Un érudit vaniteux, fier de sa vaste connaissance, déambulait allégrement dans les rues d'un petit village. En apercevant l'érudit qui s'approchait, le bélier pencha ses cornes vers le sol et se prépara à charger.
Etant enveloppé de prétention, l'érudit s'imaginait, en observant le bélier "Au dessus de tous en ce monde, ce bélier est celui, qui connaît ma grandeur. C'est pour cette raison que cette bête s'incline humblement devant moi." Ayant cette pensée, l'érudit composa, cm vers:
La bête bienveillante tout humblement
Offrit ses hommages devant l'érudit de haut rang.
Quelle honnête créature vous êtes
D'une renommée qui dépasse toutes autres bêtes.
Assis à proximité, un marchand avisé tenta de prévenir l'érudit. Il dit ces vers:
Erudit, ne sois pas si sot qu'à cette bête faire confiance
Ou bien dans la poussière il te projettera, aie créance.
C'est pour cette raison que s'incline le bélier.
Afin de se donner un élan pour attaquer.
A peine le marchand eut-il prononcé ces mots, que le bélier chargea et frappa l'érudit sur la cuisse, le projetant ainsi dans l'air. Atterrissant la tête première dans la poussière, l'érudit éprouva grande douleur et humiliation.
Afin d'expliquer les événements aux gens qui s'assemblaient là, le marchand dit ces vers:
La jambe cassée et sa fierté défaite,
Son bonheur endommagé douloureusement il regrette.
Ne le laissons pas se lamenter en vain avec ses bras déployés.
Hâtons nous à son secours avant qu'il ne soit massacré. Secoué à ses sens, l'érudit dit ces vers:
Je déclare que tous ceux qui désirent être honorés
Subirons le même destin qu'aujourd'hui j'ai rencontré:
Projeté dans la poussière par un bélier qui se prosterne,
Ce n'est que sottises que de croire que mon destin m'appartienne.
MORALE
Même après avoir acquis la connaissance, sans la qualité d'humilité, une personne ne demeure pas mieux qu'un idiot dans l'habit d'un érudit.