SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 8 CHAPITRE 16 Le voeu du payo-vrata.
parair vivasita saham
magna vyasana-sagare aisvaryam srir yasah sthanam hrtani prabalair mama
yatha tani punah sadho
prapadyeran mamatmajah tatha vidhehi kalyanam dhiya kalyana-krttama
sri-suka uvaca
evam abhyarthito ditya kas tam aha smayann iva aho maya-balam visnoh sneha-baddham idam jagat
Ainsi sollicité par Aditi, Kasyapa Muni esquissa un sourire en disant: "Ah! qu'elle est donc puissante l'énergie illusoire de Sri Visnu! Le monde entier se trouve enchaîné par les liens de l'affection pour les enfants!"
Kasyapa Muni compatissait assurément à l'affliction de sa femme, mais il était surpris néanmoins de voir comment le monde entier est influencé par l'affection.
kva deho bhautiko natma
kva catma prakrteh parah kasya ke pati-putradya moha eva hi karanam
Qu'est-ce que le corps matériel, fait de cinq éléments? Il est différent de l'âme. L'âme n'a rien à voir avec les éléments matériels qui composent le corps. Cependant, à cause de l'attachement au corps, l'être vivant est considéré comme un époux ou un fils. Ces liens illusoires proviennent d'une mauvaise compréhension.
L'âme (atma ou jiva) est assurément différente du corps, qui représente une combinaison de cinq éléments matériels. Ce fait, pourtant simple, ne peut être compris à moins que l'on ne soit éduqué spirituellement. Kasyapa Muni rencontra sa femme, Aditi, sur les planètes édéniques, mais le même malentendu règne de par l'univers entier, y compris sur Terre. Il existe différentes catégories d'êtres vivants, mais tous vivent plus ou moins selon une conception corporelle de l'existence. En d'autres termes, tous les êtres vivants du monde matériel sont plus ou moins dénués d'éducation spirituelle. La civilisation védique, cependant, se fonde sur une éducation spirituelle, et celle-ci est à la base de la Bhagavad-gita, enseignée à Arjuna. Au début de la Bhagavad-gita, Krsna apprend à Arjuna à comprendre que l'âme spirituelle est différente du corps.
upatisthasva purusam
bhagavantam janardanam sarva-bhuta-guha-vasam vasudevam jagad-gurum
Par ces paroles, Kasyapa Muni essaya d'apaiser sa femme. Aditi avait fait appel à son époux matériel —et bien entendu, cela est louable—, mais en fait ceux auxquels nous sommes liés par des liens matériels ne peuvent rien faire de bien pour nous. Si une bonne chose peut être accomplie, elle l'est par Dieu, la Personne Suprême, Vasudeva. De ce fait, Kasyapa Muni conseilla à sa femme, Aditi, d'adorer Sri Vasudeva, qui demeure dans le coeur de chacun. Il reste l'ami de tous les êtres et Il est connu sous le nom de Janardana parce qu'Il peut tuer tous les ennemis. Il existe trois modes d'influence de la nature matérielle —la vertu, la passion et l'ignorance—, et au-delà, transcendant cette nature matérielle, se trouve une autre existence, appelée suddha-sattva. Dans le monde matériel, l'influence de la vertu est considérée comme la meilleure, mais à cause de la contamination matérielle même la vertu est parfois submergée par la passion et l'ignorance. Cependant, quand un être transcende la compétition existant entre ces influences et s'absorbe dans le service de dévotion, il s'élève au-delà des trois gunas de la nature matérielle. Dans cette position transcendantale, l'être possède une conscience pure. Sattvam visuddham vasudeva-sabditam (S.B.,4.3.23). Au-delà de la nature matérielle se trouve le niveau appelé vasudeva, où l'on est libéré de la contamination matérielle. Ce n'est qu'une fois ce niveau atteint que l'on peut percevoir Dieu, la Personne Suprême, Vasudeva. Ainsi la condition vasudeva comble un besoin spirituel. Vasudevah sarvam iti sa mahatma sudurlabhah. Celui qui réalise Vasudeva, Dieu, la Personne Suprême, devient par là quelqu'un d'exceptionnel. Paramatma (Vasudeva) Se tient dans le coeur de tous les êtres, comme le confirme la Bhagavad-gita:
Quiconque se trouve perplexe devrait chercher refuge aux pieds pareils-au-lotus de Vasudeva, Krsna, lequel donnera à Son dévot l'intelligence qui l'aidera à surmonter toutes difficultés et à retourner en sa demeure originelle, auprès de Dieu. Kasyapa Muni conseilla à sa femme de chercher refuge aux pieds pareils-au-lotus de Vasudeva, Krsna, de manière à résoudre facilement tous ses problèmes. Ainsi Kasyapa Muni se révéla être un maître spirituel idéal. Il n'avait pas la sottise de se présenter comme une personnalité élevée, sur le même plan que Dieu. C'était véritablement un guru authentique car il conseilla à sa femme de chercher refuge aux pieds pareils-au-lotus de Vasudeva. Celui qui apprend à son subordonné ou à son disciple l'art d'adorer Vasudeva est véritablement un maître spirituel authentique. Le mot jagad-gurum revêt une grande importance à cet égard. Kasyapa Muni ne se déclara pas faussement jagad-guru bien qu'en réalité il le fut puisqu'il plaidait la cause de Vasudeva. En fait, Vasudeva est jagad-guru, comme on le mentionne clairement ici (vasudevam jagad-gurum). Celui qui enseigne les instructions de Vasudeva, la Bhagavad-gita, a même valeur que vasudevam jagad-gurum. Cependant, si quelqu'un n'enseigne pas cette instruction —telle qu'elle est— et se déclare lui-même jagad-guru, il trompe simplement le public. Krsna est jagad-guru, et celui qui enseigne l'instruction de Krsna telle qu'elle est, en Son nom, peut être accepté comme jagad-guru. On ne peut accepter comme tel quiconque élabore ses propres théories; celui-là devient faussement jagad-guru.
Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare |