Il est très facile de comprendre que la voie de la satisfaction des sens est pavée de difficultés insurmontables. Toutefois, celui qui n'en a pas conscience tombe dans le cycle des morts et des renaissances et doit successivement revêtir quantité de corps différents; l'existence matérielle le plonge ainsi dans la souffrance.
Peut-être une personne croit-elle maintenant jouir de la vie en tant qu'Américain, Indien, Anglais ou Allemand, mais dans sa vie prochaine, il lui faudra revêtir un corps appartenant à l'une des huit millions quatre cent mille (8 400 000) espèces. Elle devra immédiatement accepter ce nouveau corps en fonction de son karma; elle sera contrainte d'y entrer, et il ne lui servira à rien de protester. Telles sont les lois intransigeantes de la nature. Du fait qu'elle ignore sa nature éternelle, toute de félicité, l'âme distincte s'attache à des actes matériels sous le charme de maya. Bien qu'elle ne puisse jamais connaître le bonheur en ce monde, elle n'en continue pas moins de peiner laborieusement à cette fin. Voilà ce que l'on appelle maya.
Tiré du Srimad-Bhagavatam. (Chant 5.13)