SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 8
CHAPITRE 23

Les devas reconquièrent
les planètes édéniques.

VERSET 11-12

sri-suka uvaca
ajnam bhagavato rajan
prahrado balina saha
badham ity amala-prajno
murdhny adhaya krtanjalih

parikramyadi-purusam
sarvasura-camupatih
pranatas tad-anujnatah
pravivesa maha-bilam

TRADUCTION

Srila Sukadeva Gosvami dit:
O roi Pariksit, Prahlada Maharaja, le maître de tous les chefs démoniaques, accompagné de Bali Maharaja, joignit les mains et inclina la tête devant la volonté du Seigneur Suprême. Ayant acquiescé à la demande du Seigneur, il accomplit autour de Lui une marche circulaire, Lui offrit son hommage respectueux, puis se rendit sur la planète inférieure dénommée Sutala.

VERSET 13

athahosanasam rajan
harir narayano ntike
asinam rtvijam madhye
sadasi brahma-vadinam

TRADUCTION

Hari, le Seigneur Suprême, Narayana, S'adressa ensuite à Sukracarya, qui était assis non loin de là, avec les prêtres au milieu de l'assemblée [brahma, hota, udgata et adhvaryu]. O Maharaja Pariksit, ces adeptes étaient tous des brahma-vadis, des partisans des principes védiques concernant l'accomplissement des sacrifices.

VERSET 14

brahman santanu sisyasya
karma-cchidram vitanvatah
yat tat karmasu vaisamyam
brahma-drstam samam bhavet

TRADUCTION

O Sukracarya, meilleur des brahmanas, veuille expliquer la faute ou la défaillance de ton disciple Bali Maharaja, qui se consacrait à l'accomplissement de sacrifices. Cette faute sera annulée si elle est jugée en présence d'authentiques brahmanas.

TENEUR ET PORTEE

Après le départ de Bali Maharaja et de Prahlada Maharaja pour la planète Sutala, Sri Visnu demanda à Sukracarya quelle faute Bali Maharaja avait commise pour qu'il le maudisse. On pourrait objecter que les fautes de Bali Maharaja ne pouvaient être jugées puisqu'il avait quitté les lieux. En réponse à cela, Sri Visnu informa Sukracarya que la présence de Bali Maharaja n'était pas nécessaire, car ses fautes et ses faiblesses pourraient être effacées si elles étaient jugées en présence de brahmanas. Comme on le verra dans le prochain verset, Bali Maharaja n'avait commis aucune faute et Sukracarya l'avait maudit sans raison. Néanmoins, cela valait mieux pour lui; en effet, il perdit tous ses biens du fait de la malédiction de Sukracarya et le résultat en fut que Dieu, la Personne Suprême, lui montra Sa grâce en récompense de sa solide foi dans le service de dévotion. En fait, un dévot du Seigneur n'est pas obligé de se vouer à des activités intéressées. Comme le démontrent les sastras, sarvarhanam acyutejya (S.B.,4.31.14). Adorer Acyuta, la Personne Suprême, permet de satisfaire tout le monde. Le sacrifice de Bali Maharaja ne présentait aucune imperfection, car il avait satisfait Dieu, la Personne Suprême.

VERSET 15

sri-sukra uvaca
kutas tat-karma-vaisamyam
yasya karmesvaro bhavan
yajneso yajna-purusah
sarva-bhavena pujitah

TRADUCTION

Sukracarya dit:
O Seigneur, Tu es Celui qui bénéficie de tous les sacrifices et qui en établit les règles, et Tu es le yajna-purusah, Celui à qui on offre tous les sacrifices. Quel risque de défaillance ou d'erreur celui qui T'a satisfait pleinement peut-il rencontrer dans l'accomplissement du sacrifice?

TENEUR ET PORTEE

Dans la Bhagavad-gita (5.29) le Seigneur déclare: bhoktaram yajna-tapasam sarva-loka-mahesvaram —c'est Lui, le propriétaire suprême, qu'il faut satisfaire quand on accomplit des sacrifices. Le Visnu Purana (3.8.9) établit:

varnasramacaravata
purusena parah puman
visnur aradhyate pantha
nanyat tat-tosa-karanam

Tous les sacrifices védiques sont accomplis afin de satisfaire Sri Visnu, le yajna-purusa. Les divisions de la société —brahmana, ksatriya, vaisya, sudra, brahmacarya, grhastha, vanaprastha et sannyasa— sont toutes destinées à la satisfaction du Seigneur Suprême, Visnu. Agir en accord avec ce principe de l'institution du varnasrama est appelé varnasramacarana. Dans le Srimad-Bhagavatam (1.2.13), Suta Gosvami affirme:

atah pumbhir dvija-srestha
varnasrama-vibhagasah
svanusthitasya dharmasya
samsiddhir hari-tosanam

"Ainsi a-t-il été conclu, ô meilleur des deux-fois-nés, que la plus haute perfection que l'on puisse atteindre en s'acquittant de ses devoirs dans l'institution du varnasrama est de satisfaire le Seigneur, Sri Hari." Tout est destiné à la satisfaction de Dieu, la Personne Suprême. Comme Bali Maharaja avait fait plaisir au Seigneur, il n'avait donc commis aucune faute et Sukracarya reconnut qu'il avait mal agi en le maudissant.


Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare
Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare