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11.53
VERSET 55

 

mat-karma-krn mat-paramo
mad-bhaktah sanga-varjitah
nirvairah sarva-bhutesu
yah sa mam eti pandava

 

TRADUCTION

Celui qui, affranchi de la spéculation intellectuelle et de la souillure de ses actes passés, bienveillant à l'égard de tous les êtres, s'absorbe dans le service de dévotion pur, celui-là, ô cher Arjuna, certes vient à Moi.

 

TENEUR ET PORTEE

Quiconque désire approcher Dieu dans Sa Forme suprême de Krsna, sur Krsnaloka, dans le monde spirituel, et aspire à se lier intimement à Lui, doit, pour ce faire, emprunter la voie que Lui-même indique dans ce verset. Aussi considère-t-on que ce verset constitue l'essence de la Bhagavad-gita. La Bhagavad-gita est un ouvrage destiné aux âmes conditionnées qui cherchent à dominer la nature matérielle et ignorent tout de la vraie vie, de la vie spirituelle. Cet ouvrage a pour but de leur montrer comment saisir leur nature spirituelle et retrouver leur relation éternelle avec l'Etre spirituel suprême, comment retourner à leur demeure originelle, au royaume de Dieu. Et notre verset donne sans équivoque la voie du succès dans les activités spirituelles: le service de dévotion. Pour ce qui est de l'action, le spiritualiste doit orienter toutes ses énergies vers des actes centrés sur Krsna, dans la conscience de Krsna. Aucun homme ne devrait accomplir la moindre tâche qui ne soit liée à Krsna; tel est le krsna-karma. Le fait d'être pris par diverses activités n'entraîne rien de défavorable à condition que l'on se détache de leurs fruits, pour les offrir au Seigneur. Un homme d'affaires, par exemple, peut métamorphoser son travail en une activité consciente de Krsna, simplement s'il accomplit pour Krsna sa tâche d'homme d'affaires. Puisque Krsna est le vrai propriétaire de l'entreprise de notre homme d'affaires, c'est Krsna qui doit bénéficier de ses fruits. Et si cet homme possède une immense fortune, il doit l'offrir tout entière à Krsna. C'est là ce qu'on appelle travailler pour Krsna, il peut, au lieu de faire bâtir des quartiers résidentiels, financer la construction d'un beau temple pour Krsna, y installer la Forme arca de Krsna, et, selon les instructions des Ecrits autorisés, Lui assurer un opulent service dévotionnel. C'est ce qu'on appelle le krsna-karma, ou domaine des actes accomplis sans attachement pour leurs résultats, lesquels sont offerts à Krsna. Celui qui n'a pas les moyens de faire construire le temple de Krsna peut toujours nettoyer ce temple; c'est également là un acte qui ressort du krsna-karma. Ou encore cultiver un jardin. Quiconque possède de la terre (en Inde, et parfois ailleurs, même les pauvres possèdent au moins un lopin de terre) peut cultiver des fleurs et les offrir au Seigneur. Ou encore planter des arbustes de tulasi leurs feuilles occupent une place importante dans l'adoration de Sri Krsna. Lui-même recommande, dans la Bhagavad-gita, qu'on Lui offre une feuille, une fleur ou un peu d'eau; ces modestes présents suffisent pour Le satisfaire. Lorsque Krsna parle de feuille, Il faut entendre tout particulièrement une feuille de tulasi. On peut donc planter l'arbuste de tulasi et l'arroser. Ainsi, même le plus pauvre peut s'engager dans le service de Krsna. Il est aussi recommandé d'accepter comme nourriture le prasada, les reliefs des aliments offerts en sacrifice au Seigneur. Tels sont quelques exemples illustrant la manière dont chaque homme peut offrir son travail à Krsna.

Les mots mat-paramah désignent celui qui considère que la compagnie de Krsna, en Sa demeure suprême, constitue la perfection la plus haute. Un tel être n'éprouve aucun attrait pour les planètes supérieures telles que la lune, le soleil, les autres planètes édéniques, et pas même pour Brahmaloka, la plus évoluée de toutes en cet univers. Son seul désir est d'être promu au monde spirituel. Et même là, il ne lui suffirait pas de s'immerger dans l'éclatant brahmajyoti; il veut accéder à la planète spirituelle la plus haute: Krsnaloka, Goloka Vrndavana. Parce qu'il possède de cette planète une connaissance parfaite, il n'éprouve pour les autres aucun attrait. Et comme l'indiquent les mots mad-bhaktah, il s'absorbe tout entier dans le service de dévotion, qui compte neuf activités spirituelles: écouter ce qui a trait au Seigneur, Le glorifier, se rappeler de Lui, servir Ses pieds pareils-au-lotus, L'adorer, Lui offrir des prières, se rendre aux désirs du Seigneur, se lier d'amitié avec Lui et tout Lui abandonner. On peut mettre en pratique l'ensemble de ces neuf activités dévotionnelles, ou huit, ou sept d'entre elles, sinon au moins une, et ainsi gagner la perfection.

