yogam tam viddhi pandava
na hy asannyasta-sankalpo
yogi bhavati kascana
Sache-le, ô fils de Pandu: il est dit qu'on ne peut séparer le yoga, la communion avec l'Absolu, du renoncement, car sans abandonner tout désir de jouissance matérielle, nul ne peut devenir un yogi.
Pratiquer le sannyasa-yoga, ou bhakti-yoga, signifie à la fois connaître sa nature originelle, sa condition éternelle, et agir en conséquence. Les êtres distincts ne sont pas des entités indépendantes, séparées de Dieu; ils constituent Son énergie marginale. Prisonniers de la matière, ils en subissent le conditionnement. Mais qu'ils deviennent conscients de Krsna et de l'énergie spirituelle, et ils recouvreront leur état réel, naturel. C'est alors, leur connaissance originelle retrouvée, qu'ils renoncent à tous les plaisirs matériels, à toute action intéressée. Tel est le renoncement des yogis, qui détachent les sens de leurs objets. Mais le bhakta, lui, est à la fois un sannyasi et un yogi, car jamais il n'use de ses sens à une fin autre que la satisfaction de Krsna. C'est tout naturellement qu'il atteint le but du savoir et de la maîtrise des sens prescrits dans le jnana et le yoga, tandis que l'homme incapable de s'affranchir de son égocentrisme ne pourra jamais rien tirer du jnana ou du yoga. Leur véritable but, leur but commun, n'est autre que de renoncer à notre satisfaction propre pour chercher uniquement celle du Seigneur. Ainsi, le bhakta n'a aucun désir de jouissance personnelle, il agit constamment pour le plaisir de l'Être Suprême. L'être ne peut demeurer inactif. C'est pourquoi celui qui ne connaît pas l'existence du Seigneur devra, nécessairement, agir pour sa propre jouissance. La conscience de Krsna peut donc, à elle seule, nous apporter les résultats de tous les autres yogas.