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Voici une lettre envoyée par Srila Prabhupada. Il répond ici à un de ses disciples. Ceci va probablement vous aider à mieux comprendre certains aspects de la philosophie de la Conscience de Krishna.

J'accuse réception de ta lettre datée du 22 décembre 1972 que j'ai lue très attentivement. En ce qui concerne les questions sur le mariage, tu me demandes de pouvoir quitter ta femme pour t'engager dans la voie du vanaprastha. Pour ces questions tu dois consulter les présidents et le GBC.

Oui, je connais ta femme Lilashakti. Je sais aussi qu'elle est une disciple très sérieuse et avancée. Mais maintenant que vous êtes mariés tu as des obligations envers elle, comme le prescrit notre système védique ou notre conscience de Krishna. Ces sujets ne doivent pas être pris à la légère, autrement tout ceci ne serait qu'une farce.

Se marier sans se soucier des devoirs du mariage et lorsque la moindre difficulté surgit ou si je n'aime plus ma femme ou mon mari, eh bien, laissez-moi simplement partir et quelqu'un d'autre prendra ma place. Si nous agissons de la sorte, tout ceci ne sera qu'une simple farce. Tu dis que le mariage avec ta femme met un frein à ton avancement spirituel. Non, le système du mariage dans la conscience de Krishna ne doit pas être compris de cette manière qui veut que quand une difficulté surgit on en déduise que notre avancement spirituel en est compromis. Une fois qu'on a opté pour la vie de famille, en tant que grihastha, on doit s'acquitter de ses devoirs même si des difficultés surgissent de temps en temps.

Bien entendu, il est préférable de ne pas se marier, d'observer le célibat. Mais tant de femmes viennent à nous. Nous ne pouvons pas les rejeter. Quand quelqu'un vient vers Krishna, notre devoir est de lui offrir protection. Krishna nous dit dans la Bhagavad-Gita que même les femmes, les shudras et d'autres classes d'êtres, peuvent prendre refuge en Lui. Donc, toute la question est là, les femmes doivent avoir un mari qui les protège. Bien sûr, si les femmes peuvent rester célibataires et que le temple leur offre une structure adéquate pour assurer leur protection, de la même manière qu'au sein de l'Eglise catholique les nonnes disposent d'une structure et d'un programme d'activités systématique, alors dans ce cas elles peuvent rester célibataires. Par contre, si le désir sexuel est là, comment le contrôler? Les femmes possèdent une grande vigueur, même plus que les hommes et elles constituent le sexe faible. Il est difficile pour elles de faire le moindre progrès spirituel sans l'aide d'un mari. Mais si une femme est mariée et que son mari la quitte aussi rapidement, elle ne sera pas très heureuse dans ces conditions.

Ceci dit, je ne connais pas exactement ta situation personnelle. Je te donne là seulement quelques indications générales pour une bonne compréhension de ces questions. On ne devrait jamais penser que notre soit-disant avancement spirituel peut-être conditionné par une quelconque contingence matérielle comme le mariage, le vanaprastha, ou tout autre chose. Une bonne compréhension de la conscience de Krishna implique que n'importe quelle circonstance de la vie soit considérée comme étant le résultat de la bienveillance de Krishna et que, par conséquent, je dois m'efforcer de la mettre à profit de la meilleure manière possible afin de répandre le mouvement pour la conscience de Krishna et de mener à bien la mission de mon maître spirituel. Mais si je prends en considération mon propre progrès spirituel, mon propre bonheur ou tout autre aspect personnel, ce seront là des considérations matérielles.

Si tu ne souhaitais pas t'engager dans le mariage, pourquoi l'avoir fait? Ce qui est fait est fait, c'est ainsi. J'essaye seulement de te rendre attentif au fait que, par le passé, tu as pris une décision sans avoir réfléchi mûrement à tes responsabilités et maintenant tu envisages d'agir de nouveau de manière similaire. Réfléchis bien à cela. Un verset de la Bhagavad-Gita dit :

yasman nodvijate loko lokan nodvijate ca yah
harsamarsa-bhayodvegair, mukto yah ca me priyah

"Celui qui jamais n'est cause d'agitation pour autrui et que non plus jamais l'agitation ne trouble, que joies et peines n'affectent pas, celui-là M'est très cher"

Une erreur fréquemment commise par les dévots néophytes est de croire qu'à chaque fois qu'une difficulté surgit, elle est toujours causée par des circonstances extérieures. Or, il n'en est rien. Dans ce monde matériel, nous sommes constamment confrontés à toutes sortes de difficultés, dans telle situation ou telle autre. Donc, en changeant uniquement mes responsabilités ou mes conditions de vie, cela ne me sera d'aucune aide. En réalité, lorsque des difficultés surgissent avec autrui, c'est à cause de mon manque de conscience de Krishna, non pas le leur. Cela est-il clair? Krishna dit que Son dévot le plus cher est celui qui jamais n'est cause d'agitation pour autrui, qui jamais ne met autrui en difficulté. Efforce-toi donc d'analyser ta situation à la lumière de ces quelques considérations. Essaye de voir si en agissant ainsi tu ne te mets pas toi-même et ta femme en difficulté.

Bien sûr, notre occupation première est de prêcher la conscience de Krishna. Nous devons donc nous y attacher dans tous les cas; c'est primordial. Par conséquent, que je sois marié, célibataire, divorcé ou quoi que ce soit d'autre, ma mission de prédication ne dépendra en aucun cas de ces circonstances. Le système du varnashrama-dharma a été créé scientifiquement par Krishna pour faciliter le retour des âmes conditionnées dans leur demeure originelle, le royaume de Dieu. Il ne convient donc pas de se moquer de ce système en brisant ses préceptes de manière fantaisiste. Cela ne sera pas un très bon exemple si tant de jeunes hommes et jeunes femmes se marient pour finalement se séparer: la femme est plutôt malheureuse et le mari néglige bon nombre de ses devoirs. Si c'est cet exemple-là que nous donnons, comment les choses pourront-elles bien aller? La vie de famille signifie enfants, femme, maison, comme tout le monde le sait. Pourquoi alors nos dévots croient-ils que ce serait différent pour eux? Ils ressentent simplement un certain désir sexuel, ils se marient et quand cette situation ne répond plus à leurs attentes, ils décident alors immédiatement de se séparer. Ce ne sont là que des activités matérielles, de la prostitution. La femme est abandonnée, laissée sans mari, quelques fois avec un enfant à élever. La proposition que tu fais aujourd'hui, et que d'autres aussi ont faite, est très déplaisante. Nous ne pouvons pas admettre que nos temples deviennent des foyers de refuge pour tant de veuves et de femmes abandonnées. Cela serait un énorme fardeau et nous deviendrions la risée de tout le monde. Il y aurait également une progéniture non désirée et une vie sexuelle illicite, ce que nous pouvons constater d'ores et déjà.

Les femmes constituent le sexe faible, elles ont donc particulièrement besoin d'un mari qui soit solidement ancré dans la conscience de Krishna, de manière à ce qu'elles puissent progresser spirituellement en demeurant soumises aux pieds de leur mari. Mais si celui-ci les quitte, que feront-elles? Cela s'est déjà produit tellement souvent au sein de notre mouvement. Il y a déjà tellement d'hommes et de femmes frustrés par cette situation.

Pour cette raison j'ai introduit ce système de mariage dans les pays occidentaux, puisqu'il y est habituel que femmes et hommes s'unissent librement. Le mariage est donc nécessaire afin que femmes et hommes s'engagent dans le service de dévotion, indépendamment de leur statut social. Notre système du mariage est cependant un peu différent de celui en vigueur dans votre pays, en ce sens que nous ne cautionnons pas le principe du divorce. Lorsque nous nous marions, nous sommes censés considérer notre mari ou notre femme comme notre compagnon ou notre assistant éternel dans le service de la conscience de Krishna. Nous faisons la promesse de ne jamais nous séparer de notre femme ou de notre mari.

Bien entendu, dans le cas de disciples très avancés, vivant mariés et qui sont mutuellement d'accord que le mari s'engage dans la voie du sannyasa, l'ordre du renoncement, pleinement satisfaits de cette décision, alors il est possible d'envisager la séparation. Mais même dans ces cas-là, il n'est en fait pas question de véritable séparation. Le mari, même s'il a embrassé l'ordre du renoncement, le sannyasa, doit s'assurer que les besoins matériels de sa femme seront comblés en son absence. Et pourtant nous voyons tellement de cas de femmes malheureuses abandonnées par leur mari, contre leur gré. Comment pourrais-je donner mon accord à une telle manière de faire?

Je veux éviter de donner un mauvais exemple aux générations futures, c'est pourquoi je fais preuve de grande prudence en répondant à ta demande. Si ça devient si facile pour moi de me marier, puis de quitter ma femme aussi facilement sous prétexte que ma vie spirituelle s'en voit freinée, cela sera une très mauvaise chose. C'est mal comprendre ce que c'est que l'avancement dans la vie spirituelle. Les responsabilités matérielles seront toujours là, de telle nature ou de telle autre, mais une fois que j'ai décidé d'en assumer une, je ne devrais pas en changer ou la laisser de côté, ce serait la pire des erreurs. Le service dévotionnel n'est pas fonction de toutes ces contingences. C'est pourquoi, une fois que j'ai fait mon choix, je devrais persévérer dans cette voie et développer mon attitude dévotionnelle dans un sentiment de pur amour de Dieu. C'est ainsi qu'Arjuna l'a compris.

(de SPL à Madhukara, le 4 janvier 1975).

Traduit par Alberto (Suisse)

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