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15.6

BHAGAVAD-GITA - CHAPITRE 15 VERSET 7

mamaivamso jiva-loke
jiva-bhutah sanatanah
manah-sasthanindriyani
prakriti-sthani karshati

TRADUCTION

Les êtres, dans le monde des conditions, sont des fragments éternels de Ma personne. Mais parce qu'ils sont conditionnés, ils luttent avec acharnement contre les six sens, et parmi eux, le mental.

TENEUR ET PORTEE

Ce verset définit clairement l'identité de l'être distinct: il est de toute éternité un fragment infime du Seigneur Suprême. Ne commettons pas l'erreur de croire qu'à l'état libéré il perdrait cette individualité pour ne plus faire avec le Seigneur qu'une seule et même Personne. Certes non: éternellement, il demeure un fragment du Seigneur, ce qu'établit clairement, ici, le mot sanatanah. Selon les Ecrits védiques, le Seigneur Suprême Se manifeste et Se multiplie en d'innombrables émanations, dont les plus immédiates portent le nom de visnu-tattvas, et les secondaires celui de jiva-tattvas. En d'autres termes, les manifestations visnu-tattvas, ou émanations immédiates, sont des émanations personnelles du Seigneur, et les manifestations jiva-tattvas, ou secondaires (les êtres distincts), des émanations de Lui distinctes de Sa Personne. Ses émanations personnelles sont de Formes diverses; ainsi Visnumurti, Rama, Nrsimhadeva, et toutes les émanations plénières régnant sur les planètes Vaikunthas. Les émanations distinctes du Seigneur, les êtres vivants, sont pour leur part Ses serviteurs éternels. Les émanations personnelles de Dieu, la Personne Suprême, Ses identités individuelles, existent éternellement; comme elles, les émanations distinctes, les êtres vivants (jiva-tattvas) ont une individualité éternelle. Parce qu'ils font partie intégrante du Seigneur, les êtres distincts possèdent, en quantité infime, Ses Attributs, parmi lesquels l'indépendance. Chaque être est une âme distincte, pourvue d'individualité ainsi que d'une infime part d'indépendance. Que l'être fasse un mauvais usage de cette indépendance, et il passe à l'état conditionné; qu'il en fasse bon usage, et il demeure pour toujours à l'état libéré. Dans les deux cas, cependant, comme le Seigneur qui toujours est éternel, il conserve son éternité qualitative. A l'état libéré, l'être est en dehors des conditions matérielles et pleinement engagé dans le service absolu du Seigneur; à l'état conditionné, l'être est dominé par les trois gunas et oublie le service de dévotion au Seigneur. Il doit alors peiner, ne serait-ce que pour veiller au simple maintien de son existence dans l'univers matériel.

Les êtres, non seulement hommes, chats, chiens.... mais aussi les plus grands maîtres de l'univers, tels Brahma, Siva, et même Visnu, font tous, en tant qu'entités spirituelles, partie intégrante du Seigneur Suprême. Tous sont éternels, et non des manifestations éphémères. Le mot karsati (lutter durement) qu'utilise notre verset, est lourd de sens. L'âme conditionnée est retenue à la matière, y est rivée par le faux ego, comme par des chaînes d'acier. Et des divers agents qui l'entraînent à travers les sentiers de l'existence matérielle, le mental est le plus important. Lorsque la vertu gouverne son mental, ses actes relèvent de la droiture; quand la passion domine son mental, ses actes deviennent source d'angoisse; et quand l'ignorance enveloppe son mental, elle doit errer dans les espèces de vie inférieures. Toutefois, il est clair, dans ce verset, que l'âme conditionnée est couverte par le corps matériel, qui inclut les sens et le mental; après la libération, cette enveloppe matérielle périt, mais le corps spirituel de l'être se manifeste alors dans son caractère propre. On trouve à ce propos, dans la Madhyandi-nayanasruti un passage qui enseigne que lorsque l'âme quitte le corps matériel pour entrer dans le monde spirituel, elle ravive son corps spirituel, et en ce corps spirituel, peut voir Dieu, la Personne Suprême, face à face. Elle peut directement L'entendre, Lui parler, Le connaître tel qu'Il est. La smrti indique également que tous les êtres, sur les planètes spirituelles, sont dotés de corps aux traits semblables à ceux du Seigneur Suprême. Il n'est, pour ce qui concerne la nature des corps spirituels, aucune différence entre les émanations jiva-tattvas, les êtres distincts, et les émanations visnu-murtis., Donc, à la libération, l'être distinct obtient, par la grâce de Dieu, la Personne Suprême, un corps spirituel.

Le mot mamaivamsah (infimes fragments du Seigneur Suprême) présente également un grand intérêt. Il faut bien entendre qu'un fragment du Seigneur ne ressemble en rien au fragment d'un objet matériel qu'on aurait brisé en morceaux. Le deuxième chapitre nous a déjà montré que jamais le spirituel ne peut être divisé, coupé en morceaux. Les fragments dont parle notre verset ne sont pas conçus de façon matérielle; ils ne peuvent, comme des fragments d'objet matériel, naître par la division de l'objet, qu'on pourrait ensuite regrouper. L'usage, ici, du mot sanskrit sanatana (éternel) ne peut nous laisser concevoir ainsi les fragments du Seigneur; ceux-ci sont indéniablement éternels. Le deuxième chapitre enseignait également qu'un fragment infime du Seigneur Suprême habite individuellement chaque corps. Et ce fragment, quand il se trouve libéré de l'enchaînement au corps matériel, ravive son corps spirituel, dans le monde spirituel, sur une planète spirituelle, et jouit alors de la compagnie du Seigneur. Cependant, il demeure entendu que l'être distinct, puis qu'infime partie du Seigneur Suprême, Lui est qualitativement égal: les pépites extraites d'une mine d'or sont également de l'or, elles en partagent les propriétés, les attributs.

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