SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 8 CHAPITRE 20 Bali Maharaja cède
l'univers à Sri Vamanadeva.
yajanti yajnam kratubhir yam adrta
bhavanta amnaya-vidhana-kovidah sa eva visnur varado stu va paro dasyamy amusmai ksitim ipsitam mune
Siva déclare:
yadyapy asav adharmena
mam badhniyad anagasam tathapy enam na himsisye bhitam brahma-tanum ripum
Si Sri Visnu dans Son apparence normale était venu trouver Bali Maharaja pour lui demander quelque chose, celui-ci n'aurait certainement pas refusé Sa requête. Mais afin de Se divertir un peu en compagnie de Son dévot, le Seigneur Se déguisa en brahmana-brahmacari et vint ainsi lui mendier trois pas de terre.
esa va uttamasloko
na jihasati yad yasah hatva mainam hared yuddhe sayita nihato maya
Les dires de Bali Maharaja, selon lesquels Visnu serait tué par lui, ne revêtent pas en fait une signification directe, car Visnu ne peut être tué par personne. Il peut tuer tout le monde, mais Lui, personne ne peut Le tuer. Aussi, la véritable signification du mot "gisant" est que Sri Visnu viendrait habiter le coeur de Bali Maharaja. Sri Visnu est vaincu par Son bhakta du fait de son service de dévotion; sinon, nul ne peut vaincre le Seigneur.
sri-suka uvaca
evam asraddhitam sisyam anadesakaram guruh sasapa daiva-prahitah satya-sandham manasvinam
Alors, le maître spirituel, Sukracarya, inspiré par le Seigneur Suprême, maudit son prestigieux disciple Bali Maharaja, qui était si magnanime et si fixé dans la véracité qu'au lieu de respecter les instructions de son maître spirituel, il voulait désobéir à son ordre.
La différence entre le comportement de Bali Maharaja et celui de Sukracarya venait du fait que Bali Maharaja avait déjà développé en lui de l'amour pour Dieu, au contraire de son maître spirituel, qui était surtout un prêtre voué à des rituels routiniers. Ainsi Sukracarya n'était-il jamais inspiré par le Seigneur à développer son service de dévotion. Comme le Seigneur l'explique Lui-même dans la Bhagavad-gita (10.10):
Les bhaktas qui s'absorbent vraiment avec foi et amour dans le service de dévotion sont inspirés par Dieu, la Personne Suprême. Les vaisnavas ne sont jamais concernés par les smarta-brahmanas ritualistes. Srila Sanatana Gosvami a donc compilé le Hari-bhakti-vilasa afin de guider les vaisnavas, qui ne suivent jamais le smarta-viddhi. Bien que le Seigneur Suprême réside dans le coeur de chacun, à moins d'être un vaisnava, d'être absorbé dans le service de dévotion, on ne recevra pas de conseil substantiel, fiable permettant de retourner auprès de Dieu, dans le monde spirituel. De telles instructions sont réservées aux bhaktas. Dans ce verset, les mots daiva-prahitah, "étant inspiré par le Seigneur Suprême", revêtent donc une importance particulière. Sukracarya aurait dû encourager Bali Maharaja à tout donner à Sri Visnu, ce qui aurait été un signe d'amour pour le Seigneur Suprême. Mais il ne le fit pas. Au contraire, il voulut punir son disciple dévoué en le maudissant.
drdham pandita-many ajnah
stabdho sy asmad-upeksaya mac-chasanatigo yas tvam acirad bhrasyase sriyah
Srila Visvanatha Cakravarti Thakura dit que Bali Maharaja n'était pas un pandita-mani, ou quelqu'un qui se considère à tort comme savant; au contraire, c'était un pandita-manya-jnah, quelqu'un de si érudit que toutes les autres personnes savantes le vénèrent. Et comme il était si savant, il pouvait désobéir à l'ordre de son prétendu maître spirituel. Il n'avait peur d'aucune condition matérielle. Tous ceux sur qui veille Sri Visnu n'ont pas à se soucier de qui que ce soit. Il était donc impossible que Bali Maharaja soit jamais privé de toute sa prospérité. On ne peut comparer les richesses offertes par Dieu, la Personne Suprême, aux richesses obtenues par le karma-kanda. En d'autres termes, si un dévot du Seigneur vient à bénéficier de grands avantages, il faut y voir un cadeau de Dieu, la Personne Suprême. Une telle richesse ne sera jamais perdue tandis que celle qu'on obtient par des actes intéressés peut l'être à tout moment.
Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare |