SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 7 CHAPITRE 9 Prahlada apaise Sri
Nrsimhadeva avec des prières.
sa tat-kara-sparsa-dhutakhilasubhah
sapady abhivyakta-paratma-darsanah tat-pada-padmam hrdi nirvrto dadhau hrsyat-tanuh klinna-hrd-asru-locanah
La Bhagavad-gita (14.26) enseigne:
Si l'on se fonde sur ces versets de la Bhagavad-gita, il est évident que bien que Prahlada Maharaja fût issu d'une famille démoniaque et qu'à proprement parler, du sang démoniaque coulât dans ses veines, il fut purifié de toute souillure matérielle à cause de sa position élevée en tant que bhakta. Autrement dit, ces obstacles sur la voie spirituelle ne l'empêchèrent pas de progresser, car il était directement en contact avec Dieu, la Personne Suprême. Ceux que l'athéisme souille physiquement et mentalement ne peuvent atteindre le niveau transcendantal, mais dès que l'on est délivré de la souillure matérielle, on devient habilité à pratiquer le service de dévotion.
astausid dharim ekagra-
manasa susamahitah prema-gadgadaya vaca tan-nyasta-hrdayeksanah
Le mot susamahitah signifie "très attentif", ou "tout à fait fixé". La capacité de fixer le mental de la sorte résulte de la perfection que confère le yoga (yoga-siddhi). Ainsi que l'explique le Srimad-Bhagavatam (12.13.1): dhyanavasthita-tad-gatena manasa pasyanti yam yoginah -"On atteint la perfection dans le yoga lorsqu'on est délivré de tous les objets de diversion matérielle et qu'on fixe son mental sur les pieds pareils-au-lotus du Seigneur." C'est ce qu'on appelle le samadhi -ou absorption totale dans une méditation transcendante. Prahlada Maharaja parvint à ce niveau, audelà des sens. Comme il était absorbé dans le service du Seigneur, il se sentit élevé au niveau transcendantal, de telle sorte que son esprit et son attention devinrent tout naturellement saturés par la transcendance. C'est dans cette condition qu'il se mit à offrir les prières qui vont suivre.
sri-prahrada uvaca
brahmadayah sura-gana munayo tha siddhah sattvaikatana-gatayo vacasam pravahaih naradhitum puru-gunair adhunapi pipruh kim tostum arhati sa me harir ugra-jateh
Comment, moi qui suis né dans une famille d'asuras, puis-je offrir des prières convenables au Seigneur Suprême afin de Le satisfaire? Jusqu'à maintenant, tous les devas, sous la conduite de Brahma, et tous les saints hommes n'ont pu combler le Seigneur par leurs flots de paroles excellentes entre toutes, bien que, baignant dans la vertu, ils soient certainement habilité, pour ce faire. Que dire alors de mon humble personne! J'en suis tout à fait incapable.
Un vaisnava parfaitement habilité à servir le Seigneur continue de se croire extrêmement déchu lorsqu'il Lui offre des prières. A titre d'exemple, Krsnadasa Kaviraja Gosvami, l'auteur du Caitanya-caritamrta, dit: jagai madhai haite muni se papistha purisera kita haite muni se laghistha. (C.c.,Adi 5.205) Il se considère donc comme dépourvu de toute qualité, plus vil qu'un ver nageant dans les excréments et plus pécheur que Jagai et Madhai. Un pur vaisnava pense vraiment de cette façon. De même, bien que Prahlada Maharaja fût un vaisnava pur et très élevé, il se considérait tout à fait indigne d'offrir des prières au Seigneur Suprême. Mahajano yena gatah sa panthah. Tout pur vaisnava devrait penser de la sorte. Il ne faut pas s'enorgueillir vainement de ses qualités vaisnavas. C'est pourquoi Sri Caitanya Mahaprabhu nous a enseigné (Siks.,3):
trnad api sunicena
"On devrait chanter sans nulle prétention les Saints Noms du Seigneur, en toute humilité en se considérant comme moins qu'un fétu de paille sur la route, en devenant plus tolérant qu'un arbre, et en étant toujours prêt à offrir à autrui ses respects. Avec un tel état d'esprit, c'est alors qu'on peut sans cesse chanter les Saints Noms du Seigneur." Si l'on n'est pas humble et tolérant, il est très difficile de réaliser des progrès dans la vie spirituelle.
taror iva sahisnuna amanina manadena kirtaniyah sada harih
manye dhanabhijana-rupa-tapah-srutaujas-
tejah-prabhava-bala-paurusa-buddhi-yogah naradhanaya hi bhavanti parasya pumso bhaktya tutosa bhagavan gaja-yutha-paya
On peut posséder la richesse, la noblesse, la beauté, pratiquer l'austérité, être érudit, avoir des sens puissants, de l'éclat, de l'influence, de la force physique, du zèle, de l'intelligence et des pouvoirs en matière de yoga, mais je pense que même tous ces mérites réunis ne peuvent satisfaire Dieu, la Personne Souveraine. Cependant, on peut Lui être agréable simplement par le service de dévotion. C'est ce que fit Gajendra, et le Seigneur Se montra satisfait de lui.
Aucun mérite matériel ne permet de satisfaire le Seigneur Suprême. Comme l'enseigne la Bhagavad-gita, seul le service de dévotion permet de connaître Dieu (bhaktya mam abhijanati). A moins d'être satisfait par le service de Son dévot, le Seigneur ne Se révèle pas (naham prakasah sarvasya yoga-maya-samavrtah). C'est ce que déclarent tous les sastras. Ni la spéculation intellectuelle, ni les atouts matériels ne permettent de comprendre ou d'approcher Dieu, la Personne Suprême.
viprad dvi-sad-guna-yutad aravinda-nabha-
padaravinda-vimukhat svapacam varistham manye tad-arpita-mano-vacanehitartha- pranam punati sa kulam na tu bhurimanah
(1) Les douze qualités du parfait brahmana sont les suivantes: il applique les principes de la religion, il dit la vérité, il maîtrise ses sens par la pratique de l'austérité, il n'a pas de jalousie, il est intelligent, tolérant, il ne se fait aucun ennemi, il accomplit des yajnas, il se montre charitable, il est constant, il étudie les Vedas d'une manière approfondie et observe des voeux.
Voilà une déclaration de Prahlada Maharaja, l'une des douze autorités spirituelles, concernant la différence entre un bhakta et un brahmana versé dans l'accomplissement des rites védiques (karma-kanda). Il existe quatre varnas et quatre asramas qui divisent la société, mais toutes ces divisions sont centrées sur un principe unique: chacun doit devenir un bhakta pur et de premier ordre. Le Hari-bhakti-sudhodaya enseigne:
bhagavad-bhakti-hinasya
"Si quelqu'un est issu d'une famille de rang élevé, comme celle d'un brahmana, d'un ksatriya ou d'un vaisya, mais n'est pas un dévot du Seigneur, toutes ses qualités en tant que brahmana, ksatriya ou vaisya sont dépourvues de la moindre valeur. Pour tout dire, on les considère comme des parures sur un cadavre."jatih sastram japas tapah apranasyaiva dehasya mandanam loka-ranjanam Dans ce verset, Prahlada Maharaja parle des vipras, des brahmanas érudits. Le brahmana érudit est considéré comme supérieur aux autres brahmanas, aux ksatriyas, aux vaisyas et aux sudras, mais un bhakta issu d'une famille vile de candalas vaut mieux qu'un pareil brahmana, et, à plus forte raison, que n'importe quel ksatriya, vaisya ou autre personne. Le bhakta vaut mieux que quiconque, car il se trouve sur le plan transcendantal, au niveau du Brahman.
mam ca yo vyabhicarena
"Celui qui tout entier s'absorbe dans le service de dévotion, sans jamais faillir, transcende immédiatement les trois gunas et parvient ainsi au niveau du Brahman." (B.g.,14.26)bhakti-yogena sevate sa gunan samatityaitan brahma-bhuyaya kalpate Les douze qualités du brahmana de premier ordre sont énumérées comme suit dans le Sanat-sujata:
jnanam ca satyam ca damah srutam ca
Les bhaktas européens et américains du Mouvement pour la Conscience de Krsna sont parfois reconnus comme des brahmanas, mais les soi-disant brahmanas de caste manifestent beaucoup d'envie à leur égard. En réponse à un telle envie, Prahlada Maharaja déclare qu'une personne issue d'une famille de brahmanas mais infatuée du prestige qui en découle, ne peut même pas se purifier, elle, et encore moins sa famille, tandis que si un candala, un individu de très basse naissance, est un bhakta et s'est pleinement abandonné aux pieds pareils-au-lotus du Seigneur, il peut purifier toute sa famille. Nous avons pu voir effectivement que des Américains et des Européens, devenus pleinement conscients de Krsna, ont purifié toute leur famille, à tel point que la mère d'un bhakta s'enquit de Krsna au moment où elle allait rendre le dernier soupir. Il est donc théoriquement vrai et, en outre, prouvé dans la pratique qu'un bhakta peut rendre le plus grand service qui soit à sa famille, à sa communauté, à sa nation et à la société tout entière. Les gens à l'esprit borné accusent le bhakta de s'évader de la réalité, mais le fait est que le bhakta est véritablement celui qui peut élever sa famille. Il utilise tout pour le service du Seigneur, de telle sorte qu'il est toujours quelqu'un de haute valeur.
hy amatsaryam hris titiksanasuya yajnas ca danam ca dhrtih samas ca maha-vrata dvadasa brahmanasya
Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare |