SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 3 CHAPITRE 23 La supplique de Devahuti.
tatreti-krtyam upasiksa yathopadesam
yenaisa me karsito tiriramsayatma siddhyeta te krta-manobhava-dharsitaya dinas tad isa bhavanam sadrsam vicaksva
Les Ecritures védiques non seulement regorgent d'instructions spirituelles, mais enseignent également l'art de mener à bien une existence matérielle harmonieuse, tout en gardant à l'esprit la perfection spirituelle comme but ultime, Devahuti demande donc à son époux comment elle doit se préparer pour l'union charnelle, selon les enseignements des Vedas. Les rapports sexuels doivent être spécifiquement destinés à la conception d'enfants vertueux. Les circonstances favorables à la procréation d'une telle descendance se trouvent mentionnées dans le kama-sastra, lequel décrit les différentes dispositions à prendre pour rendre l'union charnelle véritablement louable. Tout y est indiqué -le genre d'habitation où doit avoir lieu l'union, les décorations qui doivent s'y trouver, le genre de vêtement que doit porter l'épouse, la manière dont elle doit être couverte de baume, de parfums et d'autres atours, etc. Ces conditions remplies, l'époux sera attiré par sa beauté, ce qui créera une disposition mentale favorable. Cet état d'esprit, au moment de l'union charnelle, peut alors être transféré au sein de l'épouse, et une telle union aura pour fruit de bons enfants. Ce verset mentionne particulièrement l'aspect physique de Devahuti. Emaciée par ses pratiques austères, elle craignait que son corps n'exerce aucun attrait sur Kardama. Elle désirait donc être instruite sur la façon d'améliorer sa santé et son apparence physique, de manière à pouvoir attirer son époux. Un rapport sexuel où l'homme est attiré par sa femme assure la naissance d'un enfant mâle, alors que l'union basée sur l'attrait de la femme pour son époux peut entraîner la naissance d'une fille. C'est ce qu'indique l'Ayur-veda. Lorsque la passion de la femme dépasse celle de l'homme, il y a plus de chance pour que l'enfant à naître soit une fille. Et inversement, lorsque la passion de l'homme prédomine, il y a de bonnes possibilités pour qu'un fils naisse de l'union. Devahuti désirait que soit accrue la passion de son époux grâce aux conseils mentionnés dans le kama-sastra. Elle voulait qu'il l'instruise dans ce sens, et le pria également de veiller à l'aménagement d'une demeure convenable, car l'ermitage où vivait Kardama Muni était très simple et complètement sous l'influence de la vertu, si bien que les chances de voir s'éveiller la passion en son coeur s'en trouvait réduites.
maitreya uvaca
priyayah priyam anvicchan kardamo yogam asthitah vimanam kama-gam ksattas tarhy evaviracikarat
O Vidura, cherchant à satisfaire son épouse bien-aimée, le sage Kardama fit jouer ses pouvoirs surnaturels pour créer sur-le-champ une demeure aérienne susceptible de se déplacer selon sa volonté.
Les mots yogam asthitah sont ici riches de sens. Le sage Kardama était parfaitement accompli dans le yoga. Or, nous savons que la véritable pratique du yoga peut conférer huit sortes de perfections: le yogi peut se faire plus petit que le plus petit, plus grand que le plus grand ou plus léger que le plus léger; il peut obtenir tout ce qu'il désire, il peut même créer une planète, ou exercer son influence sur autrui... Voilà ce qu'on appelle la perfection du yoga, après quoi il est possible d'atteindre la perfection spirituelle. Pour Kardama Muni il n'y avait donc rien d'extraordinaire à créer une demeure aérienne, selon son désir, pour combler les aspirations de son épouse bien-aimée. Il créa donc sur-le-champ ce palais, que décrivent les versets suivants.
sarva-kama-dugham divyam
sarva-ratna-samanvitam sarvarddhy-upacayodarkam mani-stambhair upaskrtam
On pourrait dire du palais créé dans le ciel par Kardama Muni qu'il était imaginaire, mais grâce au pouvoir surnaturel qu'il avait acquis par la pratique du yoga, Kardama Muni construisit bel et bien un vaste château dans les airs. Bien que notre pauvre imagination ne puisse concevoir une telle merveille, si nous considérons attentivement la question nous comprendrons qu'il n'y a là rien d'impossible. En effet, si le Seigneur Souverain, Dieu, peut créer d'innombrables planètes portant des millions de palais dans les airs, pourquoi un parfait yogi comme Kardama Muni ne pourrait-il pas facilement construire ne serait-ce qu'un seul château flottant dans les airs. De plus, cette demeure est ici décrite comme sarva-kama-dugham, "capable de satisfaire tous les désirs de ses habitants". Elle regorgeait de joyaux, et même les piliers étaient faits de perles et de pierres précieuses. En outre, ces pierres et joyaux de grande valeur ne se dégradaient pas avec le temps, mais brillaient au contraire d'un éclat perpétuel et toujours croissant. Parfois, nous entendons également parler de palais ainsi décorés mais construits sur la terre ferme, comme ceux que Sri Krsna fit ériger pour Ses seize mille cent huit épouses, et où brillaient tant de joyaux qu'il n'était point besoin d'autre éclairage lorsque venait la nuit.
divyopakaranopetam
sarva-kala-sukhavaham pattikabhih patakabhir vicitrabhir alankrtam
sragbhir vicitra-malyabhir
Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare |