu'un homme se montre impudent envers un bhakta hautement qualifié, il est châtié par les lois de la nature. La durée de sa vie en est écourtée, il cesse de bénéficier des bénédictions de ses supérieurs et perd les fruits de ses actes pieux. Hiranyakasipu, par exemple, avait obtenu en ce monde un pouvoir si grand qu'il avait pu asservir tous les systèmes planétaires de l'univers, y compris les planètes édéniques (Svargaloka). Cependant, parce qu'il maltraita un vaisnava du rang de Prahlada Maharaja, tous les fruits de son tapasya s'en trouvèrent réduits. Pour reprendre les mots du Srimad-Bhagavatam (10.4.46):
sri-hiranyakasipur uvaca
he durvinita mandatman kula-bheda-karadhama stabdham mac-chasanodvrttam nesye tvadya yama-ksayam
Impudent que tu es, stupide destructeur de la famille, toi le plus vil de tous les êtres humains, tu as porté atteinte à ma domination sur toi, et ainsi fait preuve d'obstination dans ta bêtise. Je vais aujourd'hui même t'expédier dans le royaume de Yamaraja.
Hiranyakasipu condamna son fils vaisnava, Prahlada, en disant qu'il était durvinita, c'est-à-dire insolent, non civilisé, ou impudent. Néanmoins, Srila Visvanatha Cakravarti Thakura, par la grâce de la déesse de l'érudition, Sarasvati, a trouvé un autre sens à ce mot, durvinita. Il dit que la particule duh se rapporte à cet univers matériel, ce que confirme Sri Krsna dans la Bhagavad-gita lorsqu'Il dit que ce monde est duhkhalayam, empli de conditions matérielles. Vi signifie visesa, "spécifiquement", et nita veut dire ''amener". Par la miséricorde du Seigneur Souverain, Prahlada Maharaja avait été tout spécialement amené en ce monde pour enseigner aux hommes comment s'affranchir de leur condition matérielle. Sri Krsna déclare: yada yada hi dharmasya glanir bhavati bharata. Quand toute la population, ou une partie, en vient à oublier son devoir propre, Krsna descend en ce monde; et lorsqu'Il n'est pas présent en personne, Son dévot, lui, l'est. Mais leur mission reste la même: délivrer les pauvres âmes conditionnées de l'emprise de maya, qui les harcèle. Srila Visvanatha Cakravarti Thakura explique encore que le mot mandatman signifie manda, c'est-à-dire "très mauvais" ou "très lent" en ce qui concerne la réalisation spirituelle. Ainsi que l'enseigne le Srimad-Bhagavatam (1.1.10): mandah sumanda-matayo manda-bhagya. Prahlada Maharaja est le guide de tous les mandas, les êtres dégénérés qui sont sous l'influence de maya. Il est le bienfaiteur même des êtres qui, en ce monde, sont les plus mauvais et les plus lents à comprendre. Kula-bheda-karadhama: par ses actes, Prahlada Maharaja fit apparaître comme insignifiantes de grandes personnalités qui avaient fondé des familles imposantes. Chacun s'intéresse à sa famille et désire rendre ses descendants illustres, mais Prahlada Maharaja était d'esprit si libéral qu'il n'établissait aucune distinction entre les êtres. Il était donc plus grand que les nobles Prajapatis qui avaient fondé leurs propres dynasties. Le mot stabdham signifie "obstiné''. Le bhakta n'a que faire des instructions des asuras; lorsqu'ils parlent, il demeure silencieux. Le bhakta se préoccupe des enseignements de Krsna, et non pas de ceux des asuras ou des abhaktas. Il ne témoigne aucun respect aux êtres démoniaques, s'agirait-il de son propre père. Mac-chasanodvrttam: Prahlada Maharaja n'obéissait pas aux ordres de son père démoniaque. Yama-ksayam: chaque être conditionné se trouve sous la domination de Yamaraja, mais Hiranyakasipu déclara qu'il considérait Prahlada Maharaja comme son sauveur, car celui-ci devait mettre fin pour lui à la répétition de la naissance et de la mort. Comme Prahlada Maharaja dépassait n'importe quel yogi, puisqu'il était un grand bhakta, Hiranyakasipu allait un jour être introduit dans la société des bhakti-yogis. C'est ainsi que Srila Visvanatha Cakravarti Thakura explique ces mots en nous en révélant un sens des plus intéressants, tel que pourrait les interpréter Sarasvati elle-même, la mère de l'érudition.
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