SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 8 CHAPITRE 24 Matsya, l'avatara-Poisson.
jano janasyadisate satim gatim
yaya prapadyeta duratyayam tamah tvam tv avyayam jnanam amogham anjasa prapadyate yena jano nijam padam
Les soi-disant gurus instruisent leurs disciples en vue d'un profit matériel. L'un conseille de méditer de manière à accroître son intelligence afin de conserver un corps apte aux plaisirs des sens, l'autre déclare que la sexualité constitue le but ultime de la vie et que l'on doit donc s'y consacrer autant que cela est possible. Ce sont là les instructions de gurus insensés. En d'autres termes, celui qui écoute les instructions d'un tel "guru" demeure perpétuellement dans l'existence matérielle et endure les tribulations qu'elle lui impose. Mais l'homme assez intelligent pour suivre les instructions de Dieu, la Personne Suprême, telles qu'elles sont énoncées dans la Bhagavad-gita ou dans la présentation de la philosophie sankhya par Kapiladeva, peut très vite atteindre la libération et retrouver sa condition originelle, spirituelle. Les mots nijam padam présentent une importance particulière. L'être vivant, partie infinitésimale de Dieu, la Personne Suprême, a le droit, de par son origine, de vivre à Vaikuntha, dans le monde spirituel, où on ne connaît aucune anxiété. Il devrait donc obéir aux instructions du Seigneur Suprême. Alors, comme l'affirme la Bhagavad-gita: tyaktva deham punar janma naiti mam eti so rjuna —il retournera à Dieu, dans sa demeure originelle, quand il quittera son corps. Le Seigneur vit dans le monde spirituel dans Sa Forme personnelle originelle, et le bhakta qui suit Ses instructions retourne auprès de Lui (mam eti). En tant que personne spirituelle, ce bhakta retourne auprès de Dieu, la Personne Suprême, pour jouer et danser avec Lui; tel est le but ultime de la vie.
tvam sarva-lokasya suhrt priyesvaro
hy atma gurur jnanam abhista-siddhih tathapi loko na bhavantam andha-dhir janati santam hrdi baddha-kamah
Ce verset explique le pourquoi de la sottise. L'âme conditionnée dans le monde matériel nourrit d'innombrables désirs matériels, et de ce fait ne peut connaître Dieu, la Personne Suprême, bien qu'Il soit présent dans le coeur de chacun (isvarah sarva-bhutanam hrd-dese rjuna tisthati). C'est à cause de cette sottise que l'on ne peut suivre les instructions du Seigneur, bien qu'Il soit disposé à instruire chacun à la fois de l'intérieur et de l'extérieur. Le Seigneur dit: dadami buddhi-yogam tam yena mam upayanti te. En d'autres termes, Il peut nous donner des instructions sur le service de dévotion, grâce auquel nous pourrons regagner notre demeure originelle, auprès de Lui. Malheureusement, la masse des gens n'adopte pas ce service de dévotion. Le Seigneur, demeurant dans le coeur de chacun, peut donner toutes les instructions nécessaires pour retourner à Lui, dans le monde spirituel, mais à cause de la concupiscence l'homme se consacre à des activités matérielles et ne Le sert pas. Ainsi se prive-t-il du bienfait des instructions du Seigneur. On peut comprendre par la spéculation intellectuelle que l'on n'est pas le corps mais plutôt une âme spirituelle; cependant, à moins de pratiquer le service de dévotion, on ne parviendra jamais à atteindre le but réel de la vie, qui est de retourner à Dieu, dans notre demeure originelle, et de vivre avec le Seigneur Suprême pour jouer, danser et manger avec Lui. Ce sont là différents aspects de l'ananda, le bonheur spirituel expérimenté dans la variété spirituelle. Même si l'on parvient au niveau du brahma-bhuta et si l'on comprend son identité spirituelle grâce au savoir spéculatif, on ne peut savourer la vie spirituelle sans connaître Dieu, la Personne Suprême. C'est ce qu'indique ici le mot abhista-siddhih. Il n'est possible d'atteindre le but ultime de la vie que si on adopte le service de dévotion. Le Seigneur donne alors des instructions appropriées pour Le rejoindre dans le monde spirituel, notre demeure originelle.
tvam tvam aham deva-varam varenyam
prapadya isam pratibodhanaya chindhy artha-dipair bhagavan vacobhir granthin hrdayyan vivrnu svam okah
Parfois on présente l'objection que les gens ne peuvent pas reconnaître un maître spirituel et qu'il est très difficile d'en trouver un qui puisse nous éclairer quant au but de la vie. Pour répondre à ces questions, le roi Satyavrata nous indique la manière d'accepter Dieu, la Personne Suprême, comme le maître spirituel véritable. Le Seigneur Suprême a donné dans la Bhagavad-gita des indications détaillées sur l'art d'agir en toutes circonstances dans le monde matériel et de retourner dans notre demeure originelle, le monde spirituel. On ne doit donc pas se laisser égarer par de soi-disant gurus qui ne sont que des scélérats et des insensés; il faut plutôt considérer directement Dieu, la Personne Suprême, comme le guru, le précepteur. Il est difficile néanmoins de comprendre la Bhagavad-gita sans l'aide du guru. Celui-ci apparaît donc dans le cadre de la parampara. Dans la Bhagavad-gita (4.34), Dieu, la Personne Suprême, recommande:
sri-suka uvaca
ity uktavantam nrpatim bhagavan adi-purusah matsya-rupi mahambhodhau viharams tattvam abravit
Satyavrata L'ayant ainsi prié, Dieu, la Personne Suprême, qui avait adopté la Forme d'un poisson, lui expliqua la Vérité Absolue tout en nageant dans les eaux de l'inondation.
purana-samhitam divyam
sankhya-yoga-kriyavatim satyavratasya rajarser atma-guhyam asesatah
Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare |