ya enam ajam avyayam
katham sa purushah partha
kam ghatayati hanti kam
Comment, ô Partha, "celui qui sait l'âme non née, immuable, éternelle et indestructible, pourrait-il tuer ou faire tuer?
Chaque chose a son utilité propre. L'homme doué de la connaissance parfaite sait où et comment utiliser chaque objet selon l'usage qui lui correspond. Ainsi de la violence: celui qui possède le savoir sait comment l'appliquer. Lorsqu'un juge condamne à la peine capitale un homme coupable de meurtre, nul ne peut le blâmer, car l'usage qu'il fait de la violence est conforme au code judiciaire. La Manu-samhita, le Livre des lois de l'humanité, édicte qu'un meurtrier soit condamné à mort pour ne pas avoir à subir dans sa vie prochaine les conséquences misérables de son crime. Condamner à mort est, dans ce cas, un acte charitable. Comprenons que lorsque Krsna donne l'ordre d'user de la violence, c'est dans le but de servir la justice suprême. Arjuna doit donc Lui obéir, sachant bien que l'homme, ou mieux, l'âme, n'est pas sujette à la mort, et que la violence au service de Krsna n'est pas, à proprement parler, de la violence. Il est permis, dans l'exercice de la justice, d'appliquer cette violence. Une opération chirurgicale, dont le but est non de tuer le patient, mais bien de le guérir, nécessite l'usage de la "violence". De même, Arjuna, combattant sur l'ordre de Krsna et en pleine conscience, ne commettra nul péché, ne subira nulle conséquence fâcheuse.