SRIMAD BHAGAVATAM - CHANT 9 CHAPITRE 8 VERSET 23
aṁ tvāṁ ahaṁ jñāna-ghanaṁ svabhāva-
pradhvasta-māyā-guṇa-bheda-mohaiḥ
sanandanādyair munibhir vibhāvyaṁ
kathaṁ vimūḍhaḥ paribhāvayāmi
TRADUCTION
O Seigneur, les sages délivrés de l'influence des trois guṇas —tels que les quatre Kumāras [Sanat, Sanaka, Sanandana et Sanātana]— peuvent penser à Toi, qui es tout de connaissance pure. Mais comment un ignorant comme moi pourrait-il penser à Toi ?
TENEUR ET PORTEE
Le mot svabhāva se rapporte à la nature spirituelle, ou position originelle et éternelle, de l'être vivant. Lorsque celui-ci évolue selon sa condition oriiginelle, il n'est pas affecté par les guṇas. Sa guṇān samatītyaitān brahma-bhūyāya kalpate (B.g., 14.26). Dès que l'on est délivré de l'influence des guṇas, on parvient au niveau du Brahman. Les quatre Kumāras et Nārada sont des exemples notoires de personnalités situées à ce niveau. Ces autorités peuvent naturellement comprendre la position de Dieu, la Personne Suprême, mais l'âme conditionnée soumise à l'influence de la nature matérielle est incapable de réaliser le Suprême. En conséquence, dans la Bhagavad-gītā (2.45), Kṛṣṇa instruit Arjuna comme suit : traiguṇya-viṣayā vedā nistraiguṇyo bhavārjuna —il faut s'élever au-dessus de l'influence des trois guṇas. Qui demeure soumis aux influences de la nature matérielle est incapable de comprendre Dieu, la Personne Suprême.