Dix-septième chapitre.
Les branches de la foi.
VERSET 16
TRADUCTION Sérénité, simplicité, gravité, maîtrise de soi et pureté de la pensée,-telles sont les austérités du mental. TENEUR ET PORTEE Rendre le mental austère, c'est le détacher des plaisirs des sens. On doit le former de façon à ce qu'il pense toujours au bien d'autrui. Le mieux, pour cela, est de lui imposer la gravité de pensée, c'est-à-dire ne jamais le laisser dévier de la conscience de Krsna ou habiter les plaisirs des sens. Pour ce qui est de la pureté, sachons que se purifier au plus profond de soi consiste à devenir conscient de Krsna. La sérénité, ou satisfaction du mental, s'obtiendra seulement si l'on écarte toute pensée de jouissance matérielle. Plus nous pensons à ces jouissances, plus le mental manque sa propre satisfaction. Dans l'âge où nous vivons, les hommes absorbent vainement leurs pensées dans l'exploitation des différentes voies pour jouir des sens; aussi leur est-il impossible de connaître cette paix du mental. Le mieux sera d'orienter le mental vers les Ecrits védiques, tels que les Puranas ou le Mahabharata, qui regorgent d'histoires génératrices de satisfaction. On peut s'absorber du savoir bienfaisant qu'ils contiennent et ainsi se purifier. Le mental doit encore être libre de toute duplicité, engagé dans des pensées destinées au bien de tous, et telle est la simplicité du mental. On nomme gravité du mental, ou silence, l'absorption constante de ses pensées dans la réalisation spirituelle, et l'homme conscient de Krsna, qui observe rigoureusement cette pratique, est donc, en ce sens, parfaitement silencieux. La maîtrise du mental, d'où la maîtrise de soi, consiste à le détacher de la jouissance matérielle. Quant à la pureté du mental, comme de toute l'existence, elle procède de la droiture, d'un comportement franc et direct. Et l'ensemble de toutes ces pratiques constitue l'austérité du mental.
VERSET1 17
TRADUCTION Pratiquée avec foi par des hommes dont le but n'est pas d'obtenir pour eux-mêmes quelque bienfait matériel, mais de satisfaire le Suprême, la triple union de ces austérités procède de la Vertu.
VERSET 18
TRADUCTION Quant aux pénitences ostentatoire, qui recherchent le respect, l'honneur et la vénération des hommes, on les dit appartenir à la passion. Elles ne sont qu'instables et éphémères. TENEUR ET PORTEE Austérités et pénitences sont parfois accomplies dans le but d'attirer à soi les hommes et de gagner le respect, les honneurs et l'adoration de tous. Les hommes que domine la passion prennent divers moyens afin de recevoir l'adoration de subordonnés, qu'ils laissent sans réticence laver leurs pieds et leur offrir des richesses. Et les austérités, les pénitences artificielles qu'ils accomplissent à cette fin doivent être considérées comme appartenant à la passion. On peut s'y livrer un certain temps, non en permanence; leurs fruits sont éphémères.
VERSET 19
TRADUCTION Enfin, les pénitences et austérités accomplies par sottise, et faites de tortures obstinées, ou subies en vue de blesser, de détruire, on les dit issues de l'ignorance. TENEUR ET PORTEE On trouve divers exemples de pénitences insensées entreprises par des êtres démoniaques, tel celui d'Hiranyakasipu, qui les accomplit pour devenir immortel et anéantir les devas. Il pria Brahma de lui accorder ces faveurs, mais finit quand même mort, tué par le Seigneur Suprême. Entreprendre une ascèse pour atteindre l'impossible, voilà qui relève certes de l'ignorance.
VERSET 20
TRADUCTION La charité que dicte le devoir, faite sans rien attendre en retour, en de justes conditions de temps et de lieu, et à qui en est digne, cette charité, on la dit s'accomplir sous le signe de la vertu. TENEUR ET PORTEE Les Ecritures védiques recommandent la charité qui s'adresse aux hommes engagés dans des activités spirituelles. Nulle part elles n'appuient une charité faite sans discernement. Le but de la charité doit être la perfection spirituelle. Aussi est-il conseillé de faire la charité en un lieu de pèlerinage et lors d'une éclipse solaire ou lunaire, ou à la fin du mois, ou encore à un brahmana qualifié, à un vaisnava, ou dans un temple. De plus, on ne doit rien attendre en retour. La charité est parfois faite aux pauvres, par compassion, mais si les pauvres à qui l'on donne n'en sont pas dignes, on ne reçoit alors aucun bénéfice spirituel. En d'autres mots, la charité faite sans discernement n'est pas en accord avec les Textes védiques.
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