SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 8
CHAPITRE 19

Sri Vamanadeva
demande la charité à
Bali Maharaja.

VERSET 11

sa tan-niketam parimrsya sunyam
apasyamanah kupito nanada
ksmam dyam disah kham vivaran samudran
visnum vicinvan na dadarsa virah

TRADUCTION

Ayant trouvé la demeure de Sri Visnu déserte, Hiranyakasipu se mit à Le chercher partout. Furieux de ne pas Le trouver, il partit en vociférant fouiller l'univers entier: il parcourut ainsi la surface de la Terre, les systèmes planétaires supérieurs, toutes les directions ainsi que toutes les cavernes et les océans. Mais Hiranyakasipu, le plus grand des héros, ne vit le Seigneur nulle part.

VERSET 12

apasyann iti hovaca
mayanvistam idam jagat
bhratr-ha me gato nunam
yato navartate puman

TRADUCTION

Ne voyant pas le Seigneur, Hiranyakasipu dit:
J'ai cherché dans tout l'univers, mais je n'ai pu trouver Visnu, qui a tué mon frère. Il a sûrement dû aller en ce lieu d'où personne ne revient. [En d'autres termes, Il doit être mort].

TENEUR ET PORTEE

Les athées adoptent généralement la conclusion philosophique de Buddha, selon laquelle tout finit avec la mort. Hiranyakasipu, lui-même un athée, pensait de la sorte. Comme Sri Visnu lui restait invisible, il pensa que le Seigneur était mort. Même aujourd'hui, nombreux sont ceux qui adhèrent à la philosophie selon laquelle Dieu est mort. Mais Dieu n'est jamais mort. Même l'être vivant, qui est une parcelle de Dieu, ne meurt jamais. Na jayate mriyate va kadacit: "L'âme ne connaît ni la naissance ni la mort." C'est ce qu'affirme la Bhagavad-gita (2.20). Même l'être vivant ordinaire ne naît ni ne meurt jamais, ce qui est vrai également, et à plus forte raison, de Dieu, la Personne Suprême, le maître de tous les êtres vivants. Il ne doit certainement connaître ni la naissance ni la mort. Ajo pi sann avyayatma (B.g.,4.6). Le Seigneur et l'être vivant existent tous deux en tant que personnalités incréées et immortelles. La conclusion d'Hiranyakasipu, selon laquelle Visnu était mort, était donc fausse.

Comme l'indiquent les mots yato navartate puman, il existe sans aucun doute un royaume spirituel et quiconque s'y rend ne retourne jamais dans le monde matériel. La Bhagavad-gita (4.9) le confirme: tyaktva deham punar janma naiti mam eti so rjuna. D'un point de vue matériel, chaque être vivant meurt; la mort est inévitable. Toutefois, les karmis, les jnanis et les yogis reviennent dans le monde matériel après leur mort, au contraire des bhaktas. Bien entendu, si un bhakta n'est pas vraiment parfait, il renaît dans le monde matériel, mais dans une condition très élevée, soit dans une riche famille, soit dans une famille de brahmanas parmi les plus purs (sucinam srimatam gehe), afin d'achever le développement de sa conscience spirituelle. Ceux qui ont parfaitement suivi jusqu'au bout la voie de la conscience de Krsna et qui sont dénués de tout désir matériel retournent à la demeure de Dieu, la Personne Suprême (yad gatva na nivartante tad dhama paramam mama). Le même fait est ici mentionné: yato navartate puman. Toute personne qui retourne auprès de Dieu, en sa demeure originelle, ne revient pas dans le monde matériel.

VERSET 13

vairanubandha etavan
amrtyor iha dehinam
ajnana-prabhavo manyur
aham-manopabrmhitah

TRADUCTION

La colère d'Hiranyakasipu contre Sri Visnu persista jusqu'à sa mort. D'autres personnes empêtrées dans un concept corporel de la vie demeurent sous l'emprise de la colère uniquement à cause du faux ego et de la grande influence de l'ignorance.

TENEUR ET PORTEE

En général, même si l'âme conditionnée est en colère, sa colère n'est pas perpétuelle, mais temporaire. Elle est due à l'influence de l'ignorance. Hiranyakasipu, lui, maintint son animosité et sa colère jusqu'au moment de la mort. Il n'oublia jamais ses sentiments vengeurs contre Visnu, qui avait tué son frère, Hiranyaksa. D'autres êtres vivant selon une conception corporelle de la vie sont en colère contre leurs ennemis, mais pas contre Sri Visnu. Hiranyakasipu, cependant, était perpétuellement en colère, ceci non seulement à cause d'un vain orgueil mais aussi à cause d'une animosité constante à l'égard de Visnu.

VERSET 14

pita prahrada-putras te
tad-vidvan dvija-vatsalah
svam ayur dvija-lingebhyo
devebhyo dat sa yacitah

TRADUCTION

Ton père, Virocana, le fils de Maharaja Prahlada, aimait beaucoup les brahmanas. Bien qu'il sût parfaitement que les brahmanas qui étaient venus le voir étaient en fait des devas déguisés, il accéda à leur requête et leur donna la durée de sa vie.

TENEUR ET PORTEE

Maharaja Virocana, le père de Bali, appréciait tant les brahmanas que bien qu'il sût que ceux qui lui demandaient la charité étaient des devas déguisés en brahmanas, il n'en accepta pas moins de les satisfaire.

VERSET 15

bhavan acaritan dharman
asthito grhamedhibhih
brahmanaih purvajaih surair
anyais coddama-kirtibhih

TRADUCTION

Tu as aussi observé les principes suivis par de prestigieux brahmanas chefs de famille, par tes ancêtres et par de grands héros qui sont extrêmement célèbres pour leurs hauts faits.


Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare
Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare