Dix-huitième chapitre.
Le parfait renoncement.
VERSET 11
TRADUCTION Impossible, en vérité, est, pour l'être incarné, le renoncement à tout acte. Et donc, le vrai renoncement, on dira que le pratique celui qui renonce aux fruits de l'acte. TENEUR ET PORTEE La Bhagavad-gita enseigne qu'en aucune circonstance on ne peut cesser d'agir. Voilà pourquoi celui qui agit pour Krsna, sans chercher à jouir des fruits de ses oeuvres, et qui Lui offre tout, pratique le véritable renoncement. On compte de nombreux membres de l'Association Internationale pour la Conscience de Krsna qui poursuivent un dur labeur dans quelque usine, bureau ou autre, et qui donnent à l'Association la totalité de leur gain. Ces âmes très élevées sont en vérité des sannyasis, établis dans le renoncement. Ce verset montre clairement de quelle manière renoncer aux fruits de l'action, ainsi que le but pour lequel on doit le faire.
VERSET 12
TRADUCTION Le triple fruit des actes -désirable, indésirable et mixte- guette, après la mort, l'homme qui n'a pas pratiqué le renoncement. Mais le sannyasi n'aura ni à jouir ni à souffrir d'un tel fruit. TENEUR ET PORTEE L'homme conscient de Krsna, qui agit en pleine connaissance de la relation qui l'unit au Seigneur, est à chaque instant libéré. A sa mort, il n'aura donc pas a jouir ou à souffrir des fruits de ses actes.
VERSET 13/14
adhisthanam tatha karta
TRADUCTION Laisse-Moi t'instruire, ô Arjuna aux-bras-puissants, des cinq facteurs de l'acte, que décrit la philosophie du sankhya: ils sont le lieu, l'auteur, les sens, l'effort et, surtout, l'Ame Suprême. TENEUR ET PORTEE On peut se demander pourquoi, si tout acte doit entraîner une conséquence, l'homme conscient de Krsna n'a pas à jouir ou à souffrir de suites à ses actes. Pour en faire la démonstration, le Seigneur Se réfère à la philosophie du Vedanta. Il enseigne qu'il est cinq causes à tout acte, cinq causes à leur succès, et qu'on se doit de les connaître. Le sankhya représente la base du savoir, et le Vedanta, la somme du savoir, ce que reconnaissent tous les grands acaryas. Même Sankaracarya accepte comme tel le Vedanta-sutra. Un Ecrit faisant telle autorité mérite donc qu'on le consulte. L'ultime volonté se trouve investie en l'Ame Suprême, comme l'enseigne la Bhagavad-gita, et cette Ame Suprême engage chacun en des actes spécifiques. L'acte accompli sous Sa direction, qu'Elle donne de l'intérieur, n'engendre nulle conséquence, en cette vie comme en la prochaine. Les instruments de l'acte sont les sens; à travers eux, l'âme agit de diverses manières, et pour chaque acte, elle fournit un effort particulier. Mais en dernier lieu, tous les actes de l'être dépendent de la volonté de l'Ame Suprême, sise dans le coeur de chacun en tant que son ami. Le Seigneur est donc, dans l'acte, la cause suprême. Voilà pourquoi celui qui agit dans la conscience de Krsna sous la direction de l'Ame Suprême sise en son coeur, n'est lié par aucun de ses actes. L'homme tout entier établi dans la conscience de Krsna n'est pas, en fait, redevable de ses actes; pour lui, tout repose sur la volonté suprême, l'Ame Suprême, Dieu, l'Etre Souverain.
VERSET 15
TRADUCTION Quelque acte, bon ou mauvais, que l'homme accomplisse par le corps, le mental ou le verbe, procède de ces cinq facteurs. TENEUR ET PORTEE Il faut s'attarder sur le sens des mots "bon" et "mauvais" dans ce verset. L'acte bon est celui qui s'accomplit selon l'enseignement des Ecritures, et l'acte mauvais celui qui va à l'encontre des préceptes scripturaires. Mais tout acte nécessite les cinq facteurs pour son plein accomplissement.
VERSET 16
TRADUCTION Et donc, celui qui se croit seul agissant, qui ne considère pas les cinq facteurs de l'acte, ne montre certes pas grande intelligence, et se trouve par là dans l'incapacité de voir les choses en leur juste relief. TENEUR ET PORTEE Le sot ne peut comprendre que l'Ame Suprême soit située à l'intérieur de son corps en tant qu'ami, et que là Elle conduise ses actes. Si les causes matérielles de l'acte sont le lieu, l'auteur, l'effort et les sens, la cause ultime en est l'Etre Suprême, le Seigneur. Il ne faut donc pas limiter sa vision aux quatre causes matérielles, mais bien sûr l'étendre également à la cause efficiente, la cause suprême. Celui qui ne voit pas le Suprême se croit lui-même la cause de l'acte.
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