SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 8 CHAPITRE 6 Les devas et les asuras
déclarent une trêve.
tvam mayayatmasrayaya svayedam
nirmaya visvam tad-anupravistah pasyanti yukta manasa manisino guna-vyavaye py agunam vipascitah
Le Seigneur dit dans la Bhagavad-gita (9.10):
yathagnim edhasy amrtam ca gosu
bhuvy annam ambudyamane ca vrttim yogair manusya adhiyanti hi tvam gunesu buddhya kavayo vadanti
Bien que Dieu, la Personne Suprême, ne fasse pas partie de ce monde matériel (nirguna), Il y est pourtant omniprésent comme le déclare la Bhagavad-gita (maya tatam idam sarvam). Ce monde n'est rien d'autre qu'une manifestation de l'énergie matérielle du Seigneur et l'univers cosmique tout entier repose sur Lui (mat-sthani sarva-bhutani). Pourtant, on ne peut L'y trouver (na caham tesv avasthitah). Un bhakta, cependant, peut voir le Seigneur grâce à la pratique du bhakti-yoga. Normalement, on ne peut adopter la pratique du bhakti-yoga à moins de l'avoir déjà entamée dans des vies précédentes. Qui plus est, on ne peut commencer le bhakti-yoga que par la miséricorde du maître spirituel et de Krsna. Guru-krsna-prasade paya bhakti-lata-bija. La graine du service de dévotion ne peut être obtenue que par la miséricorde du guru, le maître spirituel, et de Krsna, Dieu, la Personne Suprême. Seule la pratique du bhakti-yoga donne d'obtenir la faveur de Dieu et de pouvoir Le voir face à face (premanjana-cchurita-bhakti-vilocanena santah sadaiva hrdayesu vilokayanti). On ne peut voir le Seigneur par d'autres méthodes, comme le karma, le jnana ou le yoga. Sous la direction du maître spirituel, il faut pratiquer le bhakti-yoga (sravanam kirtanam visnoh smaranam pada-sevanam). Alors, le bhakta pourra voir le Seigneur même dans ce monde matériel, bien qu'Il n'y soit pas visible. Cela se trouve confirmé dans la Bhagavad-gita (bhaktya mam abhijanati yavan yas casmi tattvatah), et dans le Srimad-Bhagavatam (bhaktyaham ekaya grahyah). Ainsi, par le service de dévotion on peut obtenir la faveur de Dieu, la Personne Suprême, bien qu'Il ne soit pas visible ou concevable pour des matérialistes. Dans ce verset, la pratique du bhakti-yoga est comparée à de nombreuses activités matérielles. Par friction on peut extraire le feu du bois, en creusant la terre on peut obtenir des céréales et de l'eau, et en pressant le pis de la vache on peut avoir du lait; le lait est comparé à du nectar, que l'on peut boire afin de devenir immortel. Bien entendu, le simple fait de boire du lait ne rend pas l'être immortel, mais cela peut accroître sa durée de vie. Dans la civilisation moderne, les gens ne pensent pas que le lait soit important, et par conséquent, ils ne vivent pas très longtemps. Bien qu'en cet âge les hommes puissent vivre jusqu'à cent ans, leur durée de vie est réduite parce qu'ils ne boivent pas de grandes quantités de lait. Il s'agit là d'un signe du kali-yuga. Dans le kali-yuga, au lieu de boire du lait, les gens préfèrent abattre un animal et en manger la chair. Dieu, la Personne Suprême, recommande dans la Bhagavad-gita le go-raksya, c'est-à-dire la protection de la vache. La vache devrait être protégée, et le lait devrait en être recueilli et préparé de façons variées. Il faut consommer une grande quantité de lait, car ainsi pourra-t-on prolonger sa vie, nourrir son cerveau, pratiquer le service de dévotion, et finalement obtenir la faveur de Dieu, la Personne Suprême. Tout comme il est essentiel d'obtenir des céréales et de l'eau en creusant la terre, il est aussi essentiel d'accorder toute protection aux vaches et de recueillir le nectar qui coule de leurs pis. Les gens de cet âge se tournent volontiers vers l'industrie de façon à s'assurer des conditions de vie confortables, mais il refusent de faire des efforts pour pratiquer le service de dévotion, grâce auquel ils peuvent atteindre le but ultime de la vie en retournant auprès de Dieu, en leur demeure originelle. Malheureusement, comme disent les Ecritures: na te viduh svarthagatim hi visnum durasaya ye bahir-artha-maninah. Les gens sans éducation spirituelle ne savent pas que le but ultime de la vie est le retour auprès de Dieu, en leur demeure originelle. Oubliant ce but, ils travaillent très dur dans la déception et la frustration (moghasa mogha-karmano mogha-jnana vicetasah). Les soi-disant vaisyas —les industriels ou les hommes d'affaires— travaillent dans de très grosses entreprises industrielles, mais ils ne sont pas intéressés par les céréales et le lait. Pourtant, comme il est mentionné ici, en creusant la terre pour trouver de l'eau, nous pouvons, même dans le désert, produire des céréales; avec les céréales et les légumes, nous pouvons prendre soin des vaches; pendant que nous protégeons les vaches, nous pouvons obtenir d'elles d'abondantes quantités de lait; et en obtenant ainsi assez de lait et en le combinant avec des céréales et des légumes, nous pouvons préparer des centaines de plats aussi savoureux que du nectar. Nous pouvons alors manger joyeusement cette nourriture et éviter ainsi les entreprises industrielles et le chômage. L'agriculture et la protection de la vache représentent la voie permettant de vivre pieusement, sans péché, et d'être ainsi attirés par le service de dévotion. Ceux qui sont pécheurs ne peuvent être attirés par le service de dévotion. Comme le dit la Bhagavad-gita (7.28):
tam tvam vayam natha samujjihanam
saroja-nabhaticirepsitartham drstva gata nirvrtam adya sarve gaja davarta iva gangam ambhah
Les bhaktas sont toujours très désireux de voir le Seigneur face à face, mais ils ne Lui demandent pas de Se présenter devant eux car un pur bhakta considère une telle demande comme contraire au service de dévotion. Sri Caitanya Mahaprabhu enseigne cette leçon dans Son Siksastaka. Adarsanan marma-hatam karotu va. Le bhakta est toujours désireux de voir le Seigneur face à face, mais s'il a le coeur brisé parce qu'il ne peut Le voir, même vie après vie, il n'ordonnera jamais au Seigneur d'apparaître. C'est là un signe de pure dévotion. De ce fait, nous trouvons dans ce verset les mots ati-ciraipsita-artham, qui signifient que le bhakta aspire pendant très longtemps à voir le Seigneur. Si le Seigneur, de par Son bon plaisir, apparaît devant un bhakta, celui-ci se sent extrêmement heureux, comme Dhruva Maharaja quand il vit personnellement Dieu, la Personne Suprême. Quand Dhruva Maharaja vit le Seigneur, il n'eut pas le désir de Lui demander une quelconque bénédiction. En vérité, simplement en voyant le Seigneur, Dhruva Maharaja se sentit si satisfait qu'il ne voulut de Lui aucune bénédiction (svamin krtartho smi varam na yace). Un pur bhakta, qu'il soit à même ou non de voir le Seigneur, s'absorbe toujours dans Son service de dévotion, espérant constamment qu'à un certain moment le Seigneur, satisfait, apparaîtra devant lui, lui permettant alors de Le voir face à face.
sa tvam vidhatsvakhila-loka-pala
vayam yad arthas tava pada-mulam samagatas te bahir-antar-atman kim vanya-vijnapyam asesa-saksinah
La Bhagavad-gita (13.3) déclare: ksetra-jnam capi mam viddhi sarva-ksetresu bharata. Les âmes individuelles sont les propriétaires de leur corps individuel, mais Dieu, la Personne Suprême, demeure le propriétaire de tous les corps. Puisqu'Il est le témoin du corps de chacun, rien ne Lui est inconnu. Il sait ce dont nous avons besoin. Notre devoir, par conséquent, est de pratiquer sincèrement le service de dévotion, sous la direction du maître spirituel. Krsna, par Sa grâce, nous donnera tout ce dont nous avons besoin. Dans le Mouvement pour la Conscience de Krsna, nous avons simplement à exécuter les ordres de Krsna et du guru. Ainsi, Krsna pourvoiera à tous nos besoins, même si nous ne réclamons rien.
aham giritras ca suradayo ye
daksadayo gner iva ketavas te kim va vidamesa prthag-vibhata vidhatsva sam no dvija-deva-mantram
Dans ce verset, les mots dvija-deva-mantram sont très importants. Le mot mantra signifie "ce qui délivre un être du monde matériel". Seuls les dvijas (les brahmanas) et les devas peuvent être délivrés de l'existence matérielle par les instructions de Dieu, la Personne Suprême. Tout ce que dit le Seigneur est un mantra, capable de délivrer les âmes conditionnées des spéculations du mental. Les âmes conditionnées sont absorbées dans un combat pour l'existence (manah sasthanindriyani prakrti-sthani karsati). Etre délivrées de ce combat constitue pour elles le bienfait suprême, mais à moins qu'on ne reçoive un mantra de Dieu, la Personne Suprême, cette délivrance reste impossible. Le mantra initial est le mantra Gayatri. De ce fait, après purification, le mantra Gayatri est transmis à un être qui a les qualités requises pour devenir un brahmana (dvija). Simplement en chantant le mantra Gayatri, on peut être délivré. Ce mantra, cependant, convient uniquement aux brahmanas et aux devas. Dans le kali-yuga, nous sommes tous dans une situation très difficile, dans laquelle nous avons besoin d'un mantra approprié qui puisse nous délivrer des dangers de cet âge. Pour cela, Dieu, la Personne Suprême, vient en ce monde en tant que Sri Caitanya nous donner le mantra Hare Krsna.
Nous ne pouvons inventer un moyen d'être délivrés des dangers de l'existence matérielle. Ici, même les devas comme Brahma et Siva, ainsi que les Prajapatis comme Daksa, disent être comme des étincelles brillantes en présence du Seigneur Suprême, qui est comparé à un grand feu. Les étincelles sont belles tant qu'elles demeurent dans le feu. De la même façon, nous devons rester au contact de Dieu, la Personne Suprême, et toujours nous absorber dans Son service de dévotion, car ainsi nous resterons toujours brillants et lumineux. Si nous faillissons au service du Seigneur, notre éclat et notre luminosité disparaîtront immédiatement, au moins pour un certain temps. Nous sommes comme des étincelles du feu originel (le Seigneur Suprême) et quand nous tombons dans une condition matérielle, nous devons tirer parti du mantra Hare Krsna de Dieu, la Personne Suprême, tel que nous l'offre Sri Caitanya Mahaprabhu. En chantant ou en récitant le mantra Hare Krsna, nous serons délivrés de toutes les difficultés de ce monde matériel.
Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare |