SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 4 CHAPITRE 11 Svayambhuva Manu
apaise Dhruva Maharaja.
maitreya uvaca
nisamya gadatam evam rsinam dhanusi dhruvah sandadhe stram upasprsya yan narayana-nirmitam
O cher Vidura, lorsque Dhruva Maharaja entendit les paroles d'encouragement des grands sages, il accomplit l'acamana en touchant de l'eau, puis saisit la flèche préparée par Narayana et la plaça sur la corde de son arc.
Dhruva Maharaja avait reçu une flèche spéciale que Narayana Lui-même avait confectionnée et, désirant mettre fin à l'illusion créée par les Yaksas, il la fixa sur la corde de son arc. Comme l'enseigne la Bhagavad-gita (VII.14), mam eva ye prapadyante mayam etam taranti te: sans Narayana, le Seigneur Suprême, nul ne peut surmonter l'influence de l'énergie illusoire. Or, en cet âge, Sri Caitanya Mahaprabhu nous a également offert une arme merveilleuse que le Bhagavatam définit par le mot sangopangastra: dans l'âge où nous vivons, le narayanastra, l'arme qui permet de chasser maya, n'est autre que le chant du mantra Hare Krsna, tel que nous l'ont montré les compagnons de Sri Caitanya, comme Advaita Prabhu, Nityananda, Gadadhara et Srivasa.
sandhiyamana etasmin
maya guhyaka-nirmitah ksipram vinesur vidura klesa jnanodaye yatha
Krsna est comme le soleil, et maya, l'énergie illusoire de Krsna, est comparable aux ténèbres. De même que les ténèbres correspondent à une absence de lumière, maya indique l'absence de conscience de Krsna. La conscience de Krsna et maya existent toujours côte à côte. Dès que s'éveille chez quelqu'un la conscience de Krsna, tous les plaisirs et les souffrances illusoires de l'existence matérielle sont anéantis. Mayam etam taranti te: celui qui chante constamment le maha-mantra demeurera hors d'atteinte de l'énergie d'illusion (maya).
tasyarsastram dhanusi prayunjatah
suvarna-punkhah kalahamsa-vasasah vinihsrta avivisur dvisad-balam yatha vanam bhima-ravah sikhandinah
tais tigma-dharaih pradhane sili-mukhair
itas tatah punya-jana upadrutah tam abhyadhavan kupita udayudhah suparnam unnaddha-phana ivahayah
sa tan prsatkair abhidhavato mrdhe
nikrtta-bahuru-sirodharodaran ninaya lokam param arka-mandalam vrajanti nirbhidya yam urdhva-retasah
Pour les abhaktas, être mis à mort par le Seigneur ou par Ses dévots est un signe de bon augure. Ainsi, les Yaksas qui furent tués sans ménagement par Dhruva Maharaja atteignirent néanmoins le système planétaire accessible aux seuls brahmacaris qui n'ont jamais perdu leur semence. De même que les jnanis impersonnalistes ou les êtres démoniaques tués par le Seigneur, ceux qui sont mis à mort par un bhakta atteignent Brahmaloka, ou Satyaloka; ils se trouvent donc promus à un système planétaire plus élevé encore que le globe solaire. Aussi n'est-il pas toujours mauvais de donner la mort; si un être est tué par Dieu, la Personne Suprême, ou par Son dévot, ou encore lors d'un grand sacrifice, c'est dans son propre intérêt. La prétendue non-violence matérielle a bien peu de valeur en comparaison du châtiment mortel infligé par le Seigneur ou par Ses dévots. Même lorsqu'un roi ou un chef d'Etat condamne un criminel à la peine capitale, il agit ainsi dans l'intérêt du coupable qui se trouvera par là affranchi des conséquences de tous ses actes pécheurs. Ce verset contient un mot important —urdhva-retasah— servant à indiquer les brahmacaris qui n'ont jamais perdu leur semence. L'importance du célibat est telle que, sans même avoir observé aucune des austérités, pénitences ou cérémonies rituelles prescrites dans les Vedas, celui qui observe un voeu de pur brahmacari et ne laisse jamais échapper sa semence, obtiendra d'atteindre Satyaloka quand il mourra. D'une façon générale, la vie sexuelle est la cause de toutes les souffrances inhérentes au monde matériel; c'est pourquoi, dans la civilisation védique, elle se trouve soumise à diverses restrictions. Parmi toutes les catégories de la société, seuls les grhasthas sont autorisés à se livrer à des activités sexuelles, et ce, de façon restreinte; tous les autres observent la continence. Malheureusement, les hommes de cet âge en particulier ignorent combien il est important de conserver sa semence. Voilà pourquoi ils se trouvent soumis de diverses façons aux influences matérielles, et toute leur vie durant, ils luttent dans la souffrance. Le mot urdhva-retasah applique surtout aux sannyasis mayavadis, qui observent des principes d'autérité très stricts. Toutefois, le Seigneur explique dans la Bhagavad-gita (VIII.16) que même si l'on atteint Brahmaloka, il faut néanmoins renaître en ce monde —abrahma-bhuvanal lokah punar avartino rjuna. Par suite, la véritable mukti, ou libération, ne peut être obtenue qu'en pratiquant le service de dévotion puisque cette voie permet de s'élever au-delà même de Brahmaloka et d'atteindre le monde spirituel, d'où l'on ne revient jamais. Les sanyasis mayavadis se vantent d'être libérés, mais la véritable libération n'est possible que pour celui qui se trouve en contact avec le Seigneur Suprême par la pratique du service de dévotion. Comme l'exprime la formule harim vina na srtim taranti, sans la miséricorde de Krsna, nul ne peut obtenir la libération.
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