SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 8
CHAPITRE 17

Le Seigneur Suprême
accepte de devenir
le fils d'Aditi.

VERSET 21

sri-suka uvaca
etavad uktva bhagavams
tatraivantaradhiyata
aditir durlabham labdhva
harer janmatmani prabhoh
upadhavat patim bhaktya
paraya krta-krtyavat

TRADUCTION

Sukadeva Gosvami dit:
Ayant ainsi parlé, Dieu, la Personne Suprême, disparut de l'endroit même où Il Se trouvait. Aditi, qui avait reçu la bénédiction insigne d'avoir bientôt le Seigneur pour fils, estima avoir obtenu toute satisfaction; pleine de dévotion, elle s'en alla rejoindre son époux.

VERSET 22

sa vai samadhi-yogena
kasyapas tad abudhyata
pravistam atmani harer
amsam hy avitatheksanah

TRADUCTION

Absorbé dans sa méditation, Kasyapa Muni, dont la vision n'est jamais fausse, put voir qu'une manifestation plénière de Dieu, la Personne Suprême, avait pénétré en lui.

VERSET 23

so dityam viryam adhatta
tapasa cira-sambhrtam
samahita-mana rajan
daruny agnim yathanilah

TRADUCTION

O roi, tout comme le vent contribue à la friction de deux morceaux de bois et allume ainsi un feu, Kasyapa Muni, complètement absorbé par sa méditation transcendantale sur Dieu, la Personne Suprême, transféra sa puissance dans le sein d'Aditi.

TENEUR ET PORTEE

Deux morceaux de bois qui se frottent l'un contre l'autre, remués par le vent, peuvent donner lieu à un feu de forêt. Pourtant, le feu ne provient réellement ni du bois ni du vent; il reste toujours différent de ces deux éléments. De même, on peut comprendre ici que l'union de Kasyapa Muni et d'Aditi n'avait rien de commun avec les rapports sexuels d'êtres humains ordinaires. Dieu, la Personne Suprême, n'a rien à voir avec les sécrétions humaines produites lors d'un rapport sexuel. Il demeure toujours complètement au-delà de telles combinaisons matérielles.

Le Seigneur dit dans la Bhagavad-gita (9.29): samo ham sarva-bhutesu —"Je suis impartial envers tous les êtres vivants." Cependant, afin de protéger les bhaktas et d'anéantir les asuras fauteurs de troubles, le Seigneur pénétra dans le sein d'Aditi. Il s'agit donc là d'un Divertissement transcendantal du Seigneur, qui ne doit pas être mal interprété. Il ne faut pas croire que le Seigneur devint le fils d'Aditi comme un enfant ordinaire, qui naît de l'union sexuelle d'un homme et d'une femme.

Dans ces jours de controverse, il peut être approprié ici d'expliquer l'origine de la vie. La force vitale de l'être vivant —l'âme— est différente de l'ovule et de la semence. Bien que l'âme conditionnée n'ait rien à voir avec les cellules reproductrices de l'homme et de la femme, suivant ses actes elle sera placée dans une condition appropriée (karmana daiva-netrena). La vie n'est donc pas le produit de deux sécrétions; elle reste indépendante de tous les éléments matériels. Comme l'explique parfaitement la Bhagavad-gita, l'être vivant n'est sujet à aucune réaction matérielle. Il ne peut être brûlé par le feu, ni coupé par des armes tranchantes, ni mouillé par l'eau, ni desséché par l'air. Il est complètement différent des éléments physiques, mais par un arrangement supérieur il est placé au sein de ces éléments matériels. Il se situe toujours au-delà de tout contact matériel (asango hy ayam purusah), mais parce qu'il se trouve dans une condition matérielle, il souffre des réactions que lui imposent les modes d'influence de la nature.

purusah prakrti-stho hi
bhunkte prakrtijan gunan
karanam guna-sango sya
sad-asad-yoni-janmasu

"Au contact de la nature matérielle, l'être vivant adopte différents modes de vie, tirant jouissance des trois gunas; il connaît ainsi souffrances et plaisirs au sein de diverses espèces." (B.g.,13.22) Bien que l'être vivant existe au-delà des éléments matériels, il est placé dans des conditions matérielles, et doit ainsi souffrir des conséquences de ses actes matériels.

VERSET 24

aditer dhisthitam garbham
bhagavantam sanatanam
hiranyagarbho vijnaya
samide guhya-namabhih

TRADUCTION

Quand Brahma comprit que Dieu, la Personne Suprême, Se trouvait dans le sein d'Aditi, il offrit des prières au Seigneur en récitant Ses Noms divins.

TENEUR ET PORTEE

Dieu, la Personne Suprême, existe partout (andantara-stha-paramanu-cayantara-stham). En conséquence, quand on chante Ses Noms transcendantaux —hare krsna hare krsna krsna krsna hare hare hare rama hare rama rama rama hare hare—, le Seigneur Se montre automatiquement satisfait par un tel sankirtana. Ce n'est pas qu'Il soit absent; Il est bel et bien présent. Et quand un bhakta prononce le Nom transcendantal, il ne s'agit pas d'un son matériel. Aussi, Dieu, la Personne Suprême, est-Il naturellement satisfait. Le bhakta sait que le Seigneur est partout présent et qu'on peut Le satisfaire simplement en chantant Son Saint Nom.

VERSET 25

sri-brahmovaca
jayorugaya bhagavann
urukrama namo stu te
namo brahmanya-devaya
tri-gunaya namo namah

TRADUCTION

Brahma dit:
O Seigneur Suprême, gloire à Toi, que tous honorent et dont les Actes sont tous extraordinaires. Je T'offre mon hommage respectueux, ô Seigneur des spiritualistes, maître des trois gunas. Sans fin reçois mon hommage respectueux.


Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare
Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare