yoga-yajnas tathapare
svadhyaya-jnana-yajnas ca
yatayah samsita-vratah
D'autres, éclairés par le sacrifice de leurs biens matériels et par de grandes austérités, font des vœux stricts et adoptent le yoga en huit phases. D'autres encore étudient les Vedas pour acquérir le savoir absolu.
Les diverses formes de sacrifice peuvent être classées en plusieurs catégories. Pour certains, sacrifier consiste à distribuer leurs richesses par des actes de charité. En Inde, par exemple, princes et riches marchands fondent de multiples institutions charitables, telles les dharma-galas, les anna-ksetras, les atithi-salas, les anathalayas, les vidyapithas, etc.; dans d'autres pays, ce sont des hôpitaux, des hospices de vieillards et autres institutions semblables, dont la fonction est de fournir la nourriture, l'éducation et des soins médicaux gratuits aux indigents. Ces actes charitables portent le nom de dravyamaya-yajna.
D'autres sacrifices, propres aux gens qui désirent améliorer leurs conditions de vie ou s'élever jusqu'aux planètes édéniques, consistent en diverses ascèses, telles le candrayana et le caturmasya. Elles exigent que l'on observe scrupuleusement des règles strictes, que l'on fasse des voeux sévères. L'ascète observant le caturmasya, par exemple, décidera de ne pas se raser pendant quatre mois de l'année (de juillet à octobre), il s'abstiendra de certains aliments, ne fera jamais plus d'un repas par jour et ne sortira jamais de sa maison. Un tel sacrifice du confort s'appelle tapomaya-yajna.
D'autres sacrifices encore, qui portent le nom de yoga-yajna, servent à acquérir certaines perfections en ce monde, tels ceux des adeptes de certains yogas dits des pouvoirs: le yoga de Patanjali (dont l'objectif est de se fondre en l'Absolu), le hatha-yoga ou l'astanga-yoga (dont le but est l'acquisition de pouvoirs surnaturels). Tels ceux, également, des pèlerins qui parcourent tous les lieux saints, et des intellectuels, qui pratiquent le sacrifice de l'étude (svadhyaya-yajna), s'appliquant à scruter les divers Ecrits védiques, et plus particulièrement les Upanisads et les Vedanta-sutras, ou à approfondir la philosophie du sankhya.
Tous ces yogis accomplissent avec constance leurs sacrifices respectifs dans le but d'atteindre des conditions de vie supérieures, mais le bhakta, qui pratique la conscience de Krsna, les dépasse tous, car il sert directement le Seigneur. Aucun des sacrifices mentionnés plus haut ne permet de devenir conscient de Krsna; seule peut nous y conduire la miséricorde du Seigneur et de Son pur dévot. Par suite, la conscience de Krsna transcende toutes les normes matérielles.