shrinu me bharatarsabha
abhyasad ramate yatra
duhkhantam ca nigacchati
yat tad agre visam iva
pariname ’mrtopamam
tat sukham sattvikam proktam
atma-buddhi-prasada-jam
Maintenant, ô meilleur des Bharatas, écoute-Moi te décrire les trois sortes de bonheur dont jouit l'être conditionné, et par la répétition de quoi il en vient parfois au terme de toute souffrance. Le bonheur qui d'abord peut sembler comme un poison, mais à la fin s'avère comparable au nectar, et qui éveille à la réalisation spirituelle, ce bonheur, on le dit procéder de la vertu.
L'être conditionné s'évertue sans fin à jouir du bonheur matériel. Aussi ne fait-il que "mâcher le déjà mâché"; mais parfois, alors même qu'il reste engagé en cette voie, il lui arrive de jouir de la compagnie d'un mahatma, et, ainsi, d'échapper aux rets de l'existence matérielle. En d'autres termes, l'être conditionné se trouve toujours absorbé dans quelque jouissance matérielle, mais lorsque, par la compagnie d'une personne spirituellement élevée, il en vient à comprendre que cette jouissance n'est rien d'autre que la répétition d'un déjà expérimenté, lorsque s'éveille, donc, sa véritable conscience, la conscience de Krsna, il peut se voir affranchi d'une telle jouissance répétitive, d'un tel pseudo-bonheur. Celui qui recherche la réalisation spirituelle doit suivre de nombreux principes, de nombreuses règles, afin de maîtriser le mental et les sens, de concentrer le mental sur l'Etre Suprême. Toutes ces pratiques sont bien difficiles, amères comme le poison, mais celui qui s'y plie avec succès, et atteint le niveau spirituel, celui-là commence à goûter le vrai nectar, à jouir réellement de l'existence.