SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 8 CHAPITRE 19 Sri Vamanadeva
demande la charité à Bali Maharaja.
pratisrutam tvayaitasmai
yad anartham ajanata na sadhu manye daityanam mahan upagato nayah
esa te sthanam aisvaryam
sriyam tejo yasah srutam dasyaty acchidya sakraya maya-manavako harih
Srila Visvanatha Cakravarti Thakura explique à cet égard que le mot harih signifie "celui qui enlève". Si un être rétablit sa relation avec Hari, le Seigneur Suprême enlèvera toutes ses souffrances. Au début, Il semblera aussi lui enlever toutes ses possessions matérielles, sa réputation, son éducation et sa beauté. Comme l'explique le Srimad-Bhagavatam (10.88.8): yasyaham anugrhnami harisye tad-dhanam sanaih. Le Seigneur dit à Maharaja Yudhisthira : "La première manifestation de Ma miséricorde envers un bhakta, c'est que Je lui enlève toutes ses richesses matérielles, et surtout son argent." Il s'agit là d'une faveur spéciale du Seigneur envers un bhakta sincère. Si un bhakta sincère désire Krsna plus que tout, mais en même temps reste attaché à des possessions matérielles —ce qui entrave son avancement dans la conscience de Krsna— le Seigneur usera d'un stratagème et lui enlèvera toutes ses possessions. Sukracarya explique ici que ce nain brahmana va tout prendre. Ainsi indique-t-il que le Seigneur prendra toutes les possessions matérielles de l'être, ainsi que son mental. Si un bhakta remet son mental aux pieds pareils-au-lotus de Krsna (sa vai manah krsna-padaravindayoh), il pourra naturellement tout sacrifier pour Le satisfaire. Bien que Bali Mararaja fût un bhakta, il était attaché à ses possessions matérielles; c'est pourquoi le Seigneur, Se montrant très bon envers lui, lui témoigna une faveur spéciale en apparaissant en tant que Sri Vamanadeva pour lui enlever tous ses biens, ainsi que son mental.
tribhih kramair imal lokan
visva-kayah kramisyati sarvasvam visnave dattva mudha vartisyase katham
Bali Maharaja aurait pu objecter qu'il n'avait promis que trois pas de terre. Mais Sukracarya, en brahmana très érudit, comprit immédiatement qu'il s'agissait là d'un plan de Hari, dissimulé sous les traits d'un brahmacari. Les mots mudha vartisyase katham révèlent que Sukracarya appartenait à la classe des prêtres brahmanas, lesquels sont surtout préoccupés de recevoir des rémunérations de leurs disciples. De ce fait, quand Sukracarya vit que Bali Maharaja risquait de perdre toutes ses possessions, il réalisa que cela causerait un grave préjudice, non seulement au roi, mais aussi à la propre famille de Sukracarya, qui dépendait de la miséricorde de Bali Maharaja. Voilà la différence entre le vaisnava et le smarta-brahmana. Un smarta-brahmana est toujours intéressé, alors qu'un vaisnava ne désire que satisfaire Dieu, la Personne Suprême. Vu les dires de Sukracarya, il semble n'être à tous égards qu'un smarta-brahmana, soucieux de ses propres intérêts.
kramato gam padaikena
dvitiyena divam vibhoh kham ca kayena mahata tartiyasya kuto gatih
Sukracarya voulut expliquer à Bali Maharaja comment Sri Vamanadeva le tromperait. "Tu as promis trois pas" dit-il, "cependant, en deux enjambées, il en sera fini de toutes tes possessions. Comment Lui donneras-tu alors un endroit pour Son troisième pas?" Sukracarya ne savait pas que le Seigneur protège Son dévot. Le bhakta doit risquer tout ce qui est en sa possession pour le service du Seigneur, mais il est toujours protégé et n'est jamais vaincu. Selon des calculs matériels, Sukracarya pensait que Bali Maharaja ne serait en aucune circonstance capable de tenir sa promesse envers le brahmacari, Sri Vamanadeva.
nistham te narake manye
hy apradatuh pratisrutam pratisrutasya yo nisah pratipadayitum bhavan
Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare |