Śrīmad-Bhāgavatam 3.25.10
-
Bombay, 10 novembre 1974
Cette vie matérielle est sammoha, ahaṁ mameti. Atha... La vie matérielle commence : puṁsaḥ striyā mithunī-bhāvam etam. Cette vie matérielle est décrite en quatre lignes. Qu'est-ce que cette vie matérielle ? Maintenant, puṁsaḥ striyā mithunī-bhāvam etam. Etam, cette vie matérielle, n'est rien d'autre qu'une attirance pour le sexe. Puṁsaḥ striyā. L'homme est après la femme, et la femme est après l'homme. C'est le début de la vie matérielle. Partout, pas seulement dans la société humaine. Même dans la société des oiseaux, des chiens, des chats ou des demi-dieux, partout on voit l'attirance sexuelle. Puṁsaḥ striyā mithunī-bhāvam etaṁ tayor mitho hṛdaya-granthim āhuḥ. Et... Ils cherchent, et dès qu'ils sont réunis pour satisfaire le désir sexuel, leur, je veux dire, leur attirance devient de plus en plus étroite. Alors ato gṛha-kṣetra-sutāpta-vittair janasya moho 'yam ahaṁ mameti [SB 5.5.8].
Ainsi, dès qu'ils sont combinés, ils nécessitent une maison, un appartement, un chalet ou un nid. Quelque chose doit être privé. Ataḥ gṛha-kṣetra. Pour travailler, pour gagner sa vie, il faut avoir un terrain. Soit on construit des gratte-ciel, soit on cultive la terre pour obtenir des céréales. Ataḥ gṛha-kṣetra, suta. Sans enfants, la vie conjugale est frustrée. Putra-hīnaṁ gṛhaṁ śūnyam. La vie conjugale sans enfant est nulle. Avidyaṁ jīvanaṁ śūnyam. Si quelqu'un n'est pas éduqué, sa vie est vide, ou vacante. Avidyaṁ jīvanaṁ śūnyaṁ diśaḥ śūnyā abāndhavāḥ. Et si vous allez dans un pays étranger, s'il n'y a pas de deva, de temple, de temple de Dieu, ou d'ami, c'est également inutile. Et putra-hīnaṁ gṛhaṁ śūnyam. Et si vous n'avez pas d'enfants, la soi-disant vie de couple est également nulle. Et sarva-śūnyā daridratā. Et si vous êtes pauvre, dans la pauvreté, alors tout est nul. Même si vous avez une femme, même si vous avez reçu une éducation, même si vous avez des amis, tout est... C'est le conseil de Cāṇakya Paṇḍita.
Cette vie de famille est donc une attraction. Gṛha-kṣetra, puis suta, les enfants. Puis āpta, les parents. C'est ainsi, janasya moho 'yam ahaṁ mameti [SB 5.5.8], qu'il s'empêtre dans cette vie matérielle. Mais c'est moha. Ce n'est pas un fait. C'est moha dans ce sens que nous devons changer ce corps. Dans ce corps, j'ai créé quelque chose, gṛha-kṣetra-sutāpta-vittaiḥ, et au moment de la mort, comme le dit Kṛṣṇa, mṛtyuḥ sarva-haraś ca aham. Kṛṣṇa emporte tout comme la mort. Votre gṛha, votre maison, votre terre, votre femme, vos enfants, votre ami, votre réputation - tout vous est enlevé. Il faut alors recommencer une nouvelle vie. Tathā dehāntara-prāptiḥ [Bg. 2.13]. Vous n'êtes pas mort. Vous vivez éternellement. Na hanyate hanyamāne śarīre [Bg. 2.20]. Ce corps est terminé, il faut en accepter un autre. Et cela, vous ne savez pas quel genre de corps vous obtiendrez. Il y a tant de corps. Jalajā nava-lakṣāṇi sthāvarā lakṣa-viṁśati : 8 400 000 formes de corps. Il faut donc entrer dans l'une d'entre elles, dans l'une d'entre elles, dans l'une d'entre elles. C'est ainsi que notre vie se poursuit. Mais temporairement, si nous sommes situés dans une position, "Voici ma femme, voici mes enfants, voici ma maison, voici mon pays, voici ma nation, voici mon, ma..." Ahaṁ mameti [SB 5.5.8]. Cette illusion. Vous ne serez pas autorisé à rester dans ces circonstances d'ahaṁ mameti [SB 5.5.8]. C'est un fait. Tout nous sera enlevé, mais nous sommes attachés à cela. C'est la vie matérielle.