SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 4 CHAPITRE 11 Svayambhuva Manu
apaise Dhruva Maharaja.
samyaccha rosam bhadram te
pratipam sreyasam param srutena bhuyasa rajann agadena yathamayam
Dhruva Maharaja était une âme libérée et, en fait, il ne ressentait de colère à l'égard de personne. Cependant, en tant que roi, il était de son devoir de se montrer momentanément courroucé afin de faire respecter la loi et de maintenir l'ordre dans son royaume. L'un des Yaksas avait tué son frère, Uttama, pourtant sans reproche, et Dhruva Maharaja, puisqu.il était roi, avait maintenant pour devoir de faire périr le coupable (oeil pour oeil, dent pour dent). Lorsque vint l'affrontement, Dhruva Maharaja combattit avec fougue et infligea une punition sévère aux Yaksas. Mais la colère est telle que, si on la nourrit, elle s'accroît à l'infini. Aussi, afin d'éviter que la colère royale de Dhruva Maharaja n'excède les limites, Manu eut la bienveillance de refréner l'ardeur de son petit-fils. Ce dernier, comprenant les desseins de son grand-père, cessa le combat sur-le-champ. Dans ce verset, les mots srutena bhuyasa, signifiant "en écoutant constamment", ont une très grande importance. En effet, en écoutant de façon assidue ce qui touche au service de dévotion, on peut venir à bout des impulsions de la colère, laquelle est nuisible à l'accomplissement du service de dévotion. Srila Pariksit Maharaja spécifia que le fait d'écouter constamment le récit des Divertissements du Seigneur constitue la panacée aux maladies liées à l'existence matérielle. En conséquence, chacun se doit d'écouter constamment les récits ayant trait à Dieu, la Personne Suprême, ce qui donne de toujours demeurer équilibré et permet ainsi de progresser sans entrave sur la voie de la spiritualité. La colère que Dhruva Maharaja manifesta à l'encontre des mécréants était tout à fait appropriée. Pour appuyer cette affirmation, racontons une anecdote: un jour, un serpent devint bhakta sous la direction de Narada, qui lui demanda de ne plus mordre qui que ce soit. Mordre les êtres vivants et leur injecter ainsi leur poison mortel est dans la nature des serpents, mais en tant que dévot du Seigneur, il lui fut interdit d'agir ainsi. Malheureusement, les gens profitèrent du comportement non-violent de cet animal et plus particulièrement les enfants, qui se mirent à lui jeter des pierres. Mais lui ne broncha pas, ainsi que son maître spirituel le lui avait demandé. Quelque temps plus tard, il vint à rencontrer Narada et lui confia ses malheurs: "J'ai bien renoncé à cette mauvaise habitude de mordre des êtres innocents, mais maintenant ils me jettent des pierres"; ce à quoi Narada Muni répondit: "Ne mords pas, mais n'oublie pas de dilater ton cou comme si tu t'apprêtais à mordre, et ils s'enfuiront tous." De même, un dévot du Seigneur est toujours non violent car il possède toutes les qualités. Cependant, lorsqu'en ce monde, un bhakta est menacé par autrui, il ne doit pas oublier de se mettre en colère, du moins sur le moment, afin de se débarrasser des mécréants.
yenopasrstat purusal
loka udvijate bhrsam na budhas tad-vasam gacched icchann abhayam atmanah
Un bhakta ou un être saint se doit de ne pas engendrer la terreur chez autrui, et nul ne doit non plus être pour lui une source de crainte. Celui qui ne témoigne aucune hostilité envers son prochain n'aura, lui-même, aucun ennemi. Pourtant, l'exemple de Jésus-Christ, qui eut néanmoins des ennemis et qui fut même crucifié par eux, nous montre qu'il se trouve toujours des êtres démoniaques pour critiquer même des êtres saints. Jamais, toutefois, ces derniers ne se mettront en colère, même s'ils sont très sérieusement provogués.
helanam girisa-bhratur
dhanadasya tvaya krtam yaj jaghnivan punya-janan bhratr-ghnan ity amarsitah
Manu fit ressortir que Dhruva Maharaja s'était rendu coupable d'une offense envers Siva et son frère, Kuvera, puisque les Yaksas appartenaient à la famille de ce dernier. Les Yaksas n'étaient certes pas des êtres ordinaires, et c'est pourquoi ce verset les décrit comme punya-janan, des hommes pieux. Quoi qu'il en soit, Kuvera était maintenant contrarié et Dhruva Maharaja se devait de l'apaiser comme cela lui avait été conseillé.
tam prasadaya vatsasu
sannatya prasrayoktibhih na yavan mahatam tejah kulam no bhibhavisyati
Dans nos rapports quotidiens, nous devons entretenir des relations amicales avec tous les êtres en général, et à plus forte raison, avec des devas aussi prestigieux que Kuvera. Notre conduite doit être telle que nul ne soit porté à se mettre en colère et ne cause par là de préjudice à des individus, à des familles ou à la société.
evam svayambhuvah pautram
anusasya manur dhruvam tenabhivanditah sakam rsibhih sva-puram yayau
Ainsi s'achèvent les enseignements de Bhaktivedanta sur le onzième chapitre du quatrième Chant du Srimad-Bhagavatam, intitulé "Svayambhuva Manu apaise Dhruva Maharaja".
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