Septième chapitre.

La connaissance de l'absolu.




VERSET 11

balam balavatam caham
kama-raga-vivarjitam
dharmaviruddho bhutesu
kamo ’smi bharatarsabha

TRADUCTION

Je suis la force du fort exempt de désir et de passion. Je suis, ô prince des Bharatas, l'union charnelle qui n'enfreint pas les principes de la religion.

TENEUR ET PORTEE

La force du fort doit servir à protéger les faibles, non pas à agresser autrui par intérêt personnel. Et la vie sexuelle, selon les principes de là spiritualité, selon le dharma, ne doit avoir d'autre objet que la procréation d'enfants dont on assurera le développement de la conscience spirituelle, la conscience de Krsna. Telle est la responsabilité des parents.

VERSET 12

ye caiva sattvika bhava
rajasas tamasas ca ye
matta eveti tan viddhi
na tv aham tesu te mayi

TRADUCTION

Tout état de l'être, qu'il relève de la Vertu, de la Passion ou de l'Ignorance, n'est qu'une manifestation de Mon énergie. En un sens, Je suis tout; jamais, cependant, Je ne perds Mon individualité. Comprends qu'aux gunas Je ne suis pas soumis.

TENEUR ET PORTEE

Tous les actes matériels s'accomplissent sous la dictée des trois gunas, lesquels, bien que mais aussi parce que manifestations de Sa puissance, n'influent jamais sur le Seigneur Suprême, Sri Krsna. Les habitants d'un royaume, par exemple, sont tenus d'en observer les lois, sans exception; mais le souverain échappe à cette obligation. De même, Krsna ne subit jamais l'influence de l'énergie matérielle, car Il en est l'origine. C'est pourquoi on Lui attribue l'adjectif nirguna: non sujet aux gunas. Tel est l'un des traits particuliers de Dieu, la Personne Suprême, Bhagavan, Sri Krsna.

VERSET 13

tribhir guna-mayair bhavair
ebhih sarvam idam jagat
mohitam nabhijanati
mam ebhyah param avyayam

TRADUCTION

Egaré par les trois gunas [Vertu, passion et ignorance], l'Univers entier ignore qui Je suis, Moi le Suprême, l'Intarissable, qui transcende ces influences matérielles.

TENEUR ET PORTEE

La création matérielle subit tout entière la fascination des trois gunas. Tous ceux qu'ils égarent, toutes les âmes conditionnées, prisonnières de la matière, perdent le pouvoir de comprendre qu'au-delà de l'énergie matérielle, on rencontre le Seigneur Suprême, Sri Krsna.

Selon leur nature respective, les êtres revêtent divers types de corps, chacun possédant des caractères psycho-physiologiques qui lui sont propres. En termes généraux, la société se divise en quatre groupes, ou varnas, déterminés selon l'influence particulière de chacun des gunas sur ses membres: placés sous l'égide de la pure vertu, ils constituent le groupe des brahmanas; sous l'influence de la pure passion, celui des ksatriyas; ceux qui subissent l'emprise à la fois de la passion et de l'ignorance forment les vaisyas; et ceux que voile entièrement l'ignorance sont appelés sudras. Au-dessous de ces quatre groupes, on trouve les animaux, ou encore ceux des hommes qui vivent, à leur exemple. Mais ces désignations sont toutes temporaires, comme le sont les corps auxquels elles s'appliquent. Et pourtant, bien que les jours de l'homme soient comptés, bien qu'il ignore tout de l'après-mort, il persiste, sous les envoûtements de l'énergie illusoire, à s'identifier à ce corps, il continue de se croire américain, indien, russe, hindou, musulman, chrétien, brahmana... Egaré par les trois gunas, l'être distinct oublie Dieu, qui domine l'énergie matérielle. Krsna nous fait comprendre, dans ce verset, que les êtres sur qui pèse l'influence trompeuse des trois gunas ne peuvent pas saisir Sa présence au-delà de 1a matière.

Tous les êtres vivants -devas, hommes, animaux... - subissent l'influence de l'énergie matérielle, et tous ont, d'une manière ou d'une autre, oublié Dieu, la Personne Suprême. Et l'action des gunas -l'ignorance, la passion ou même la vertu rend l'être incapable de dépasser la conception du Brahman, de l'aspect impersonnel de la Vérité Absolue; les traits personnels du Seigneur Suprême dans la plénitude de Sa beauté, de Sa richesse, de Sa renommée, de Sa puissance, de Sa sagesse et de Son renoncement, le déroutent complètement. Même ceux en qui règne la vertu ne peuvent approcher le Seigneur; que dire de ceux que dominent la passion et l'ignorance! La conscience de Krsna transcende les trois gunas, et quiconque la vit pleinement a déjà atteint la libération.

VERSET 14

daivi hy esa guna-mayi
mama maya duratyaya
mam eva ye prapadyante
mayam etam taranti te

TRADUCTION

L'énergie que constituent les trois gunas, cette énergie divine, la Mienne, on ne peut, sans mal, la dépasser. Mais qui s'abandonne à Moi en franchit facilement les limites.

TENEUR ET PORTEE

Le Seigneur Suprême possède d'innombrables énergies, toutes divines et éternelles. Mais les êtres, les âmes distinctes, bien que participant de Ses énergies divines, voient leur pouvoir supérieur, lorsqu'ils entrent en contact avec l'énergie matérielle, se voiler. Et une fois recouvert par l'énergie matérielle, on ne peut jamais, par soi-même, en vaincre les influences. De nature divine, les énergies matérielles et spirituelles sont, nous l'avons vu, toutes deux éternelles; par suite, l'illusion des êtres conditionnés par la matière sera également éternelle: ces êtres sont donc appelés nitya-baddhas, "éternellement conditionnés". Nul ne peut retrouver l'origine de son conditionnement matériel; c'est d'ailleurs pourquoi il est si difficile d'échapper aux griffes de la matière. Il est vrai que l'énergie matérielle est inférieure, mais n'oublions pas qu'en dernière analyse, elle opère sous la direction du Seigneur, et qu'aucun être ne peut aller contre Sa volonté. Si l'on va jusqu'à définir comme divine l'énergie matérielle, c'est qu'elle, émane du Seigneur et n'agit que par Sa volonté divine. Ainsi, bien qu'elle soit inférieure, la puissance externe du Seigneur, parce qu'elle repose entièrement sur la volonté suprême, agit admirablement quant à la création et la destruction de la manifestation cosmique. Ce que corroborent les Vedas:

"Maya est certes temporaire et illusoire, mais le magicien qui Se tient derrière elle n'est nul autre que Mahesvara, le maître absolu, Dieu, la Personne Suprême."
Le mot "guna", qui désigne les influences matérielles, signifie également "corde", illustrant comment l'âme conditionnée est prisonnière des liens de l'illusion. Pieds et poings liés, le prisonnier ne peut espérer se libérer par lui- même; et comme il n'a rien à attendre de ses compagnons de misère, il ne devra sa liberté qu'à un homme libre. De même, seuls Krsna et Son représentant authentique, l'acarya, peuvent affranchir l'âme conditionnée. Sans aide supérieure, nul ne pourra trancher les liens qui le retiennent à la matière. Mais pour obtenir un tel secours, il suffit de pratiquer le service de dévotion, d'adopter la conscience de Krsna. Krsna, maître de l'énergie illusoire, peut bien, par affection pour un être qui, est Son fils bien-aimé, par miséricorde infinie pour l'âme soumise, ordonner à cette force invincible de lâcher son étreinte et de rendre à l'âme sa liberté. C'est donc seulement par l'abandon devant les pieds pareils-au-lotus du Seigneur que l'on pourra échapper aux griffes puissantes de la nature matérielle.

Notons le mot mam, qui se réfère à Krsna (Visnu) et à Lui seul. Car Brahma et Siva, lesquels président respectivement au rajo-guna (la passion) et au tamo-guna (l'ignorance), n'ont pas, bien qu'ils soient presque au niveau de Visnu, le pouvoir d'arracher l'âme conditionnée des griffes de maya, car eux-mêmes subissent son influence; seul Krsna peut en libérer les êtres. Ce que corroborent les Vedas:

"Seul accède à la liberté qui connaît Krsna."
Et Siva lui-même affirme que la libération ne peut s'atteindre que par la grâce de Visnu:
"Visnu est Celui qui accorde la libération à tous les êtres; c'est là une certitude."

VERSET 15

na mam duskritino mudhah
prapadyante naradhamah
mayayapahrta-jnana
asuram bhavam asritah

TRADUCTION

Les sots, les derniers des hommes, ceux dont le savoir est dérobé par l'illusion, les démoniaques,-ces mécréants ne s'abandonnent pas à Moi.

TENEUR ET PORTEE

La Bhagavad-gita nous enseigne que quiconque s'abandonne aux pieds pareils-au-lotus de Sri Krsna, la Personne Suprême, transcende la rigueur des lois de la nature matérielle. On peut alors se demander pourquoi les érudits, les philosophes, les hommes de science, les chefs d'entreprise, les administrateurs et tous les dirigeants de la société ne le font pas, ne s'abandonnent pas aux pieds pareils-au-lotus de Sri Krsna, Dieu, la Personne Suprême et Toute puissante. Les chefs de l'humanité ont sans cesse cherché, par divers plans, année après année, ou même vie après vie, à se libérer du joug de la nature matérielle et de ses lois intransigeantes, à atteindre la mukti. Pourquoi tant de génies, tant de chefs glorieux, n'ont-ils pas adopté la voie si simple de l'abandon au Seigneur?

La Bhagavad-gita répond qu'il existe bien de véritables chefs de la société, qui sont en même temps des érudits, tel Brahma, Siva, Kapila, les Kumaras, Manu, Vyasa, Devala, Asita, Janaka, Prahlada, Bali et d'autres, plus récents, comme Madhvacarya, Ramanujacarya, Sri Caitanya Mahaprabhu, et plusieurs autres encore, tous fervents philosophes, politiciens, hommes de science, éducateurs et administrateurs, et qui se sont effectivement abandonnés aux pieds pareils-au-lotus de la Personne Suprême, le maître tout puissant. Mais il existe également des trompeurs qui, afin d'en tirer quelque avantage matériel, s'attribuent le nom de philosophe, politicien, etc. C'est la raison pour laquelle ils n'acceptent pas de suivre la voie tracée par le Seigneur. N'ayant aucune conception de Dieu, ils fabriquent leurs propres solutions", ne réussissant ainsi qu'à compliquer leur propre existence et celle des autres, multipliant les problèmes plutôt que de les résoudre. Ils refusent de voir que l'énergie matérielle est très puissante, qu'elle peut résister à tous leurs congrès, commissions et plans athées.

Ces athées, ces "planificateurs", Krsna les désigne dans ce verset par le mot duskrtina, "mécréant", par opposition à krtina, "qui accomplit des actes méritoires". Il ne s'agit pas de nier l'intelligence des matérialistes, car ils réalisent, à leur manière, de grandes choses, et toute réalisation d'envergure requiert de l'intelligence. Mais parce qu'ils font un mauvais usage de cette intelligence en allant à l'encontre de la volonté du Seigneur Suprême, on les nomme duskrtinas, pour montrer combien leur intelligence et leurs efforts sont déviés, fausssés.

Toujours dans la Bhagavad-gita nous lisons que l'énergie matérielle agit totalement sous la direction du Seigneur Suprême, qu'elle n'a aucun pouvoir indépendant, mais se meut comme une ombre, intimement liée à son objet. Elle n'en demeure pas moins très puissante, et l'athée, parce qu'il ignore Dieu, n'en peut connaître les lois de fonctionnement, pas plus qu'il ne peut saisir les plans divins du Seigneur. Parce qu'il demeure prisonnier de l'illusion, de la passion et de l'ignorance toutes ses entreprises sont vouées à l'échec, comme le furent jadis celles d'Hiranyakasipu et Ravana, tous deux puissants érudits, philosophes, administrateurs, hommes de science et éducateurs.

On divise les mécréants (duykrtinas) en quatre groupes distincts.
1. Les mudhas, ou ceux qui peinent comme des bêtes de somme, qui souffrent d'inintelligence chronique. Ils veulent jouir seuls du fruit de leurs actes, et ne l'échangeraient pour rien au monde, pas même pour l'Absolu. Ils ont pour symbole l'âne, personnification même de la bêtise. Ce pauvre animal peine jour et nuit, sans trop savoir pour qui. Il se contente d'un peu d'herbe pour tout salaire, dort dans la crainte d'être battu et cherche périodiquement à séduire l'ânesse, qui, à chaque fois, ne manque pas de lui décocher une ruade. Il lui arrive de chanter, ou même de philosopher, mais son braiment a pour seul résultat d'incommoder l'entourage. Telle est la condition de l'insensé qui ignore le but réel de ses actes, qui ignore que l'action, le karma, est pour le sacrifice (yajna), et ne peut donc agir que pour des motifs ridicules.

En général, ceux qui travaillent sans répit pour satisfaire des besoins qu'ils se sont eux-mêmes créés ne veulent pas entendre parler de l'immortalité de l'âme, "ils n'en ont pas le temps". Ces mudhas ne vivent que pour le gain. Pourtant, ils ne jouissent pas même à part entière des bienfaits matériels périssables pour lesquels ils doivent fournir un effort si épuisant. Ils travaillent parfois plusieurs jours et plusieurs nuits sans dormir, se nourrissent mal, souffrent d'indigestion et d'ulcères à l'estomac, entièrement pris par leur service à des faux maîtres. Ignorant leur vrai maître, ils servent stupidement Mammon. Pour leur malheur, ils ne s'abandonnent jamais au maître absolu, maître de tous les maîtres, et ne prennent pas même le temps de s'enquérir de Lui à des sources autorisées. Comme le porc qui préfère la boue aux douceurs faites de sucre et de ghi, le matérialiste insensé dévore les faits divers à sensation, les magazines tape-à-l'œil et les nouvelles relatives aux fluctuations des énergies matérielles, tandis qu'il néglige entièrement la voie de la spiritualité.

2. Les naradhamas, ou "les plus déchus des hommes" (de nara: homme, et adhama: le plus bas). Parmi les 8 400 000 espèces vivantes, 400 000 sont humaines. Parmi ces dernières, plusieurs sont inférieures, pratiquement non civilisées. Est civilisé l'homme qui se soumet à certains principes, de vie sociale, politique et religieuse. Ceux qui évoluent sur le plan social et politique, mais négligent la spiritualité, méritent le nom de naradhamas. Or, il n'y a pas de vraie religion sans Dieu, puisque le but intrinsèque de toute religion est de connaître la Vérité Absolue et le lien qui nous y relie. Dans la Bhagavad-gita, Dieu, la Personne Suprême, établit clairement qu'Il est cette Vérité Absolue, et que rien ni personne ne Lui est supérieur. L'homme civilisé est donc celui qui se donne pour devoir de raviver sa conscience spirituelle perdue, sa connaissance de la relation qui l'unit à l'Absolu, Sri Krsna, la Personne Suprême et Toute-puissante. Quiconque néglige ce devoir est qualifié de naradhama. Nous apprenons des Ecritures que l'enfant, dans le sein de la mère, prie Dieu qu'Il le libère de sa condition de fœtus, pénible à l'extrême, et Lui fait la promesse, en retour, de n'adorer que Lui. Il est bien naturel de prier Dieu aux moments difficiles, puisque tous les êtres Lui sont éternellement liés. Mais sous l'influence de maya, de l'énergie illusoire, l'enfant, dès qu'il est libéré du sein de la mère, oublie ses souffrances, et du même coup son sauveur.

Le devoir de ceux qui ont charge de l'enfant sera désormais de réveiller sa conscience divine assoupie. Dans la Manu-smrti, véritable guide de la vie spirituelle, dix méthodes de purification nous sont données, au sein du varnasrama-dharma, pour raviver la conscience de Dieu. Mais aujourd'hui, nul n'observe plus rigoureusement aucun de ces principes, et par suite, la population terrestre, dans sa presque totalité, ne compte plus que des naradhamas. Et l'énergie matérielle, toute-puissante, rend vaine la science d'une telle civilisation. Dans la perspective de la Bhagavad-gita, le véritable érudit est l'homme qui parvient à voir d'un œil égal à la fois le sage brahmana, la vache, l'éléphant, le chien et le mangeur de chien. Cette vision est celle du pur bhakta.

Sri Nityananda Prabhu, avatara dans la figure du maître parfait, libéra les frères Jagai et Madhai, les parfaits naradhamas, montrant ainsi que la miséricorde du pur bhakta s'étend même aux plus déchus. Et ce n'est qu'ainsi, par la grâce d'un dévot du Seigneur, que le naradhama, condamné par le Seigneur Lui-même, peut raviver sa conscience spirituelle. Sri Caitanya Mahaprabhu, en préconisant le bhagavata-dharma, l'action dévotionnelle, recommande que l'on écoute avec soumission le message du Seigneur Suprême. Or, la Bhagavad-gita constitue l'essence de ce message, et c'est seulement s'il l'écoute avec soumission que le naradhama peut se libérer; par malheur, les hommes déchus refusent même de lui prêter l'oreille; comment pourraient-ils dès lors s'abandonner à la volonté du Seigneur? En un mot, les naradhamas négligent totalement le premier devoir de l'homme raviver sa conscience spirituelle et renouer le lien qui l'unit à Krsna.

3. Les mayayapahrta-jnanas, ou ceux dont la vaste science a été frappée de nullité par l'emprise de l'énergie matérielle. La plupart sont connus comme de grands érudits philosophes, poètes, hommes de lettre ou de science, mais égarés par l'énergie illusoire, ils agissent contre la volonté du Seigneur.

Grand est aujourd'hui leur nombre, et on en trouve même parmi les "spécialistes" de la Bhagavad-gita. En termes irréfutables, la Bhagavad-gita établit que Sri Krsna est Dieu, la Personne Suprême, à nul autre inférieur ou même égal, que l'Ame Suprême sise dans le cœur de chacun est Son émanation plénière, qu'Il est le père de Brahma, des hommes et des êtres en général, l'origine du Brahman impersonnel et du Paramatma, la source de tout ce qui est, qu'enfin tous doivent s'abandonner à Ses pieds pareils-au-lotus. Or, malgré ces évidences, les mayayapahrta-jnanas considèrent avec ironie la Personne de Dieu, qu'ils rangent parmi le commun des hommes. Ils ignorent que la forme humaine, cette forme privilégiée, n'est qu'une image de la Forme spirituelle et éternelle du Seigneur Suprême. Il refusent donc de s'abandonner aux pieds pareils-au-lotus de Sri Krsna, et naturellement, d'enseigner ce principe fondamental. Par suite, leurs piètres commentaires de la Bhagavad-gita, et leurs interprétations inauthentiques, aparamparas, voilent le sens véritable des textes, ainsi que, du même coup, la compréhension du lecteur. 4. Les asuram bhavam asritas, ou les hommes consciemment, délibérément athées et démoniaques. Certains affirment que Dieu ne peut descendre dans l'univers matériel, sans pouvoir dire, naturellement, ce qui L'en empêcherait. D'autres voudraient même qu'Il ait pour origine le Brahman impersonnel, quand la Bhagavad-gita établit nettement le contraire. Envieux du Seigneur Suprême, ils inventent à leur usage personnel des "incarnations" et des "avataras" de toutes sortes, tous plus faux les uns que les autres. Faisant du refus de la Personne Divine le coeur même de leur existence, ils ne peuvent s'abandonner à Sri Krsna, Dieu tel que Le reconnaissent les Ecritures et les grands acaryas.

Sri Yamunacarya Albandru disait:

"0 Seigneur! Malgré le caractère incomparable de Tes Formes, de Tes Attributs, de Tes Actes, malgré toutes les Ecritures qui, sous le signe de la vertu, confirment Ta nature personnelle, et malgré tous les grands sages et érudits de la science spirituelle qui Te reconnaissent eux aussi comme la Personne Suprême, Tu demeures inaccessible aux athées."
C'est pourquoi, en dépit du conseil de toutes les Ecritures comme de tous les grands sages et érudits, les sots, les derniers des hommes, les "penseurs" mystifiés par leurs propres élucubrations, et les athées déclarés, tels que nous les avons décrits dans ces lignes, ne s'abandonnent jamais aux pieds pareils-au-lotus du Seigneur Suprême.


Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare
Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare