LE GOUT SUBLIME

Nous récoltons ce que nous semons.

Karma et réincarnation.

"Tant que l'homme continuera à être un destructeur impitoyable des êtres animés des plans inférieurs, il ne connaîtra ni la santé, ni la paix. Tant que les hommes massacreront les bêtes, ils s'entretueront. Celui qui sème le meurtre et la douleur ne peut en effet prétendre récolter l'amour et la joie. L'habitude de la tuerie et par là même de la nourriture carnée sont incompatibles avec les espoirs de bonheur universel et de sagesse intégrale."

Dr Paul Carton, médecin Commentaires sur les Vers d'Or de Pythagore

Comprendre le karma.

Donner la mort à d'innocents animaux n'est pas un Dacte sans conséquences. Toute souffrance imposée à ces pauvres bêtes retombera sur nous tôt ou tard. C'est là l'inévitable règle régie par la loi du karma, loi qui agit à l'échelle de l'Univers entier.

La loi du karma s'apparente au principe scientifique qui fait que chaque action entraîne une réaction. La loi du karma fait que toute bonne action engrendre un bonheur futur et que toute action néfaste apporte une souffrance certaine. C'est l'action irrévocable du karma qui fait que nous récoltons ce que nous semons.

Nous voyons parfois les gens plaisanter en attribuant les évènements fâcheux de leur vie à leur mauvais karma. Mais la loi du karma, comme toute loi, n'est somme toute pas une farce. Elle agit d'une manière impartiale et sûre, nous accordant exactement ce que nous méritons.

Les conséquences du meurtre des animaux.

Lorsqu'un humain donne inutilement la mort à un autre être vivant, surtout dans des conditions de douleurs et de souffrances atroces, son acte d'agression produit une sévère réaction karmique.

Dans son commentaire sur la Bhagavad-Gita (14.16), Sa Divine Grâce A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada nous met sérieusement en garde contre le danger karmique que représente l'abattage des animaux. Il écrit: "Selon la loi de différents pays, un meurtrier doit être condamné à mort. En raison de leur ignorance, les êtres humains ne peuvent percevoir que l'univers matériel entier constitue un pays, dont le Seigneur Suprême est le maître. Chaque être créé est le fils du Seigneur, et Celui-ci ne tolère pas même le meurtre d'une fourmi. Pour un tel acte, il faudra payer."

Réincarnation.

En comprenant que toute vie est la manifestation de l'âme à travers différents corps matériels, on peut mieux comprendre les liens intimes entre les notions de l'âme, du karma et de la réincarnation.

Dans le plus grand Ectit spirituel de l'Inde, la Bhagavad-Gita, le Seigneur Krishna décrit l'âme comme étant la source de la conscience et le principe actif qui anime le corps de chaque être vivant. Cette force vitale, de nature spirituelle, est distincte et supérieure à la matière. A l'instant de la mort, l'âme impérissable transmigre vers un autre corps physique, de la même façon qu'elle est passée, dans le précédent, de l'enfance à la jeunesse puis à la vieillesse. Tous les êtres vivants, humains ou anmaux, se réincarnent vie après vie. La Bhagavad-Gita (2.22) déclare: "L'âme revêt un corps nouveau, l'ancien étant devenu inutile, de même qu'on se défait de vêtements usés pour en revêtir de neufs." Pour bien comprendre le mécanisme des répercussions karmiques, il faut donc réaliser avant tout la nature spirituelle de toutes les entités vivantes.

L'âme des animaux.

Contrairement à la doctrine matérialiste moderne qui fait de l'animal un être sans âme, la sagesse védique atteste que toute vie n'est possible que grâce à la présence de l'âme dans le corps.

Tout comme la lumière du soleil nous indique la présence du soleil, la conscience individuelle nous indique la présence de l'âme. L'âme, de nature spirituelle, est une particule infime. Eternelle, elle n'est pas créée au moment où le corps se forme, pas plus qu'elle ne meurt au moment où le corps périt. La conscience n'est donc pas le fruit spontané d'une quelconque combinaison de matière. Tant que l'âme est présente dans le corps, celui-ci est tout entier pénétré de conscience, de vie; mais dès qu'elle quitte le corps, la conscience disparaît avec elle.

Puisqu'une conscience individuelle anime tous les corps, humains ou animaux, l'âme est donc présente en chacun d'eux. On peut facilement constater un certain niveau de conscience chez les animaux. Comme nous, ils manifestent des émotions et agissent; ils sont souvent capables d'exploits matériels supérieurs à l'humain. La différence principale est qu'ils n'ont pas l'intelligence assez développée pour comprendre leur nature spirituelle. Ils sont comme des petits enfants, incapables de comprendre les enseignements supérieurs. Est-ce là une raison suffisante pour les tuer et les manger?

Le voyage de l'âme.

Les Védas expliquent que l'âme - appelée atma - peut habiter l'une ou l'autre des millions d'espèces de corps matériels. Les formes physiques varient dans leur complexité, en commençant par les microbes et les amibes, suivis des êtres aquatiques, des plantes, des insectes, des reptiles, des oiseaux et des bêtes, pour aboutir aux formes humaines. L'âme voyage continuellement à travers ces différents corps, au fil des naissances et des morts, pour finalement prendre conscience de sa nature spirituelle, au-delà de cette manifestation cosmique temporaire.

Evolution et régression.

Selon les Védas, l'âme qui habite une forme infra-humaine évolue automatiquement vers la prochaine espèce supérieure, jusqu'à ce qu'elle atteigne enfin la forme humaine. Mais en ce qui concerne l'être humain, celui-ci jouit de la liberté de choisir entre la matière et l'esprit, et il se peut qu'il glisse à nouveau vers des espèces inférieures. Les lois du karma sont ainsi conçues que si l'être humain vit et meurt animé d'une mentalité semblable à celle d'un animal, d'un chien par exemple, il pourra, dans sa vie suivante, satisfaire ses appétits canins à travers les sens et organes dun chien. Un tel sort, déplorable en soi, guette définitivement la personne qui baigne dans l'ignorance. La Bhagavad-Gita (14.15) déclare à ce sujet: "Celui qui meurt sous l'emprise de l'ignorance renaît dans le monde des bêtes". L'âme qui emprunte un corps animal habitait peut-être jadis une forme humaine et vice versa. Ainsi opèrent les lois du karma.

Les espèces non-humaines n'accumulent pas de karma.

Au sein des espèces non-humaines, les entités vivantes sont rigoureusement contrôlées par leurs instincts naturels. Elles sont prisonnières des besoins fondamentaux de leur espèce, à savoir la nourriture, le sommeil, la procréation et la survie. Voilà pourquoi l'âme qui habite les formes non-humaines n'est pas tenue responsable de ses actes et n'engendre donc pas de karma.

La nature de l'âme .

Bien que l'âme puisse progressivement évoluer à travers différents corps végétaux, animaux et humains, sa nature intrinsèque demeure inchangée. Pure énergie spirituelle, l'âme ne peut être altérée d'aucune façon par la matière. La Bhagavad-Gita (2.18) affirme en effet que: L'âme est indestructible, éternelle et sans mesure; seuls les corps matériels qu'elle emprunte sont sujets à la destruction." Ce n'est que l'enveloppe corporelle, avec sa constitution mentale et sensorielle particulière, qui restreint ou libère temporairement l'énergie consciente de l'âme.

Ne pas détruire le corps d'autrui.

Que l'âme soit indestructible ne justifie pas le meurtre des animaux. Srila Prabhupada explique dans un commentaire du Srimad-Bhagavatam que la destruction du corps d'un être vivant interrompt son évolution: "Tous les êtres vivants ont une certaine période d'emprisonnement à remplir dans un type de corps particulier avant d'évoluer vers un nouveau corps. Tuer un animal ou tout autre être ne fait que l'empêcher de demeurer aussi longtemps qu'il le devrait dans un certain corps. Il faut donc éviter de détruire le corps pour le seul plaisir de ses sens, ce qui nous ferait encourir le péché." La notion de péché signifie transgresser les lois de la nature, celles-ci étant sous le contrôle de Dieu, la Personne Suprême.

Le corps, demeure de l'âme.

Nous pouvons mieux apprécier l'injustice de l'abattage des animaux en comprenant que le corps est la résidence de l'âme. L'individu qu'on chasserait soudainement de sa confortable demeure (en y mettant le feu par exemple) éprouverait certainement du désagrément et de la détresse. De la même façon, l'âme qui doit quitter prématurément sa demeure pour une autre doit subir ainsi des contrariétés et des souffrances inutiles.

Les responsables du meurtre des animaux.

Ceux qui ne se sentent pas responsables du meurtre des animaux dont ils se nourrissent, sont néanmoins coupables. Devant les tribunaux, par exemple, tous ceux qui conspirent pour attenter à la vie d'une personne sont tenus responsables; surtout ceux qui utilisent les services de l'assassin. De même, selon la loi du karma, celui qui permet qu'on tue l'animal et celui qui accomplit l'acte meurtrier, celui qui vend la chair de l'animal abattu et celui qui l'apprête, celui qui achète une telle nourriture et enfin, celui qui la mange - tous sont responsables des souffrances imposées à l'animal.

La cause de la violence.

A l'heure actuelle, malgré de remarquables progrès dans les domaines de la science et de la technologie, le monde est confronté à un problème de violence constante sous forme de guerres, de terrorisme, de meurtres, de vandalisme ou d'avortement.

Plus de 140 guerres ont éclaté depuis la fondation des Nations unies en 1945. En Amérique seulement, 20,000 personnes sont assassinées chaque année. Puisque les solutions sociales et politiques échouent visiblement, peut-être est-il temps d'analyser le problème sous un angle différent: celui de la loi du karma.

L'abattage cruel d'innombrables animaux sans défense doit être considéré comme un puissant facteur causal dans cette vague de violence. Dans ses commentaires sur le Srimad-Bhagavatam, Srila Prabhupada souligne que la violence si répandue chez les êtres humains est la conséquence karmique de l'abattage des, animaux: "En cet âge, la compassion se révèle presque inexistante. Par conséquent, conflits et guerres opposent constamment hommes et nations. Les gens ne comprennent pas que puisqu'ils tuent sans restriction tant d'animaux, ils doivent à leur tour être tués à la guerre. En effet, des guerres éclatent tous les cinq ou dix ans et tuent un nombre incalculable de gens d'une façon plus cruelle encore que la cruauté infligée aux animaux. Paroiis, durant la guerre, les soldats détiennent leurs ennemis dans des camps de concentration où ils leur réservent une mort atroce. Telles sont les conséquences de la chasse et de l'abattage sans restriction des animaux."

Est-il mal de tuer les végétaux?

Et les végétariens, ne sont-ils pas coupables de la mort des végétaux? Oui, malheureusement. Bien que pour se nourrir de fruits, de lait ou de noix aucune entité vivante n'est tuée, c'est un fait que les légumes arrachés du sol sont tués. Dans le cycle d'évolution, l'âme prend naissance dans toutes les formes de vie - aquatique, végétale, animale - avant d'atteindre la forme humaine. Aussi, lorsque nous tuons une plante, nous devons subir une réaction karmique. Toutefois, ayant un système nerveux très peu développé, la plante souffre beaucoup moins que l'animal lorsqu'elle est mise à mort. Les conséquences karmiques sont donc beaucoup moins lourdes, mais toujours présentes. Le régime végétarien inflige le moindre des maux, mais il n'est quand même pas parfait. Pour se libérer de toutes répercussions karmiques, il faut aller au-delà du végétarisme: jusqu'au végétarisme spirituel.

Végétarisme spirituel.

Krishna xplique dans la Bhagavad-Gita que l'être humain ne doit pas seulement se nourrir d'aliments végétaux, mais il doit aussi Lui en faire l'offrande. Si nous adoptons ce mode de sacrifice (purification de nos aliments en les offrant à Dieu avant de les manger), Krishna, Dieu le Seigneur Suprême, nous protégera de tout karma résultant de la destruction de végétaux. Sinon, selon la loi du karma, nous serons personnellement tenus responsables d'un tel acte. Dans la Bhagavad-Gita (3.13), nous lisons: "Les dévots du Seigneur sont affranchis de toute faute, parce qu'ils ne mangent que des aliments offerts en sacrifice. Mais ceux qui préparent des mets pour leur seul plaisir ne se nourrissent en vérité que de péché."

Srila Prabhupada explique davantage le principe du végétarisme spirituel. Les humains sont pourvus de céréales, de fruits, de légumes et de lait par la grâce du Seigneur; ils doivent donc se montrer reconnaissants en Lui offrant d'abord en sacrifice la nourriture dont ils partageront ensuite les reliefs." De se nourrir ainsi de mets sanctifiés - ou prasadam - nous protégera du karma et favorisera notre progrès spirituel.