Remarquons le terme sanga-varjitah. Il indique que l'on doit abandonner la compagnie des gens hostiles à Krsna. Qui sont-ils donc? Parmi eux, il faut compter non seulement les athées, mais également les hommes enclins à l'action intéressée ou à la spéculation intellectuelle. Aussi Srila Rupa Gosvami donne-t-il, dans son Bhakti-rasamrta-sindhu, la description suivante du pur service de dévotion: pour accomplir purement le service de dévotion, il faut être lavé de toute souillure matérielle, délivré de la compagnie des gens qui se vouent à l'action intéressée ou à la spéculation intellectuelle. Quand, ainsi libre de toute compagnie indésirable comme de la souillure des désirs matériels, on cultive favorablement la connaissance de Krsna, on se situe dans ce qu'on appelle le pur service de dévotion. Il faut adopter une attitude favorable, et non défavorable, lorsqu'on pense à Krsna et qu'on agit pour Lui. Kamsa, par exemple, était l'ennemi de Krsna, et dès l'avènement de Celui-ci, imagina toutes sortes de moyens de Le tuer. Or, parce qu'à chaque fois il échouait dans sa tentative, il ne pouvait cesser de penser à Lui. Ainsi, qu'il travaille, mange ou dorme, Kamsa gardait toujours Krsna dans sa conscience, mais cette conscience de Krsna n'était pas de caractère favorable; aussi, bien qu'il fut constamment absorbé dans la pensée de Krsna, Kamsa restait toujours un être démoniaque, que le Seigneur, pour finir, tua. Certes, quiconque est tué par le Seigneur atteint aussitôt la libération, mais cette libération n'est pas le but du pur bhakta. Il ne la désire aucunement, pas plus qu'il ne désire être promu à la planète la plus élevée, Goloka Vrndavana. Où qu'il se trouve, il n'a qu'un seul désir: servir Krsna.

Il est dit qu'un dévot de Krsna n'a pas d'ennemi, qu'il est l'ami de tous. En effet, il sait que seul le service de dévotion offert au Seigneur peut soulager l'homme de tous les problèmes de l'existence: il le sait par expérience personnelle, et veut donc introduire ce service de dévotion, cette conscience de Krsna, dans l'ensemble de la société humaine. Au fil de l'histoire, de nombreux dévots du Seigneur risquèrent leur vie pour répandre la conscience de Dieu. L'exemple le plus connu est celui de Jésus-Christ. Crucifié par les abhaktas, il sacrifia sa vie pour la cause de cette conscience de Dieu. Toutefois, il serait superficiel de croire qu'il ait jamais été tué. En Inde également, nombreux sont les exemples semblables, tel celui de Haridasa Thakura. Et si tous prirent de si grands risques, c'est qu'ils désiraient répandre la conscience de Krsna et que cette tâche est difficile. Le bhakta sait que la souffrance de l'homme trouve son origine dans l'oubli de la relation éternelle qui l'unit à Krsna. Aussi, le plus grand bienfait que l'on puisse rendre à l'humanité est de soulager autrui de tous les problèmes matériels. C'est ce que font les purs bhaktas, en s'engageant au service du Seigneur. Nous pouvons à présent imaginer combien miséricordieux est Krsna envers eux, qui sont absorbés en Son service et risquent tout pour Le satisfaire. Il ne fait aucun doute que de tels bhaktas atteindront, après avoir quitté leur corps, la planète suprême.

En bref, donc, la forme universelle, manifestation temporaire du Seigneur, la forme du temps, qui tout dévore, et même la Forme de Visnu, à quatre bras, toutes ont été révélées par Krsna. Krsna en est la source, et ne constitue donc pas une manifestation de l'originelle visva-rupa ou de l'originel Visnu. Toutes formes tirent de Krsna leur origine. Il existe des milliers de Visnus, mais pour le bhakta il n'est aucune forme de Krsna aussi importante que Sa Forme originelle; celle de Syamasundara, à deux bras. La Brahma-samhita enseigne que ceux qui, pleins d'amour et de dévotion, s'attachent à cette Forme de Krsna, Syamasundara, peuvent, en leur coeur, La contempler constamment, et ne rien voir d'autre. Ce qu'il faut comprendre de la teneur de ce onzième chapitre se résume à ceci: la Forme de Krsna est primordiale et suprême.

Ainsi s'achèvent les enseignements de Bhaktivedanta sur le onzième chapitre de la Srimad-Bhagavad-gita, intitulé: "La forme universelle".

 

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