SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 8 CHAPITRE 16 Le voeu du payo-vrata.
sa vidhasyati te kaman
harir dinanukampanah amogha bhagavad-bhaktir netareti matir mama
Il existe trois sortes d'hommes, que l'on qualifie d'akama, moksa-kama et sarva-kama. Celui qui essaie d'être libéré du monde matériel est dit moksa-kama, celui qui désire jouir le plus possible du monde matériel est dit sarva-kama, et celui qui a comblé tous ses souhaits et n'a plus d'autres désirs matériels est dit akama. Un bhakta n'a aucun désir. Sarvopadhi-vinir-muktam tat-paratvena nirmalam. Il est purifié et libre de tout désir matériel. Le moksa-kami veut atteindre la libération en se fondant dans l'existence du Brahman Suprême; à cause de ce désir de se fondre dans l'existence du Seigneur, il n'est pas encore pur. Et puisque ceux qui aspirent à la libération sont impurs, les karmis, qui ont tant de désirs à combler, doivent assurément l'être eux aussi. Cependant, les sastras disent:
Kasyapa Muni vit que sa femme, Aditi, avait de nombreux désirs matériels concernant le bien-être de ses fils, mais il lui recommanda pourtant de se consacrer au service de dévotion offert à Dieu, la Personne Suprême. En d'autres termes, que l'on soit un karmi, un jnani, un yogi ou un bhakta, on doit invariablement chercher refuge aux pieds pareils-au-lotus de Vasudeva et Lui offrir un service d'amour transcendantal de telle sorte que tous ses désirs puissent être dûment comblés. Krsna est dina-anukampana: Il est très miséricordieux envers chacun. En conséquence, si quelqu'un veut satisfaire ses désirs matériels, Krsna l'aide. Bien entendu, si un bhakta est très sincère, le Seigneur, pour lui témoigner une faveur spéciale, refusera de combler ses désirs matériels et le bénira directement en lui accordant de Le servir avec une dévotion pure, inconditionnelle. Il est dit dans le Caitanya-caritamrta (Madhya 22.38-39):
ami--vijna, ei murkhe 'visaya' kene diba?
sri-aditir uvaca
kenaham vidhina brahmann upasthasye jagat-patim yatha me satya-sankalpo vidadhyat sa manoratham
O brahmana, enseigne-moi les principes régulateurs par lesquels je peux adorer le maître suprême du monde afin que le Seigneur soit satisfait de moi et comble tous mes désirs.
"L'homme propose, Dieu dispose" dit le proverbe. Une personne peu bien désirer beaucoup de choses, mais à moins que ces désirs ne soient comblés par Dieu, la Personne Suprême, ils ne pourront être exaucés. La satisfaction des désirs est appelée satya-sankalpa. Ici le mot satya-sankalpa revêt une grande importance. Aditi s'en remit à la miséricorde de son époux afin qu'il lui donne des directives pour adorer Dieu, la Personne Suprême, et voir ainsi tous ses désirs comblés. Un disciple doit tout d'abord décider d'adorer le Seigneur Suprême; alors, le maître spirituel lui donnera des directives correctes. Un bhakta ne peut pas donner des ordres à son maître spirituel, tout comme un patient ne peut demander à son médecin de lui prescrire une certaine sorte de médicament. Là commence l'adoration de Dieu, la Personne Suprême. Comme le confirme la Bhagavad-gita (7.16):
adisa tvam dvija-srestha
vidhim tad-upadhavanam asu tusyati me devah sidantyah saha putrakaih
Parfois des personnes d'intelligence médiocre demandent si l'on doit approcher un guru pour apprendre le service de dévotion afin de s'élever spirituellement. La réponse est donnée ici —en fait, non seulement ici, mais aussi dans la Bhagavad-gita, où Arjuna accepta Krsna comme son guru (sisyas te ham sadhi mam tvam prapannam). Les Vedas enseignent aussi: tad-vijnanar-tham sa gurum evabhigacchet —on doit s'en remettre à un guru afin d'être correctement guidé si l'on aspire sérieusement à progresser dans la vie spirituelle. Le Seigneur déclare qu'il faut vénérer l'acarya, le représentant de Dieu, la Personne Suprême (acaryam mam vijaniyat). On doit absolument comprendre cela. Le Caitanya-caritamrta précise que le guru est la manifestation de Dieu, la Personne Suprême. Par conséquent, selon toutes les injonctions contenues dans les sastras et les exemples probants tirés de la vie des bhaktas, on doit s'en remettre à un guru. Aditi accepta son époux comme guru, afin qu'il lui montre comment progresser dans la conscience spirituelle, le service de dévotion, en adorant Dieu, la Personne Suprême.
sri-kasyapa uvaca
etan me bhagavan prstah praja-kamasya padmajah yad aha te pravaksyami vratam kesava-tosanam
Lorsque je voulus avoir une descendance, j'en fis la demande auprès de Brahma, qui est né d'une fleur de lotus. Maintenant, je vais t'expliquer la méthode que Brahma m'enseigna alors et par laquelle on peut satisfaire Kesava, le Seigneur Suprême.
La voie du service de dévotion est ici plus amplement expliquée. Kasyapa Muni désirait apprendre à Aditi la pratique que lui avait recommandée Brahma afin de satisfaire Dieu, la Personne Suprême. Voilà qui a de la valeur. Lorsqu'un guru instruit son disciple, il n'invente pas une nouvelle méthode. Le guru enseigne à son disciple une pratique autorisée qu'il a lui-même reçue de son guru. C'est ce que l'on appelle la filiation spirituelle (evam parampara-praptam imam rajarsayo viduh). Tel est le système védique authentique qui permet de savoir comment pratiquer le service de dévotion, grâce auquel on peut satisfaire Dieu, la Personne Suprême. Il est, par conséquent, essentiel de trouver un authentique guru, ou maître spirituel. Est maître spirituel autorisé celui qui a reçu la miséricorde de son propre guru, lui-même authentique du fait qu'il a reçu la miséricorde de son guru. Voilà ce qu'on appelle le système de la parampara. Si on ne suit pas ce principe, on récitera en vain le mantra reçu. De nos jours, il existe beaucoup de gurus malhonnêtes qui inventent des mantras donnant à espérer un progrès matériel, mais non spirituel. De toute façon, le mantra ne peut produire les effets attendus s'il est inventé. Les mantras et la pratique du service de dévotion possèdent une puissance spéciale, à condition d'être enseignés par une personne autorisée.
phalgunasyamale pakse
dvadasaham payo-vratam arcayed aravindaksam bhaktya paramayanvitah
Adorer le Seigneur Suprême, Sri Visnu, avec dévotion signifie suivre l'arcana-marga.
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