La Bhagavad-Gita - Consultation et recherche
Chapitre 13
hetuh prakritir ucyate
purushah sukha-duhkhanam
bhoktrtve hetur ucyate
De la nature, on dit qu'elle est cause de tous les actes matériels et de leurs suites; l'être distinct, pour lui, est cause des plaisirs et souffrances divers qu'il connaît en ce monde.
La source des multiples variétés de corps et de sens chez les êtres est la nature matérielle. Il existe 8 400 000 formes de vie, toutes créées par la nature matérielle, toutes nées du désir qu'a l'être de jouir de telle ou telle forme de plaisir, dans tel ou tel type de corps. Situé dans différents corps, il connaîtra différentes joies et peines, mais toutes ne seront dues qu'à ces corps, et non à lui-même en soi.
Dans sa condition originelle, l'être n'a pas à craindre de perdre son bonheur; elle est donc en même temps sa condition naturelle. C'est seulement par désir de dominer la nature matérielle qu'il se voit plongé en elle. Un tel désir n'a pas sa place dans le monde spirituel, qui est pur. Dans l'univers de la matière, chacun lutte durement pour trouver sans cesse de nouvelles "proies" de plaisir pour son corps. Précisons ici que le corps est le produit des sens, qui sont les instruments mis à la disposition de l'être pour satisfaire ses désirs. Et l'ensemble -corps et "sens-instruments" - est offert à l'être par la nature matérielle, en fonction de ses désirs et de ses actes passés. Ainsi sera-t-il béni ou damné par la nature matérielle, dans diverses conditions, ou "habitats", selon ses désirs et ses actes; c'est ce qu'explique le verset suivant. L'être est donc responsable des joies et des peines qui lui échoient. Et une fois placé dans un corps particulier, il tombe sous le joug de la nature matérielle, car le corps, fait de matière, agit selon les lois propres à la matière, auxquelles l'être en soi n'a le pouvoir de rien changer: s'il obtient un corps de chien, par exemple, il devra dès lors agir comme un chien; il ne saurait agir autrement. Dans un corps de porc, il se verra forcé de manger des excréments, et d'agir comme un porc; et s'il obtient un corps de deva, il devra également agir comme tel. Telle est la loi de la nature. Mais en toutes circonstances, l'Ame Suprême accompagne l'âme distincte, ce qu'expliquent les Vedas: le Seigneur Suprême est si bon envers les êtres, qu'en tant que le Paramatma, l'Ame Suprême, Il accompagne toujours l'âme incarnée, quelles que soient les circonstances.